Goze: "Les déclarations comme celles de Boudjellal seront durement sanctionnées"

  • Paul Goze - Président de la LNR - 27 avril 2013
    Paul Goze - Président de la LNR - 27 avril 2013
Publié le Mis à jour
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Paul Goze a présenté mardi aux médias le volet de mesures votées par le comité directeur de la LNR en faveur du rugby professionnel français, baptisé New Deal. Économie, sportif, éthique… le président de la Ligue a défendu les grandes lignes de son plan d’action.

En quoi le New Deal va changer l’économie du rugby français ?

Paul GOZE: En ce qui concerne la partie financière, quatre principes nous ont guidés. Tout d’abord la solidarité, avec une répartition des droits télés de 60% pour le Top 14 et 40% pour le Pro D2. Les équipes promues en Top 14 et reléguées de ce championnat recevront une prime d’accompagnement de 500 000 euros. Elle sera de 300 000 euros pour les clubs qui passeront de la Fédérale 1 au Pro D2. Nous avons aussi mis l’accent sur la formation avec une dotation pour les centres de formation qui passe de 1,5 million d'euro à 5 millions. Le dispositif "JIFF" est aussi renforcé puisque le fond incitatif passe également à 5 millions d'euros tandis que les clubs devront, dès la saison 2015-2016, aligner quatorze joueurs "JIFF" au lieu de douze sur les feuilles de match. Enfin, nous demanderons aux clubs d’augmenter leur fond de réserve pour réduire les problèmes vis-à-vis de la DNACG.

Un montant de 19 millions d'euros sera distribué à l’ensemble des clubs en fonction de leur classement sur la saison en cours et sur les cinq dernières saisons, mais il ne tient pas compte des résultats en Coupes d’Europe. Vous allez faire des mécontents…

P.G.: De toute façon, quoi qu’on fasse, vous entendrez toujours des présidents mécontents ! C’est comme ça. Pour la Coupe d’Europe, la méritocratie qui sera prise en compte sera exclusivement celle des championnats et plus celle du ranking dans les compétitions européennes. Chacun devrait donc pouvoir se satisfaire de ce type de décision. Pour être au plus près de la valeur des clubs, la configuration de la nouvelle compétition se fera par rapport au classement de ceux-ci dans leur championnat domestique sur l’année N-1. C’est de nature à contenter tout le monde.

La continuité du jeu offensif est un des piliers du New Deal. Est-ce pour cela que vous n’avez pas retenu l’idée préconisée par l’IRB d’un système de challenges vidéo utilisable par équipe, comme c’est le cas au tennis ?

P.G.: Pour l’instant, l’IRB n’impose rien là-dessus, et s’en garde bien de peur qu’on ne suive pas ! Cette idée ne va pas du tout avec ce que nous voulons mettre en place, puisqu’au contraire, elle crée des temps d’arrêts supplémentaires. Je serais même pour qu’on revienne à ce qui se faisait avant avec une utilisation de la vidéo uniquement sur l’essai – puisque nous l’avons fait continuons – et pas de regarder un quart d’heure avant s’il n’y a pas passe de travers. L’arbitrage doit aller dans le sens de la continuité du jeu, c’est pourquoi nous avons demandé à ce qu’un certain nombre de fautes bénignes ne soient plus sifflées.

Le nombre très important de mêlées pénalisées ou à refaire va clairement à l’encontre de la fluidité du jeu. Pourtant, le New Deal ne comporte pas de mesure explicite en ce sens…

P.G.: Cela fait plusieurs années qu’il y a des soucis avec les mêlées, et je dirais qu’on a commencé à admettre cette saison que certaines fautes ne doivent plus être sanctionnées. Il faut encore améliorer ce secteur et trouver des solutions communes avec le corps arbitral pour arrêter le moins possible le jeu.

 Les déclarations qui n’amènent rien seront plus durement sanctionnées.

Mourad Boudjellal déclarait la semaine dernière sur notre site que le budget de Biarritz, relégué en Pro D2, ne bougerait pas beaucoup avec à la manne des droits télés augmentés notamment grâce au RCT. A t-il raison ?

P.G.: Je ne connais pas le budget prévisionnel de Serge Blanco (président du BO, N.D.L.R.) pour la saison prochaine. Mais non, un club de Top 14 qui descend voit obligatoirement son budget diminuer de manière conséquente. On peut évaluer cette baisse de 30 à 40%. Biarritz sera donc loin du budget qu’il avait cette année. Il faut rappeler que, malgré l’augmentation des droits télés, la part distribuée aux clubs ne représente que 12 à 20%. Ils ne peuvent donc pas compenser une descente.

Le plan d’action prévoit d’alourdir les sanctions contre ceux qui "nuiraient au produit rugby". Est-ce viser de manière déguisée les sorties médiatiques du président toulonnais ?

P.G.: Ce qui est visé, ce sont, entre autres, ce genre de déclarations qui n’amènent rien et qui sont sans intérêt. Cela en fait donc partie, mais plus généralement les déclarations qui dévaluent notre produit Top 14, qui font penser que des matchs seront galvaudés, que des équipes ne joueront pas le jeu... Plus, évidemment, et je le répète, les déclarations qui n’amènent rien seront plus durement sanctionnées.

Par quoi cela va-t-il se traduire ?

P.G.: Il nous faut prévoir dans les règlements quels sont les déclarations et les sujets qui ne doivent pas être abordés et seront répréhensibles. À partir de là, nous établiront un barème de sanctions qui seront pour l’instant financières, et qui pourront être très impactantes sur les budgets. Nous allons cadrer de manière très précise les déclarations que nous ne souhaitons pas entendre et établir un barème important, car ce n’est pas la même chose d’être sanctionné de 20 000 euros ou de 400 000 euros. Et pour ceux qui ont été condamnés une fois, peut-être réfléchiront-ils à deux fois avant de parler.

Que vous évoque l’idée de pouvoir un jour négocier les conventions LNR-FFR avec Bernard Laporte, qui brigue la présidence de la Fédération française de rugby ?

P.G.: La prochaine négociation se fera en 2017 et il faudrait déjà que je sois encore en poste à ce moment-là. Si d’aventure je suis réélu, je négocierai quel que soit le président de la FFR. De toute façon, peu importe ma volonté, j’en serai obligé ! Entre briguer la présidence et l’obtenir, il y a une différence fondamentale. Et il peut se passer des choses en deux ans. S’il se présente, je n’y vois personnellement aucun inconvénient, et s’il a des très bonnes idées qui feront progresser le rugby français, je suis tout à fait preneur de sa candidature.

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