Face aux critiques des supporters, Goze répond par une lettre ouverte

  • Paul Goze, le président de la LNR
    Paul Goze, le président de la LNR
  • Paul Goze - Président de la LNR - 27 avril 2013
    Paul Goze - Président de la LNR - 27 avril 2013
  • Paul Goze, le président de la LNR
    Paul Goze, le président de la LNR
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La nouvelle programmation en semaine des matchs de Pro D2 a fait réagir les supporters. Paul Goze, le président de la LNR, a répondu par la voie d'une lettre ouverte.

Une lettre ouverte aux supporters. Voilà comment Paul Goze, le président de la Ligue a décidé de répondre aux différentes critiques concernant l'évolution du championnat de Pro D2. La perspective de cette nouvelle organisation suscite depuis plusieurs semaines des réactions et critiques de supporters. Je veux donc m’adresser directement à vous pour faire part des réflexions qui ont guidé la LNR dans ses choix, a-t-il ainsi commencé son propos. Pourquoi cette décision? Pas pour "l’argent", argument facilement répandu. Ni, autre critique régulièrement entendue, parce que la LNR serait cloîtrée dans sa tour d’ivoire parisienne, loin du terrain et des stades, seulement préoccupée par les demandes des télévisions et indifférente à la vie des clubs et de leur public".

Si l'avenir montre que nous nous sommes trompés, nous saurons l'admettre, en toute humilité, et faire évoluer les choses

Petit rappel des faits: il y a une semaine, la Ligue a officialisé son nouveau système de programmation pour la Pro D2 à compter de la saison prochaine. Fini le samedi, désormais, les matchs auront lieu donc le jeudi (un), le vendredi (six) et le dimanche (un). Une vraie révolution, actée après le vote massif des présidents de clubs (27 sur 30) mais également après une discussion avec les diffuseurs de la compétition, à savoir Canal + et Eurosport. Mais cela n'a pas semblé faire l'unanimité auprès des supporters ou suiveurs des clubs concernés. Cette décision a été prise collectivement par la LNR et les clubs. Parce que nous sommes convaincus que c’est la bonne décision. Et si l’avenir montre que nous nous sommes trompés, nous saurons l’admettre, en toute humilité, et faire évoluer les choses. Les diffuseurs n’ont forcé la main à personne. Nous avons ouvert la porte, ils ont fait des propositions, nous les avons acceptées. C’est notre choix, nous l’assumons.

Paul Goze - Président de la LNR - 27 avril 2013
Paul Goze - Président de la LNR - 27 avril 2013

Paul Goze approfondit son explication: Cette décision vient d’un constat, qui ne fait pas plaisir mais qu’il faut pourtant faire : la PRO D2, programmée le week-end, est totalement occultée au plan médiatique. Son organisation ne permet pas à ses diffuseurs d’en proposer un véritable suivi. Le championnat subit pendant le week-end la concurrence de toutes les autres compétitions, plus prestigieuses et donc prioritaires, qui se déroulent au même moment : le TOP 14, le football (Ligue 1, coupes nationales, championnats étrangers), le tennis, le cyclisme, la formule 1, les grands évènements internationaux multiples …

Les diffuseurs actuels ont dû, l’année dernière comme cette année, renoncer à diffuser un match faute de créneau horaire à la fois disponible et attractif pour le club

Une des conséquences de cette concurrence que subit donc la Pro D2, c'est que les horaires des matches télévisés changent en permanence; précise le président de la LNR. A titre d’exemple, 29 horaires de coups d’envoi différents ont été utilisés la saison dernière pour 59 matches ! C’est la même chose cette saison : 24 horaires différents pour 50 matches sur les 26 premières journées. Les diffuseurs actuels ont même dû, l’année dernière comme cette année, renoncer à diffuser un match faute de créneau horaire à la fois disponible et attractif pour le club. C’est arrivé il y a encore tout juste quelques semaines, où le seul horaire possible, dimanche à 19 heures 30, n’a été accepté par aucun club susceptible d’être diffusé.

Paul Goze, le président de la LNR
Paul Goze, le président de la LNR

Il ne restait alors que deux possibilités aux dirigeants du rugby professionnel français selon lui: En prendre acte, ne rien changer, et voir l’écart, médiatique et financier, avec le Top 14 se creuser jusqu’à devenir un fossé [...] ou bien innover, pour lui donner une nouvelle place et ouvrir de vraies perspectives de développement. Paul Goze comprend cependant certaines réactions de mécontentement des supporters: Ce sera, pour certains matches, plus difficile, de suivre son équipe à l’extérieur. Ce sera aussi plus compliqué pour les bénévoles de se mobiliser un jour de semaine, notamment le jeudi. Mais la programmation sur ce créneau sera limitée à trois matches à domicile au maximum par club.

Il n’est pas question de sacrifier l’ambiance populaire et festive du championnat à son exposition télévisée

Mais l'homme fort de la Ligue répond également à certaines critiques formulées par les supporters: Je réfute en revanche totalement l’idée que ces nouveaux horaires vont vider les stades et nuire à l’ambiance qui règne lors des matches. Nous sommes au contraire convaincus que ces nouveaux horaires permettront de continuer à augmenter l’affluence. Parce que la PRO D2 va changer de statut à travers sa nouvelle exposition, parce que l’expérience du TOP 14 et d’autres sports a montré que le public adhérait aux horaires que nous avons proposés si on leur laisse le temps de s’installer dans la durée. Si nous pensions, comme certains d’entre vous, le contraire, nous n’aurions jamais fait ce choix. Car il n’est pas question de sacrifier l’ambiance populaire et festive du championnat à son exposition télévisée.

Et de conclure: J’ai joué au rugby pendant 20 ans, avant d’exercer des fonctions à la FFR puis de diriger un club et maintenant la Ligue. C’est ma passion, c’est le fil rouge de ma vie. Mon action n’a qu’un seul but: développer notre sport. C’est avec ce seul et unique objectif que la LNR a pris cette décision. Reste à savoir si les supporters seront convaincus par les arguments de l'ancien joueur et ancien président de l'Usap.

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