Les Boks prêts à se relever

On appelle ça la réponse du berger à la bergère. Ou plutôt des champions du monde des matchs amicaux aux champions du monde tout court. Peu d'équipes sont capables de faire tomber les Sprigboks chez eux, en les empêchant d'inscrire le moindre point de surcroît. Les Blacks y sont parvenus donc, prenant leur revanche après la défaite encaissée sur leur terrain de Dunedin en juillet dernier (28-30). Comment ? Grâce à une exceptionnelle performance de leur part ou bien à un match sans des Boks ? Un peu des deux.

Toujours est-il que les rois du monde n'ont pas su offrir à Percy Montgomery la fête que tout le monde attendait pour sa 100e sélection. La semaine agitée qu'ils viennent de vivre n'y est peut-être pas étrangère... Abattu en conférence de presse, leur capitaine, Victor Matfield, voyait une autre explication : "Nous nous sommes créé beaucoup d'occasions mais n'avons su les bonifier, et c'est frustrant. Nous avons joué beaucoup mieux que ce que suggère le score final. Mais nous avons également fait les mauvais choix aux mauvais moments, c'est ce qui fait la différence entre gagner et perdre."

"Nous allons nous en remettre"

Manque de réalisme donc pour les favoris de ces Tri-Nations 2008, qui ont effectivement commis de nombreuses fautes inhabituelles (coups de pied trop longs, passes mal assurées, erreurs tactiques, ballons perdus en touche). Le sélectionneur, Peter De Villiers, en convenait mais il défendait ses poulains (leur cherchait des excuses ?) face aux questions des journalistes : "Je pense que nous étions performants à la mêlée cette fois, mais il faut comprendre que cette équipe est dans une période de transition. Cela va prendre du temps de mettre en place le jeu que j'ambitionne. Nous voulons pratiquer un jeu rapide, avec une animation de ballon rapide et les gars doivent cesser d'avoir peur de prendre ces risques. Ca sera difficile tout le temps, mais plus les joueurs auront confiance, meilleurs ils seront."

En attendant, son équipe a frisé le ridicule au Cap samedi. De Villiers concédait logiquement que tout le monde était "très déçu", à l'image des nombreux spectateurs du Cap qui ont quitté le stade avant la fin de la rencontre. Le successeur de Jake White leur faisait toutefois une "promesse" : "Nous allons nous en remettre." Les Australiens, qui affronteront les Sud-Africains lors des deux prochains week-ends, sont prévenus. Mais ils attendront les champions du monde de pied ferme. Comme tout le monde.