Le XV des secondes mains

Par Midi Olympique
  • Samuel Ezeala (Clermont) contre Montpellier
    Samuel Ezeala (Clermont) contre Montpellier Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Ils sont jeunes ou revanchards, mais tous ont un point commun : Ils ont profité de l’absence des mondialistes pour faire leur trou au sein de leur club. Durant ce premier tiers de championnat, tous ont brillé et remplacé avec brio leurs titulaires. Reste à voir comment les staffs vont gérer le retour des cadres…

1. Thierry Pava (UBB)

Il a parfaitement tenu la baraque en l’absence de Jefferson Poirot et Peni Ravai. Ça ne nous a pas trop étonnés, car Thierry Paiva fréquente l’élite depuis deux ans. Il a fait ses grands débuts en Top 14 en novembre 2017 mais il avait une saison de Pro D2 (à Carcassonne en prêt) dans les jambes. Thierry Paiva est un pur produit du rugby girondin, tout le monde lui prédisait un bel avenir vu son gabarit et son tempérament à condition qu’il fasse des progrès en tenue de mêlée et en termes de discipline. Il a rempli ses missions, il s’est comporté en vrai cadre, au cœur de tous les points chauds. Il est parti pour une très solide carrière.

2. Teddy Baubigny (Racing 92)

Sur ce début de saison, le jeune talonneur (21 ans) a parfaitement su combler la retraite de Dimitri Szarzewski et l’absence de Camille Chat. Propulsé très vite numéro 1 dans la hiérarchie devant la recrue angoumoisine Kevin Le Guen, pourtant rompu aux joutes du Pro D2, Teddy Baubigny assure avec brio l’intérim. Propre en conquête, à l’aise et mobile dans le jeu courant, l’enfant de Meaux n’hésite pas à prendre ses responsabilités malgré la passe difficile du club francilien. Il fait d’ailleurs partie des meilleurs joueurs franciliens du début de championnat si l’on en croît notre classement des étoiles, puisqu’il concurrence les expérimentés Chavancy, Imhoff et Ryan. 

3. Ali Oz (Racing 92)

À 24 ans, Ali Oz a décidé de quitter Grenoble pour rejoindre le Racing 92 à l’intersaison. Un changement de dimension pour le pilier droit, qui comptait déjà tout de même vingt-cinq apparitions dans l’élite. Si son équipe connaît un début de championnat très délicat, il engrange de l’expérience. En l’absence de Ben Tameifuna puis de Cedate Gomes Sa, il a été sollicité à quatre reprises pour trois titularisations par le staff francilien. En mêlée fermée, il a pu faire étalage de sa puissance avec une prestation tonitruante face à Agen. Ce jour-là, sa prestation avait été récompensée par une étoile Midi Olympique. Il ne devrait pas en rester là. 

4. Boris Palu (Racing 92)

À y voir de plus près le parcours du deuxième ligne polyvalent, sa présence dans ce XV honorifique n’est pas une véritable surprise. Boris Palu a su confirmer tous les espoirs placés en lui la saison dernière, en se plaçant comme un élément incontournable du XV du Racing. Contrastant avec son compère Donnacha Ryan, il offre le profil d’un joueur polyvalent et surtout mobile, capable à la fois d’être performant en touche, mais aussi dans les rucks. Très rugueux, c’est aussi un formidable défenseur doté d’une bonne technique de plaquage. Son profil d’avant moderne est très apprécié par le staff de Laurent Travers, puisqu’il a été titulaire à tous les matchs du club altosénaquais.

5. Paul Jedrasiak (Clermont)

Le deuxième ligne international (dix sélections avec le XV de France) de 26 ans réalise un de ses meilleurs débuts d’exercice. Qui rappelle fortement celui tonitruant qu’il avait réalisé il y a quatre ans lors de la Coupe du monde sur le sol britannique. Remis de plusieurs grosses blessures, il est en train de retrouver de sa superbe. Flip Van der Merwe parti à la retraite, Sébastien Vahaamahina présent au Japon, Jedrasiak en a profité pour regagner du crédit aux yeux du staff clermontois. Face à Lyon, sa puissance en mêlée fermée, son activité dans les airs mais aussi dans le jeu courant ont été précieuses. Elles en font l’un des éléments forts de l’AMSCA.

6. Stéphane Onambélé (Toulon)

Propulsé très vite sur le devant de la scène la saison dernière - inscrit sur les sept premières feuilles de matchs- le troisième ligne de 26 ans, formé à Colomiers et débarqué de Pro D2 avait dû ensuite patienter, soumis à une très forte concurrence au milieu des Isa, Ollivon, Lakafia, Messam, Monribot, notamment et l’émergence de Ory. Charles Ollivon et Sergio Parisse partis au Japon, Stéphane Onambélé a saisi l’opportunité. Dynamique à souhait, bon porteur de balle, il réalise un début d’exercice satisfaisant malgré un carton jaune contre le Racing 92. Sous contrat avec le RCT jusqu’en 2021 mais courtisé par Castres, il devrait rejoindre le Tarrn l’été prochain.

7. Lekima Tagitagivalu (Pau)

Il avait été impressionnant lors du premier match amical face à Mont-de-Marsan à la fin du mois de juillet. Le troisième ligne aile fidjien âgé de 23 ans avait démontré ce jour-là qu’il était prêt pour en découdre en Top 14, lui qui n’avait été aperçu qu’en challenge européen lors des deux saisons précédentes (quatre matchs, aucune titularisation). Avec les absences de Luke Whitelock et de Dominiko Waqaniburotu pour le début de championnat, Lekima Tagitagivalu s’est imposé comme un élément essentiel de la troisième ligne paloise grâce à ses qualités en défense mais aussi pour son explosivité dans le secteur offensif. Il a profité de cette période pour gagner sa place.

8. Martin Devergie (Montpellier)

à 24 ans, le Montpelliérain est en train de prendre une nouvelle dimension. Régulièrement utilisé lors des deux saisons précédentes (12 apparitions en Top 14 lors de l’exercice 2017-2018 et 15 en 2018-2019), Martin Devergie est devenu un rouage essentiel du MHR depuis l’été dernier. Alors qu’il ne comptait qu’une seule titularisation en numéro 8 l’an passé, il a cette fois déjà été aligné à cinq reprises au centre de la troisième ligne (en six titularisations). Bien sûr, l’intéressé a profité de l’absence du capitaine Louis Picamoles pour connaître cet essor mais il a su saisir sa chance à montrer à Xavier Garbajosa qu’il était désormais mieux qu’une doublure de luxe.

9. Julien Blanc (Brive)

Pour son retour à Brive, Julien Blanc a débuté la saison comme seul demi de mêlée professionnel de l’effectif. Vasil Lobzhanidze, titulaire en finale d’accession la saison passée, participait en effet à la Coupe du monde avec la sélection géorgienne. L’ancien joueur de Béziers ou Pau, secondé par les espoirs Delord et Delarue, a donc pu s’exprimer : après deux premières prestations contrariées à l’extérieur, le numéro 9 a fait étalage de ses qualités d’explosivité et de vista lors de la venue de Clermont. Contre Toulon, Toulouse et Bordeaux-Bègles, il a encore livré des prestations de haut vol, se montrant décisif à de nombreuses reprises. Un départ canon à confirmer.

10. Antoine Gibert (Racing 92)

C’était cet été le quatrième choix au poste si important du demi d’ouverture. Le jeune Antoine Gibert, 21 ans, s’est pourtant emparé de la place de titulaire. Il a fallu les départs au Mondial de Finn Russell, Ben Volavola puis surtout la blessure de François Trinh-Duc mais ce choix au numéro 10 n’est pas le fruit d’un concours de circonstances. Le Racing 92 avait décidé de se renforcer d’un joker médical en la personne de Joaquin Diaz Bonilla, international laissé sur la touche par le staff argentin. Le joueur formé dans les Hauts-de-Seine s’est imposé malgré tout, prouvant que son âge n’avait rien à faire là-dedans. Il dépasse en seulement huit journées le temps de jeu qu’il avait accumulé jusque-là.

11. Samuel Ezeala (Clermont)

L’image terrible d’Ezeala sur la pelouse synthétique de la Paris-La Défense-Arena après un contact avec Vakatawa est désormais bien loin derrière. Depuis, l’ailier d’origine espagnole est revenu sur les terrains et enchaîne les matchs en l’absence de Penaud et Raka. « J’ai du temps de jeu, je ne peux pas me plaindre, je suis content car je ne m’attendais pas à jouer autant. Il y a une grosse concurrence mais cela te tire vers le haut » déclarait Samuel Ezeala la semaine dernière avant le match contre Lyon. L’ailier prometteur en profite pour soigner ses stats puisqu’il compte déjà deux essais et sept matchs pour autant de titularisations. Le tout à seulement 19 ans…

12. Théo Belan (Toulouse)

Cela ne suffira peut-être pas pour s’imposer quand les internationaux Romain Ntamack et Sofiane Guitoune seront de retour en Top 14 mais Théo Belan connaît une véritable renaissance depuis le début de saison. Derrière « une année de m... » comme il l’a lui-même qualifié dans ces colonnes en raison de ses blessures et opérations au niveau des adducteurs, l’ancien trois-quarts centre de Toulon et de Lyon a enfin démarré son aventure toulousaine, un an après son arrivée. Aligné à six reprises en huit journées, Belan est monté peu à peu en puissance, retrouvant du rythme et des repères. Un gage pour l’avenir. « J’ai envie de rester dans la rotation », confiait-il récemment.

13. Jean-Baptiste Dubié (UBB)

Il n’est plus si jeune, puisqu’il a fêté ses trente ans en juillet. Mais disons-le, Jean-Baptiste Dubié nous a bluffés. On connaissait ses qualités de vivacité et d’évitement puisqu’il est à l’UBB depuis quatre ans. Mais nous avons été vraiment impressionnés par le fait qu’il rend carrément indolore l’absence de Semi Radrara (excusez du peu) et a fortiori celle de Ulupano Seuteni. Il a même soutenu largement la comparaison avec un autre grand nom, Seta Tamanivalu et son statut de All Black. De toute façon, ses statistiques parlent pour lui. Christophe Urios l’a convoqué huit fois sur huit et sept fois, il a commencé le match. Rarement un « ancien » aura aussi bien rappelé qu’il fallait encore compter sur lui. 

14. Martin Laveau (Castres)

Pour compenser les absences de Filipo Nakosi (Fidji) et Taylor Paris (Canada), les Castrais ont fait appel à un joker spécifique, en la personne de Benjamin Lapeyre. Mais finalement, le joueur qui a tiré son épingle du jeu à ce poste est Martin Laveau. Débarqué à Castres à l’été 2018, l’international U20 natif de Bayonne n’avait pas pu prendre part à la fin de sa première saison en raison d’une blessure à une cuisse. Un coup d’arrêt mis à profit pour bonifier sa préparation et réaliser une entame canon pour son deuxième exercice. Titularisé cinq fois et apparu sur six feuilles de matchs, Laveau a inscrit un essai et s’est montré décisif à plusieurs reprises. Il est le parfait pendant d’Armand Batlle sur l’autre aile. 

15. Matthis Lebel (Toulouse)

Très amputée par la Coupe du monde avec l’absence de nombreux talents, la ligne de trois-quarts toulousaine affichait un visage totalement nouveau en ce début de saison. Cela s’est forcément ressenti dans les prestations collectives. Mais, contrairement à d’autres joueurs, Matthis Lebel a su régulièrement tirer son épingle du jeu en apportant son gaz et ses appuis sur plusieurs séquences. Et en se montrant décisif par ailleurs, avec deux essais au compteur (contre Pau et Castres). Aligné surtout à l’arrière, le double champion du monde Moins de 20 ans a aussi évolué à l’aile et a prouvé à son staff qu’il pourrait compter sur lui dans les prochaines périodes de doublons.

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