Danty: "Une page du Stade français se tourne. A nous d’en écrire une nouvelle et de rêver"

  • Jonathan Danty face à Montpellier - mai 2015
    Jonathan Danty face à Montpellier - mai 2015
  • Jonathan Danty, le centre du Stade français
    Jonathan Danty, le centre du Stade français
  • Le centre de Paris, Jonathan Danty
    Le centre de Paris, Jonathan Danty
  • Jonathan Danty, le centre parisien - Bordeaux-Bègles Stade français - 7 mars 2015
    Jonathan Danty, le centre parisien - Bordeaux-Bègles Stade français - 7 mars 2015
Publié le Mis à jour
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Il incarne la nouvelle vague du Stade français ! A 22 ans, Jonathan Danty (1,81m, 93 kg) disputera vendredi soir (21 heures) face au Racing-Metro 92 le premier match de phases finales de Top 14 de sa carrière. Après six années de frustration, le trois-quarts centre a bien conscience que le club parisien vit un moment charnière de son histoire.

Vous avez vécu toute cette saison avec le spectre permanent de passer à côté de cette qualification. On imagine le soulagement du groupe…

Jonathan DANTY: C’est vrai que la peur de revivre la déception de la saison dernière nous a toujours accompagné. La pression a été permanente. Mais cette qualification souligne bien que le groupe a grandi. Il a mûri et a franchi une étape mentalement. Il faut aussi souligner la parfaite gestion du groupe par notre staff. Les joueurs sont restés frais, disponibles grâce à un très bon turn-over. On leur doit beaucoup. L’an passé, nos joueurs performants étaient usés.

Après six ans d’attente, ressentez-vous un poids en moins ?

J.D: Depuis deux semaines, on se répète qu’on a réussi notre objectif premier: intégrer le Top 6 ! Après, si on perd en barrage, en demie ou en finale, on sera forcément déçu même si on ne pensait pas en arriver là. Mais on prendra tout ! Aujourd’hui, on n’a plus grand chose à perdre. On est un groupe et c’est ce qui nous unit !

Je pense qu’on sera rattrapé par l’émotion de ce match à quelques minutes du coup d’envoi.
Jonathan Danty, le centre du Stade français
Jonathan Danty, le centre du Stade français

Les jeunes joueurs, comme les nouveaux, ont-ils conscience de l’importance de cette rencontre dans l’histoire du club ?

J.D: Je pense qu’on sera rattrapé par l’émotion de ce match à quelques minutes du coup d’envoi. Pour l’instant, je ne l’appréhende pas trop. On est encore dans la préparation tactique. Mais pour les plus anciens comme Pascal (Papé) ou Sergio (Parisse), il y aura sans doute une pression particulière. Et pour les jeunes qui n’ont jamais connu ça, on reste encore accroché à notre rêve de soulever le Bouclier de Brennus. On n’a pas la même envie que les anciens qui savent ce que l’on ressent quand on est tout en haut. De mon côté, j’espère que je n’attendrais pas six ans pour revivre l’excitation des phases finales.

Cette saison, vous avez disposé du Racing-Metro 92 à deux reprises. Gonzalo Quesada estime que c’est un handicap… Vous partagez son ressenti ?

J.D: C’est clair et net. Gonzalo a complètement raison. On n’aura pas d’ascendant psychologique. Et je n’oublie pas que la saison passée, le Racing nous a infligé notre première défaite dans notre nouveau stade et nous a sorti des rangs. Après notre victoire chez eux il y a trois semaines (19-28), leur président (Jacky Lorenzetti, ndlr) avait déclaré dans la presse qu’il avait un souhait: nous rejouer en phases finales. Ils seront vraiment animés par le sentiment de revanche. Le hasard fait bien les choses. Mais on verra s’il nous sourit. Dans l’histoire récente de ces deux clubs, ce barrage est particulier. On sait bien que le Racing ne va pas nous donner le match.

Vos larges victoires à domicile contre Toulon (30-6) et Clermont (40-26) laissent penser que la peur d’une fessée vous sublime…

J.D: Ce qui est vrai, c’est qu’on a toujours été emmerdé par les équipes qui nous proposaient du combat. Du coup, on est prévenu. On sait très bien que le Racing va s’appuyer sur son pack pour nous bousculer. Ça va piquer. Mais il ne faudra surtout pas répéter nos erreurs du match contre Toulouse (défaite à Jean-Bouin 12-21, ndlr) où on s’est laissé déborder par la violence des rucks.

Le centre de Paris, Jonathan Danty
Le centre de Paris, Jonathan Danty
Les Racingmen seront vraiment animés par le sentiment de revanche.

Justement, samedi à Brive (défaite 27-0), il y a eu du combat mais vous êtes complètement passés à côté de votre rencontre. Gonzalo Quesada parlait de honte. Faut-il s’en inquiéter ?

J.D: J’ai vu ce match du bord du terrain et, honnêtement, je ne vous cache pas que je ne pensais pas voir l’équipe être mise à mal à ce point-là. On avait de vrais objectifs. Là, au niveau de notre confiance, ce n’est pas top mais je me dis que ce match ne peut pas gâcher toute notre saison. Il ne faut pas remettre en question tous nos efforts depuis le mois de juillet. Il ne faut pas avoir de crainte.

Avec Rabah Slimani (24 ans), Alexandre Flanquart (24 ans) et les blessés à l’instar de Jules Plisson (23 ans) et Hugo Bonneval (24 ans), vous incarnez la nouvelle vague du club. Ce barrage a forcément un sens particulier pour vous tous…

J.D: Il y a quatre ans, à l’époque de Michael Cheika, on jouait tous en Espoirs. On s’était dit qu’un jour on jouerait en équipe première pour écrire notre propre histoire. Quand on voit des joueurs comme Jérôme (Fillol) et Pierre (Rabadan) mettre un terme à leur carrière, on a le sentiment qu’une page du club est en train de se tourner. On a l’impression d’être la relève. C’est à nous désormais d’en écrire une nouvelle page pour apporter de nouvelles joies à ce club. Ce ne sera pas facile de faire mieux que nos prédécesseurs mais il faut rêver.

Jonathan Danty, le centre parisien - Bordeaux-Bègles Stade français - 7 mars 2015
Jonathan Danty, le centre parisien - Bordeaux-Bègles Stade français - 7 mars 2015
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