Novès fait le bilan de son premier Tournoi et se projette déjà sur l'avenir

Par Rugbyrama
  • Guy Novès, le sélectionneur des Bleus
    Guy Novès, le sélectionneur des Bleus
  • Guy Novès surveille ses joueurs durant un entraînement du XV de France - 16 mars 2016
    Guy Novès surveille ses joueurs durant un entraînement du XV de France - 16 mars 2016
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TOURNOI DES 6 NATIONS - L'encadrement du XV de France "a une matière humaine" pour progresser et doit désormais "se donner des armes pour pouvoir rivaliser" avec les meilleures nations, a déclaré dimanche Guy Novès, le sélectionneur des Bleus.

Le match de samedi contre l'Angleterre (21-31) était-il le meilleur du Tournoi ?

GUY NOVES: Vous dites que c'est le meilleur, mais c'est un match perdu. Au moins sur la première mi-temps, on sent cette progression constante tout au long du Tournoi. Notre objectif a été d'abord d'établir un socle de joueurs avec qui on veut travailler, pour 90% d'entre eux, sur la durée. Ce socle-là, je pense qu'on a réussi (à le mettre en place). Les gars ont compris quel était vraiment notre projet, où on voulait aller ensemble, ce que représentait la valeur d'un maillot. Il n'y a pas eu un moment où il y a eu un relâchement de ce point de vue-là. Ça c'est bien, c'est le ciment: on va pouvoir s'appuyer là-dessus, on a une matière humaine, des compétiteurs, guerriers par moments. Maintenant, il faut se donner des armes pour pouvoir rivaliser, car si on a des armes légères face à des armes lourdes... Et sur la première mi-temps, on a vu des séquences de jeu d'une grande qualité. On se dit que le projet rentre de plus en plus. Que si on règle certains détails, on peut redevenir compétitifs. L'expérience s'accumule, et elle est indispensable, parce que les joueurs sont très jeunes dans ce nouveau projet.

Évidemment, dès que les uns et les autres auront un peu le temps, il y aura des briefings individuels

Après la mêlée dimanche dernier en Ecosse (18-29), la touche a cette fois été défaillante. On a dès lors l'impression que quand vous travaillez une semaine un secteur, un autre flanche...

G.N: Les sélectionneurs qui vous disent "on a travaillé toute la semaine..." On ne peut pas: dans une semaine, il y a des moments de récupération. Quand on prend du temps pour travailler un secteur, on délaisse un autre. Quand on sait qu'on ne se voit que quelques jours.... A Toulouse (qu'il entraîné pendant 25 ans, NDLR), il fallait travailler deux-trois mois pour être performant et régler des secteurs au fur et à mesure. Nous, on ne peut pas.

Guy Novès surveille ses joueurs durant un entraînement du XV de France - 16 mars 2016
Guy Novès surveille ses joueurs durant un entraînement du XV de France - 16 mars 2016

Comment faire pour que les joueurs n'oublient pas ce nouveau projet quand vous les retrouverez ?

G.N: Je vais déjà les laisser en paix pour leur retour en club. Après, je pense que le travail que l'on a accompli ne sera pas oublié. J'ose dire que c'est un peu comme le vélo: on peut le poser pendant quelques mois mais savoir pédaler quand on remonte dessus, très rapidement. Et devenir performant en deux-trois jours. Je crois que les joueurs se sont accaparé le projet et auront à coeur de ne pas l'oublier. Évidemment, dès que les uns et les autres auront un peu le temps, il y aura des briefings individuels. On ira voir les joueurs dans les clubs, on les suivra d'une certaine manière pour qu'ils puissent continuer à progresser.

Imaginons que l'on réduise la voilure et que l'on perde. Que va dire le public ?

Envisagez-vous à terme de réduire la voilure en termes de jeu si le besoin de résultats se fait sentir ?

G.N: Je ne fonctionnerai pas comme ça. Le but est de progresser dans notre jeu. Et pour cela, il faut que l'on reste concentré sur le contenu. Si l'on commence à "se serrer" sur un résultat particulier, en disant que l'on va taper tous les ballons, presser et défendre, un jour on nous reprochera d'être trop réducteur, de ne pas progresser. Imaginons que l'on réduise la voilure et que l'on perde. Que va dire le public ? Aujourd'hui, je ne pense pas que l'on ait à rougir du comportement de guerrier du joueur français. Peut-être qu'en mettant un petit coup de tournevis dans un sens ou dans l'autre, on y arrivera. Je n'ai aucune certitude là-dessus, j'ai gagné et perdu suffisamment de matches pour savoir qu'il ne faut jamais avoir de certitudes. On sent que les joueurs, comprenant mieux le projet, peuvent de temps en temps s'en servir, s'adapter. Vous verrez qu'une fois ce projet assimilé, le talent des joueurs va s'exprimer.

Comment avez-vous vécu personnellement ce premier Tournoi ?

G.N: Honnêtement, le début a été un peu dur. On ne passe pas comme ça de 40 ans de vie à faire des aller-retours entre le club et chez soi pour tout d'un coup se retrouver dans un contexte différent, avec des personnes différentes. J'ai quitté un staff toulousain auquel j'étais très attaché, affectivement. Et j'ai retrouvé les sensations toulousaines à Marcoussis, auprès de gens admirables. Cela m'a permis de franchir les différentes étapes, en me livrant totalement, en mettant toutes mes forces dans le projet sans penser à rien d'autre. On a les conditions idéales (pour travailler).

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