Blacks : Le discours de la méthode

Cela aurait vraiment fière allure en finale de la prochaine Coupe du monde en 2011. Une affiche entre la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud offrirait à coup sûr un spectacle grandiose. Sauf que les deux équipes ne vont pas attendre quatorze mois avant de s’affronter. En effet, dans moins d’une semaine, elles mettront le couvert pour une ouverture du Tri-Nations semblable à un véritable feu d’artifice. Surtout que les Blacks voudront briser leur mauvaise série face aux Springboks. Les hommes de Graham Henry ne les ont plus battus depuis un an, soit trois rencontres. Et trois fois à l’occasion du dernier Tri-Nations dont un revers à domicile mémorable, au terme d’un match d’une rare intensité remporté par les Sud-Africains (32-29).

On le sait : quand ils sont revanchards, les Blacks s’avèrent particulièrement redoutables. Et nul doute qu’ils voudront d’emblée marquer de leur sceau les quinzièmes Tri-Nations de l’histoire. Pour autant, le capitaine Richie McCaw, comme à son accoutumée, ne jette pas d’huile sur le feu avant cette rencontre. Le troisième ligne reconnait la grande force des Springboks mais n’est pas du style à faire des complexes. "Ils sont vraiment très bons, leur résultats actuels le prouvent mais ils ne sont pas non plus imbattables. De notre côté, nous avons vraiment l’intention de bien jouer, de pratiquer du bon rugby afin de les battre."

McCaw : "Inverser la pression"

Voila qui a le mérite d’être clair. Et celui qui a été élu meilleur joueur du monde en 2009 a une petite idée sur la méthode à employer afin de dominer les hommes de Peter de Villiers. "L’Afrique du Sud ne pratique pas forcément un rugby aussi agréable que le notre ou celui des Australiens, mais ce qu’ils font, ils le font de manière remarquable. C’est une équipe redoutable en conquête et qui adore mettre la pression sur l’adversaire afin de lui faire commettre un maximum de fautes. A nous d’inverser cette pression. On a bien vu que, lors de leurs deux seules défaites l’an passé, ils avaient subi l’impact de l’adversaire."

On se souvient qu’en novembre dernier, les Sud-Afs’ furent broyés en mêlée par les Français et pris dans l’engagement physique. Ce qui les avait énormément surpris. A leur décharge, un manque de fraîcheur évident pour des joueurs en fin de saison. Mais les Blacks ne pourront pas s’appuyer là-dessus samedi. "L’an passé, nous n’avions pas su prendre en compte cette notion de pression et c’est sûrement la raison de notre triple échec. Désormais, nous savons ce que nous avons à faire", rajoute Richie McCaw.

Cet aspect conditionnera à coup sûr l’issue de la compétition. "Nous les jouons deux fois de suite et ils seraient vraiment bon pour nous de les gagner. Si nous n’y parvenons pas, cela sera très dur de gagner le Tri-Nations", souligne McCaw. Surtout que le vainqueur, connu le 11 septembre prochain, frappera un grand coup avant le Mondial en Nouvelle-Zélande.