Dernier, Lyon durcit le ton

  • Olivier Azam, entraîneur des avants lyonnais, donne ses consignes au demi de mêlée du Lou, Enrico Januarie
    Olivier Azam, entraîneur des avants lyonnais, donne ses consignes au demi de mêlée du Lou, Enrico Januarie
  • Le groupe lyonnais rassemblé autour du capitaine Lionel Nallet
    Le groupe lyonnais rassemblé autour du capitaine Lionel Nallet
Publié le Mis à jour
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Porté par sa saison exceptionnelle l’an dernier, le Lou a tenté de montrer au Top 14 qu’il savait bien jouer au rugby. Puisque l’intention, louable, ne paie pas au classement après onze matchs, l’équipe a décidé de revoir ses plans…

Une grande déception est difficile à avaler. Mais avec dix jours de break, la pilule passe forcément un peu mieux. Défaits voilà deux semaines au Stade des Alpes pour une poignée de minutes en trop et une dose de lucidité défensive en moins, les joueurs du Lou ont retrouvé vendredi dernier le Matmut stadium et se sont remis au travail. Durement. Les coachs ont mis l’accent sur la défense, le physique et ont demandé aux préparateurs d’augmenter le niveau, confie l’arrière Romain Loursac.

Résultat, vendredi, beaucoup d’exercices d’endurance, par petits groupes et une opposition rugby musclée en fin de séance, avec des défenseurs équipés de gants de boxe… C’est pour travailler les plaquages, explique Tim Lane. Pour forcer les mecs à utiliser leurs épaules et ne pas simplement tirer les maillots. Si la dernière montée défensive avait été exemplaire contre Grenoble, on ne serait pas dernier du Top 14 aujourd’hui

Parcours du combattant avec les pompiers

Avant cela, les Lyonnais s’étaient donné rendez-vous jeudi matin, très tôt, pour des tests physiques dans la verdure du parc de Parilly. À 10 heures, ils embarquaient dans un car direction Vizille, en Isère, pour un stage de cohésion en compagnie des sapeurs-pompiers locaux. Au programme, parcours du combattant, exercices de massage cardiaque et extinction de feux. Comme celui qui menace de s’allumer si le Lou ne se reprend pas face à Montpellier, samedi. Les joueurs sont reposés mentalement et physiquement, apprécie Olivier Azam, le coach des avants. Ça s’est vu sur les premières séances, il y avait beaucoup d’enthousiasme. En plus on récupère les internationaux ce lundi, c’est une bonne chose avant la réception du MHR, dont le résultat est crucial pour nous

Le groupe lyonnais rassemblé autour du capitaine Lionel Nallet
Le groupe lyonnais rassemblé autour du capitaine Lionel Nallet

Pour cette rencontre, Lyon durcit clairement le ton par rapport au début de saison. Exit les tentatives de jeu bien léché et de franchissements balle en mains. Place à l’occupation du terrain et au pragmatisme. Olivier Azam l’avait dit juste après le derby rhônalpin, il le répète à l’envi après cette trêve internationale: Lyon va désormais jouer comme un dernier du Top 14. Ça veut dire qu’on doit avoir les formes de jeu adapté à notre position au classement, explique l’ancien talonneur de Gloucester. On a vu quelques pistes intéressantes contre Grenoble, il faut continuer à travailler dans ce sens. En clair, il s’agit de se recentrer sur les fondamentaux du rugby: la mêlée fermée, la touche, les ballons portés et une organisation sans faille en défense. Il faut consolider nos bases avant de parler de jeu d’attaque et d’options tactiques, ajoute Azam. Ça, ce sera la cerise sur le gâteau

Éradiquer l’indiscipline

Le changement opéré entre le match contre Toulouse et le déplacement à Grenoble fut saisissant. Joueurs, maîtres du ballon mais impuissants face au Stade, les Lyonnais pratiquèrent un rugby hyper-réaliste, agressif et davantage porté sur l’occupation au pied face au FCG. Romain Loursac abonde dans ce sens: Un promu n’a pas forcément le fond de jeu ou les éléments pour enchainer vingt temps de jeu avant de marquer, comme le font Toulon ou Clermont. On doit donc s’adapter à cette nouvelle stratégie.

Seulement voilà, cette dernière a une limite. Elle s’appelle la discipline. Sanctionnés 18 fois contre Grenoble, les Lyonnais n’ont pas uniquement perdu le match en oubliant de plaquer à cinq minutes du terme. Ils l’ont surtout laissé filer en offrant la possibilité à Wisniewski, sur une autre planète ce soir-là, de les punir face aux perches. On doit montrer plus de maîtrise, souligne Olivier Azam. C’était la première fois de la saison qu'on était autant pénalisé dans un match. Cette indiscipline doit être éradiquée. La mue du Lou, ainsi que sa survie, passent forcément par là.

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