Mike Brown s'en prend encore à Eddie Jones : "Il faut que les joueurs osent le défier"

Par Rugbyrama
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Publié le Mis à jour
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Incisif à l'égard du sélectionneur de l'Angleterre après la défaite inaugurale face à l’Écosse, l'ancien arrière du XV de la Rose Mike Brown (35 ans, 72 sélections) a préféré la prestation offensive face à l'Italie (41-18). Il craint toutefois que cela ne dure pas. En cause: les méthodes qu'il juge dictatoriales d'Eddie Jones. Une nouvelle fois, il le prend pour cible.

Dans une chronique qu'il tient pour le quotidien anglais le Daily Mail, l'ancien arrière de l'Angleterre Mike Brown (35 ans, 72 sélections) s'était déjà montré acerbe à l'égard du sélectionneur en place, Eddie Jones, après la défaite face à l’Écosse en ouverture du Tournoi des 6 nations 2021. Dans le viseur : son plan de jeu jugé trop restrictif. "Il faut que l'Angleterre utilise enfin ses armes les plus dangereuses. Qu'elle attaque. Je n'en peux plus de ce jeu au pied de pression incessant et je suis sûr que les gens devant leur écran, chez eux, n'en peuvent plus non plus. L'Angleterre doit enfin évoluer dans son plan de jeu et offrir plus de munitions à ses arrières les plus créatifs, sur les extérieurs."

Le week-end dernier, les Anglais se sont cette fois imposés, nettement, face à l'Italie (41-18). Une prestation dont il attend désormais de voir la suite, sceptique. Toujours dans le Daily Mail, Mike Brown attaque : "L'Angleterre s'est montrée un peu plus aventureuse face à l'Italie et c'est une bonne chose. Mais cela ne doit plus être un constat ponctuel. Désormais, le défi pour l'Angleterre sera de garder cet état d'esprit offensif dès le prochain match, face au pays de Galles. J'espère vraiment que les joueurs auront le courage de défier Eddie Jones pour lui : "maintenant, on va jouer comme ça !".

"Eddie est devenu fou, il hurlait"

Toujours à propos de ces besoins d'évolution dans leur jeu, Mike Brown engage les joueurs actuellement dans le groupe anglais à prendre leurs responsabilités. Quitte à déplaire au "boss" Eddie Jones. "Pendant un bon moment, les joueurs ont accepté le plan de jeu proposé par Eddie. Dans ce genre de situation, il est toujours plus facile d'exécuter les ordres et de garder la tête baissée. Tout le monde a entendu ces histoires effrayantes à propos d'Eddie Jones et personne ne veut se mettre du mauvais côté de la ligne, à ses yeux. Eddie a la langue bien pendue, acérée et il n'a pas peur de l'utiliser. Pourtant, il faudra que les joueurs osent le défier."

Pour illustrer son propos, Brown raconte son expérience personnelle sous les ordres du sélectionneur australien de l'Angleterre. "Une fois, j'ai défié Eddie. Et il a explosé. Avant le stage préparatoire à la Coupe du monde 2019 au Japon, il a fait le tour de tous les clubs pour avoir un entretien individuel avec chaque joueur. Au cours de notre rencontre, il a déclaré: "Mike, tu es un arrière défensif et je dois déterminer si nous allons emmener un arrière défensif à la Coupe du monde." Cette saison était pourtant parmi mes meilleures avec les Harlequins, avec des statistiques offensives excellentes. Mais Eddie m'avait classé comme arrière défensif. À la fin de cette réunion, il m'a demandé si j'avais quelque chose à dire. J'ai contesté son analyse, disant que je pensais avoir ajouté de la valeur à ma panoplie en attaque. Je me suis appuyé sur mes statistiques en saison, pour le lui prouver. Il a détesté que je le conteste et il est devenu fou. Il hurlait: "Tu as encore perdu une put*** de balle au contact, samedi ! Tu n'es pas assez bon, tu n'en fais pas assez."

"Care et Goode l'ont défié: depuis, ils n'ont plus rejoué pour l'Angleterre"

Selon Mike Brown, deux autres joueurs se sont risqués à défier l'autorité d'Eddie Jones : Danny Care et Alex Goode. "Depuis, aucun des deux n'a rejoué pour l'Angleterre. Pourtant, ce devrait être une démarche saine, que les joueurs aient la confiance nécessaire pour dire ce qu'ils pensent. Cela devrait être encouragé, tant que vous l'étayez de faits. Moi, j'adorerais que Jonny May et Anthony Watson rassemblent quelques statistiques, des vidéos et qu'ils aillent voir Eddie pour lui dire : "Regardez ce qu'on a fait contre l'Italie… Hé bien, cela a fonctionné. On va donc continuer comme ça."

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