Boks : Un acte manqué

Par Rugbyrama
  • John Smit - Afrique du Sud - Tri Nations 2010
    John Smit - Afrique du Sud - Tri Nations 2010
Publié le Mis à jour
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Méconnaissables et dominés dans chaque compartiment du jeu, les Springboks se sont logiquement inclinés en Nouvelle-Zélande (12-32), ce samedi, à l’occasion de la première journée des Tri-Nations. S’ils ne fuient pas leurs responsabilités, les Sud-Africains promettent une revanche samedi prochain.

Les Sud-Africains restaient sur une série impressionnante de victoires : succès au pays de Galles, face à la France puis deux fois contre l’Italie. Des sorties convaincantes et les hommes de Peter De Villiers s’avançaient comme les favoris des Tri-Nations 2010. Surtout que les champions du monde n’avaient plus perdu contre la Nouvelle-Zélande, leur principal concurrent pour le titre, depuis 2008. "Nous ne sommes plus dans l’ombre des All Blacks, affirmait le sélectionneur la semaine dernière. Il nous arrive encore de perdre des matchs contre eux mais ils en perdent davantage. Nous n’avons plus peur de rien". Aujourd’hui, au lendemain de la défaite à Auckland, toutes les prévisions sont remises en question. Non pas que s’incliner sur les terres all blacks soit particulièrement étonnant mais c’est plutôt la manière qui interpelle. Les Sud-Africains ont tout simplement été dominés dans chaque secteur de jeu.

Tri-Nations terminés pour Botha

Alors, le capitaine des Boks, John Smit, n’a pas cherché d’excuses après la rencontre : "Les All Blacks ont été vraiment bons. Ils ont mis du rythme aux quatre coins du terrain et nous n'avons rien fait, nous étions éteints. Nous n’étions tout simplement pas dans un bon soir." Voilà qui est clair. Mais comment contredire le talonneur ? Impossible… Les champions du monde n’ont été que les ombres d’eux-mêmes. Défensivement, ils ont enchaîné les plaquages ratés. Dans l’agressivité (un secteur dans lequel ils excellent normalement), ils n’ont pas répondu présents. Et que dire des nombreuses fautes commises par les Springboks… "Notre jeu a été pauvre et nous savons que la discipline permet de remporter ou de perdre des matchs, explique Smit. Nous n'avons pas assuré dans ce secteur. Nous avons même été très défaillants".

L’exemple le plus marquant de l’indiscipline sud-africaine reste le comportement du deuxième ligne Bakkies Botha, adepte du combat au sol mais aussi de mauvais gestes en tout genre. Son carton jaune (13e) pour antijeu a coûté cher à son équipe qui a encaissé treize points en son absence. Mais c’est pourtant sur une autre action qu’il s’est fait remarquer. Dès la première minute, il a asséné un violent coup de tête à Jimmy Cowan que l’arbitre n’a pas vu. Mais logiquement cité après le match, il a écopé de neuf semaines de suspension. Les Tri-Nations sont donc terminés pour lui. En tant que capitaine, John Smit ne fuit pas ses responsabilités. A vouloir trop motiver ses troupes, il a peut-être favorisé une certaine indiscipline : "Avoir une influence sur l’attitude de l’équipe, s’assurer que mes coéquipiers soient disciplinés est mon travail".

"Aucune raison de paniquer"

De même, alors qu’ils ont l’habitude de survoler les débats dans l’alignement, les Boks ont été contrés en touche à plusieurs reprises. Surprenant ! Mais là encore, John Smit plaide coupable : "Notre touche a toujours été une de nos forces mais je dois prendre mes responsabilités. Toute la semaine, j’ai été défaillant dans mes lancers. Nous devons faire beaucoup mieux en touche et je comprends que Victor (Matfield, ndlr) puisse être frustré avec les ballons que j’ai envoyés…" Et dans sa recherche des raisons de l’échec, l’ancien Clermontois préfère s’arrêter là : "On ne va pas faire trop d’analyses. Dans l’envie et l’état d’esprit, nous avons pêché. Nous manquions de caractère, donc de physique, alors que c’est notre force habituellement. Nous ne pouvions donc pas gagner." Et de promettre : "Nous ne leur avons pas opposé grand chose cette fois mais nous allons revenir."

En effet, les Sud-Africains ont une formidable occasion de se rattraper avec la revanche de Wellington samedi prochain lors de la deuxième journée de la compétition. Et les Boks ont une faculté à renverser la tendance plutôt impressionnante. Après leur défaite en France lors des tests de novembre, ils avaient ainsi su se remettre en question pour en tirer un profit évident. Ce sera encore le but cette semaine et en ce sens, le sélectionneur Peter De Villiers paraît confiant : "Il n’y a aucune raison de paniquer, il n’y a rien que nous ne puissions pas régler et modifier. Ce n’est pas un crash de notre part. C’est seulement le premier match des Tri-Nations. Maintenant, nous devons couper l’élan d’une superbe équipe samedi prochain mais je sais que notre destin est entre nos mains." S’ils devaient s’incliner une deuxième fois, l’adage de De Villiers en prendrait en tout cas un sacré coup…

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