L’attaque ou l’éternel chantier decrypté par Jaffrès

  • Julien Seron, le demi de mêlée de Carcassonne
    Julien Seron, le demi de mêlée de Carcassonne
Publié le
Partager :

Le dicton dit que "le rugby commence devant" mais il ne dit jamais où il finit… Dans le meilleur des cas il finit dans l’en-but adverse mais le chemin pour y parvenir est semé d’embuches. Eclairages avec Alexandre Jaffrès, entraîneur des trois-quarts de Carcassonne.

Répéter ses gammes ne suffit pas. Faire et refaire ses lancements de jeu en semaine ne garantit pas un succès le week-end. A Carcassonne comme ailleurs, on s’accorde à dire que le secteur offensif est le plus délicat à mettre en place : "On peut arriver assez rapidement à mettre en place un mouvement général mais dès qu’on rentre dans le détail, ça devient beaucoup plus compliqué, détaille Alexandre Jaffrès. Vous pouvez travailler durant des semaines mais il y a des choses imprévisibles : un joueur retardé dans un ruck peut manquer sur le temps de jeu suivant, une sortie de balle retardée, un mauvais angle de course, une défense qui s’adapte et coupe la progression…" On l’aura compris, du tableau noir au rectangle vert, il y a un monde ! "C’est pour cela qu’on se refuse à travailler systématiquement sur des schémas préétablis. Par exemple, sur une sortie de balle après ruck, on fait en sorte que notre demi d’ouverture ait trois possibilités qui s’offrent à lui. Trois joueurs qui sont autant de zones à aller chercher, poursuit Alexandre Jaffrès. Mais tout le monde doit être concerné, ça permet de fixer les défenseurs adverses."

L’essence du jeu d’attaque est là, dans la capacité à aller chercher les zones dites "fragiles". "Pour y parvenir, il faut arriver à garder une organisation suffisante même après plusieurs temps de jeu, conserver de la vitesse pour ne pas perturber le mouvement général. La différence se fait ensuite sur l’intelligence situationnelle." Comprenez sur la capacité des joueurs, malgré le manque de lucidité engendré par la répétition des efforts, à faire le choix juste. Une action est par définition jalonnée d’accidents de jeu que sont une rapidité d’exécution inappropriée ou une mauvaise redistribution. C’est alors que les attaquants doivent savoir dépasser ces difficultés pour ne pas gêner la circulation de balle. 

Correction et projection

Mais alors comment préparer son équipe ? Faut-il tenir uniquement compte de ses forces ou au contraire des faiblesses de l’adversaire ? "Il faut s’adapter en permanence, prévient Alexandre Jaffrès. Nous avons mis en place des cycles de travail bien planifiés en amont auxquels vient se greffer un travail de régulation directement lié à nos performances. Mais il est évident que dans nos mises en situation, on se projette sur notre futur adversaire et la vidéo nous y aide bien." Car les séances vidéo, au contraire de certaines défenses, ne laissent rien passer ! "Après la victoire face à l’Usap (42-20), il n’y avait que de la joie. Mais après analyse du match à la vidéo, nous avons observé un certain nombre de points à revoir, reconnait l’entraîneur carcassonnais. Globalement, depuis le début de la saison, nous sommes en progression sur le plan offensif mais nous sommes exigeants, nous en voulons toujours plus et la remise en question est permanente." Comme sont permanentes les oppositions de style rencontrées tous les week-ends sur les terrains de Pro D2.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?