Robert Broussard, M. Sécurité de France-Italie, dernier "grand flic" de légende

Par Rugbyrama
  • Robert Broussard sera en charge de la sécurité de France-Italie
    Robert Broussard sera en charge de la sécurité de France-Italie
  • Robert Broussard
    Robert Broussard
  • Robert Broussard avec Pierre Camou, le président de la FFR
    Robert Broussard avec Pierre Camou, le président de la FFR
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TOURNOI 6 NATIONS - Collier de barbe, blouson de cuir, air faussement gauche: Robert Broussard, un de ces "grand flics" de légende tombeur de Jacques Mesrine en 1979, sera le Monsieur Sécurité de France-Italie de rugby samedi, pour la première rencontre au Stade de France depuis les attentats du 13 novembre.

80 ans en avril, Robert Broussard reste l'un des derniers mythes de la police, celle d'antan, après avoir été propulsé dans les médias dans les années 1970-80. Fils de cheminot de Charente, il a débuté dans la police, après avoir été engagé volontaire dans l'armée, comme simple commis aux écritures dans un commissariat de banlieue parisienne en 1960. Il dit avoir eu la vocation "par accident", sauvant des eaux un noyé et rencontrant alors un vieux brigadier de police qui lui donne l'envie.

Il grimpe rapidement les échelons, travaillant le jour sur le bitume, potassant son droit la nuit pour passer les concours. Il se fait vite remarquer pour ses qualités de chasseur, d'homme d'action puis de meneur au célèbre 36 Quai des Orfèvres, siège de la PJ parisienne immortalisé par le commissaire Maigret, où il dirige notamment la célèbre brigade "anti-gang". En juillet 2013, il vantait les odeurs de tabac froid, les murs sans âge de cette ruche magnifique où on croisait des flics de tous âges, de tous styles, des voyous, témoins, victimes, toxicomanes en manque, travestis défraîchis, cambrioleurs dépités, maniaques sexuels, chauffeurs de taxi agressés.

Robert Broussard
Robert Broussard

"Lui était truand, moi policier"

Son univers, il l'a raconté dans deux tomes à succès de ses mémoires en 1997, parfois jusqu'à lasser, selon ses détracteurs. Son fait d'armes est la mort de Jacques Mesrine, ex-ennemi public numéro Un criblé de balles en 1979 par ses hommes, qui a suscité une longue polémique. Il a combattu sur tous les fronts la thèse de l'assassinat de Mesrine, défendue par sa famille. Et s'est dit conforté par la justice qui a conclu à la légitime défense des policiers.

Mesrine? Il y en a un ou deux par génération, fort heureusement, déclarait-il en 2006. Il avait fait du gangstérisme un métier et le revendiquait mais je n'avais aucune admiration pour lui. Lui était un truand, moi un policier, disait-il dans cette rare déclaration sur le sujet. Disons qu'il avait le sens de l'amitié, le respect de la parole donnée et un courage physique peu ordinaire, selon lui, mais avait choisi cette vie de truand. Sa mort, c'était simplement la vie d'un truand contre la vie d'un flic. Il n'y a pas à tergiverser là-dessus. Jamais.

Le rugby, son autre passion

En 1982, Broussard est appelé comme conseiller technique de Joseph Franceschi, le secrétaire d'Etat à la Sécurité de la toute nouvelle gauche au pouvoir, confrontée à des attentats. Il se frotte à l'affaire des Irlandais de Vincennes, un montage de la cellule antiterroriste de l'Elysée dirigée par des gendarmes. Il sera ensuite préfet en Corse, en pleins troubles, où il est mal accueilli mais obtient certains résultats avant d'être confronté à la disparition du militant nationaliste Guy Orsoni, durant l'été 1983, qui précipite son départ. Il crée ensuite le Raid, l'unité d'élite de la police, toujours sous un ministre de gauche, Pierre Joxe. Et finit sa carrière à de hauts postes-clés de la police, jurant avoir vécu en restant policier, simplement policier. Avec une seule carte en poche.

Robert Broussard avec Pierre Camou, le président de la FFR
Robert Broussard avec Pierre Camou, le président de la FFR

Le rugby, c'est son autre passion. Il en a la carrure, a notamment joué au Rugby Athlétic Club Angérien (RACA) ou entraîné 300 gamins à Suresnes (Hauts-de-Seine). Avant de devenir le M. Sécurité de la fédération française, une mission à laquelle il participe depuis près de dix ans. Disons qu'on commence à être rodé et avec l'âge on se fait une certaine carapace. Mais rien n'est jamais gagné d'avance, a-t-il cependant répété jeudi. Il sera encore là, samedi, pour France-Italie...

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