De Villiers contre vents et marées

Par Rugbyrama
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Alors que sa désignation n’avait rien d’évidente, Peter de Villiers s’est finalement imposé à la tête de la sélection sud-africaine championne du monde, en prouvant la pertinence de ses choix et en remportant les troisièmes Tri-Nations de l'histoire des Springboks.

Peter de Villiers est un homme de polémiques. Passé maître dans l'art de la provocation et de la controverse, il a plus d'une fois mis le feu aux poudres par ses déclarations, et s'est attiré les foudres des médias, ainsi que de sa fédération.

Une nomination controversée

D'ailleurs même sa désignation à la tête des Boks s'est faite sur fond d'imbroglio diplomatique. Alors que Heyneke Meyer, à l'époque entraîneur des Bulls, était plébiscité par 77% des joueurs pour succéder à Jake White, démissionnaire, contre toute attente, de Villiers fut installé sous couvert de motivations politiques. En effet, l'équipe championne du monde 2007 ne comptait que deux joueurs de couleur pour représenter un pays dont la population est à 90% noire. PDV fut ainsi utilisé comme un symbole par la Fédération. En étant le premier entraîneur non blanc, il avait pour mission de métisser son équipe. Les critiques fusaient alors pour fustiger ses compétences.

Ses dérapages verbaux, ses allusions répétées à la religion, la défiance et le scepticisme qu'il provoque n'y font rien. A l'heure du bilan, s'il n'en est pas plus sympathique, reste que les résultats sont là.
Les champions du monde ont, en cette année 2009, confirmé leur statut et affirmer leur suprématie sur la planète rugby. Victorieux dans leur série de tests face aux Lions, ils enchainent trois victoires consécutives face aux All Blacks et finalement remportent les troisièmes Tri-Nations de leur histoire, après celui de 1998 et de 2004.

Des choix payants

S'il s'appuie en grande partie sur l'ossature de l'équipe couronnée en 2007, Peter De Villiers a aussi permis à de nouveaux talents de se révéler. Et pourtant, ses choix tactiques ont largement été critiqués. Il en sourit lui-même : "Sous Jake White, Brüssow n'aurait même pas porté les cafés". En effet, il a osé mettre l'institution Schalk Burger sur le banc de touche au profit du jeune Heinrich Brüssow. Un choix gagnant tant celui-ci s'avère précieux dans le jeu au sol pour gratter les ballons, "la véritable trouvaille de l'année" reconnaît même le capitaine John Smit.

Aussi, pour pallier la blessure de Butch James, il lance Morné Steyn, l'ouvreur des Bulls, qui petit à petit monte en puissance, et montre qu'il est plus qu'un simple métronome au pied. Le pilier des Sharks, Tendai Mtwarira alias "the beast", a trouvé toute sa place dans la première ligne des Boks comme il l'a prouvé samedi face aux Blacks. La mêlée a été l'une des grandes satisfactions de la rencontre et un point essentiel dans la victoire.

De Villiers estime pourtant qu'il reste une marge de progression à son équipe : "Nous n'avons pas encore vu le meilleur niveau de cette équipe. Nous n'allons pas nous asseoir sur nos lauriers. Cette équipe peut encore progresser si nous restons humbles et que nous gardons les pieds sur terre."
Aujourd'hui l'heure est à la célébration, et c'est peut-être le centre, Jean de Villiers qui rend le mieux hommage à son coach : "Peter a réussi à créer un vrai collectif et à en faire une équipe victorieuse. Il a autant de mérite que les joueurs."

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