L'antisèche: Inlassablement, l’histoire se répète pour Clermont

  • Benjamin Kayser (Clermont) déçu après la défaite en finale de Champions Cup - 2 mai 2015
    Benjamin Kayser (Clermont) déçu après la défaite en finale de Champions Cup - 2 mai 2015
  • Toute la détresse du pilier de Clermont, Thomas Domingo - 2 mai 2015
    Toute la détresse du pilier de Clermont, Thomas Domingo - 2 mai 2015
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CHAMPIONS CUP - Performant durant toute la compétition, Clermont n'a pas autant rayonné en finale pour échouer dans la quête du titre. Comme bien souvent. L'ASM est maudite et a encore payé cash la moindre erreur (18-24).

Le jeu : Clermont a beaucoup subi

Vingt-cinq minutes de haute volée et puis... un énorme coup de mou. Cette finale, Clermont l’a débuté de manière idéale. De l’envie, du dynamisme et un jeu bien en place, comme tout au long de cette campagne européenne. L’essai de Fofana, après un contre de Parra, récompensait à juste titre la grosse domination des Jaunards, bien plus fringants. Huit points d’avance, le matelas semblait des plus confortables pour l’ASM. Et c’est au moment où l’on pensait que Clermont pouvait tuer le match qu’il s’est effondré. Subissant tout d’un coup les assauts répétés des panzers toulonnais. A partir de la 30e minute, Toulon a pris le dessus dans la dimension physique. Un constat lucide de l’entraîneur clermontois, Franck Azéma, qui a également déploré les erreurs de son équipe. Notamment en défense, avec 23% de plaquages ratés. Encore une fois, Clermont a faibli au pire des moments.

Toute la détresse du pilier de Clermont, Thomas Domingo - 2 mai 2015
Toute la détresse du pilier de Clermont, Thomas Domingo - 2 mai 2015

Les joueurs : Lopez n’a pas fait oublier James

Titulaire au dernier moment, Camille Lopez a eu du mal à insuffler du dynamisme à l’attaque de Clermont. Il n’a pas fait oublier Brock James qui s’est blessé à l’échauffement. Lopez n’a pas eu le petit geste de génie qui aurait pu faire basculer le match. Déception globale aussi pour la première ligne Debaty, Zirakashvili et Kayser : les deux premiers ont été pris en mêlée et en défense, le second a fait preuve d’indiscipline. Match aussi quelconque pour Jonathan Davies. Nick Abendanon, lui, s’est rattrapé de sa mauvaise inspiration amenant l’essai de Bastareaud juste avant la pause par une activité énorme et un essai de classe qui a remis l’ASM dans le match. A noter les bonnes entrées de Bardy, Domingo et Radosavljevic.

Les "vieux" de Toulon, piqués au vif après les déclarations cette semaine de Mourad Boudjellal, ont répondu sur le terrain. Ali Williams a été élu homme du match, Carl Hayman a mis énormément de cœur à l’ouvrage, Bakkies Botha a multiplié les gros tampons. Match colossal de Steffon Armitage, maître ès ruck. Giteau a prouvé qu’il était un attaquant de grand talent. Très moyen durant 70 minutes, Drew Mitchell a signé un exploit monumental en effaçant quatre plaquages pour marquer l’essai de la gagne.

tweet

Ce qui aurait pu tout changer : Clermont aurait dû mener à la pause

Il faut être capable d'être froid, d'attendre, de remettre la pression. Abendanon prend une initiative, cela se retourne contre lui. Il faut juste être capable de faire le tri. Chaque joueur sur le terrain doit avoir, à un moment donné, la réflexion de savoir s'il avance ou recule, s'il est dans un temps faible ou non. Franck Azéma regrette vraiment la gestion de la fin du premier acte de la part de ses joueurs. Dominateurs, ils auraient pu (dû ?) mener à la pause. Sauf qu’un mauvais coup de pied d’Abendanon a permis à Toulon et à Bastareaud de marquer juste avant le retour aux vestiaires. Sincèrement, si l’ASM était restée devant au score, le match aurait été tout autre. Moralement, Clermont a pris un sacré coup derrière la tête.

Le tweet qui résume bien le match de Clermont

tweet

La stat : 3

On en a parlé beaucoup durant cette semaine mais ce que vient de réaliser Toulon est tout simplement incroyable : le RCT est le premier club à gagner trois Champions Cup de rang.

La décla : Morgan Parra (demi de mêlée de Clermont)

C'est un apprentissage cher payé, mais c'est le niveau international, chaque détail se paie cash. On est tombé sur une grosse équipe qui a répondu présent physiquement, nous a dominés et a marqué sur ses temps forts. Ils ont su tuer leurs actions, on n'a pas su le faire.

La question: Clermont méritait-il de gagner ?

Non. Pas sur l'ensemble de cette finale. Clermont a fait preuve d'une trop grande fébrilité alors qu'il menait pourtant de huit points au tableau d'affichage. Les carences ont été bien trop criardes pour une finale de Coupe d'Europe, avec notamment une mêlée mise à mal, un nombre incalculable de duels perdus, des erreurs individuelles préjudiciables et une défense trop friable, qui termine avec 23% d'échec. A un tel niveau de compétition, on attendait bien mieux de l'ASM.

Ce match s'avère tout de même très cruel pour Clermont, éblouissant tout au long de la compétition. Placé dans la poule dite de la mort, le club auvergnat a su écarter de sa route le mythique Munster. En quart, il a pulvérisé Northampton avant de dominer avec maîtrise les Saracens en demie. Mais voila, la malchance a encore poursuivi Clermont. James s'est blessé lors de l'échauffement. Perdre son numéro 10 juste avant le coup d'envoi, cela n'augure jamais rien de bon. Surtout que Camille Lopez n'évolue pas du tout dans le même registre. Clermont est encore une fois passé au travers. Et en a malheureusement pris l'habitude depuis des lustres.

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