Les Gallois toujours jeunes mais déjà essoufflés ?

Par Rugbyrama
  • Dan Biggar, l'ouvreur du pays de Galles - février 2015
    Dan Biggar, l'ouvreur du pays de Galles - février 2015
  • Jamie Roberts  - galles france - 21 février 2014
    Jamie Roberts - galles france - 21 février 2014
  • Warren Gatland, le sélectionneur du pays de Galles - février 2015
    Warren Gatland, le sélectionneur du pays de Galles - février 2015
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Emmené par une génération dorée désormais arrivée à maturité, le pays de Galles, opposé à la France samedi dans le Tournoi, est en ralentissement. Est-il déjà en bout de course ou reprend-il son élan avant le Mondial?

Cette équipe donne l'impression de stagner quand les autres grignotent leur retard, a constaté, amer, l'ex-arrière Gareth Thomas après la victoire étriquée contre l'Ecosse (26-23). Il y a douze mois, on lui passait cinquante points. Bardé de stars dans toutes les lignes, le demi-finaliste du Mondial 2011, auteur du Grand Chelem en 2012 et encore vainqueur du Tournoi en 2013, fait en effet moins peur. Depuis l'automne 2013, il est évidemment toujours capables de fulgurances, comme en novembre contre l'Afrique du Sud (12-6), mais il est également moins régulier et souffre d'absences en match. Parfois sans conséquences, mais pas toujours puisque l'Angleterre s'est imposée en ouverture à Cardiff en deuxième période après avoir éteint l'incendie en première (16-21).

Certes, la lassitude guette peut-être un groupe qui se connaît trop bien, mais sa pyramide des âges invalide la théorie de la fin de cycle. Samedi, le joueur-type aura ainsi 26,33 ans et comptera 45,13 sélections. Contre les Bleus, Warren Gatland alignera une équipe dans la force de l'âge, avec sept Lions Britanniques et seulement deux trentenaires. Arrivé en 2007, le technicien néo-zélandais est reparti de zéro sur les cendres d'un Mondial raté et a lancé dans les mois qui ont suivi une armée de "Gatland Boys". Contre la France, quatre titulaires ont commencé après 2011, et trois seulement ont connu l'avant 2007.

Le vivier gallois étant limité, Gatland n'a pas l'embarras du choix et, huit ans plus tard, cette génération sur-sollicitée s'essouffle peut-être, malgré la jeunesse d'un groupe qui se renouvelle au compte-gouttes. Depuis la tournée des Lions à l'été 2013, quelques-uns des meilleurs éléments ont quitté le giron protecteur des provinces galloises pour se frotter aux exigeants mais lucratifs Top 14 ou championnat d'Angleterre, comme Jamie Roberts, Dan Lydiate, George North ou encore Jonathan Davies. Et ils ont réalisé que mener de front une carrière internationale et de club était parfois incompatible.

Jamie Roberts  - galles france - 21 février 2014
Jamie Roberts - galles france - 21 février 2014

Trop prévisible

Trois fois vainqueur du Tournoi depuis 2008, le pays de Galles est peut-être également rattrapé par la pression avant le Mondial 2015 qui sera disputé en Angleterre et que de nombreux joueurs voient depuis longtemps comme le Graal de leur carrière. Quand on l'attaque sur les résultats, comme cet automne avant le succès sur les Boks qui améliore son bilan famélique contre les nations du sud, Gatland utilise d'ailleurs l'échéance mondiale comme paratonnerre. Il explique qu'il prépare aujourd'hui les victoires de demain... tout en regrettant le manque de temps ou les blessures qui parasitent la mise en place de son jeu. C'est d'abord une question d'état d'esprit, a récemment ojecté l'ex-ailier Gerald Davies. Comment souhaite-t-on jouer ? Comment créer du surnombre ? Comment ouvrir des brèches ? Ce sont toutes ces questions que l'on doit se poser. Avant d'attaquer les joueurs, demandons-nous si on leur permet d'exprimer leurs qualités naturelles.

Les contempteurs de Gatland lui reprochent ainsi d'être devenu trop prévisible et le débat se polarise sur l'animation offensive, autour d'un North énorme avec Northampton mais moins efficace en sélection, comme l'a reconnu le sélectionneur qui s'obstine pourtant à le faire jouer. Lundi, l'adjoint Rob Howley est même venu devant la presse avec un dossier de statistiques pour répondre point par point aux critiques.

Dans le pack, l'éviction de l'expérimenté Adam Jones (33 ans, 95 sélections) a aussi créé la controverse, alors que la mêlée fermée n'a guère donné des gages de sérénité depuis le début du Tournoi. Le pilier a déclaré cette semaine n'avoir toujours pas reçu d'explications de Gatland. Ces débats devenant brûlants, ce n'est peut-être pas un hasard si Gatland, dont le contrat court jusqu'en 2019, a indiqué mardi que le départ prochain de son complice Roger Lewis, directeur exécutif de la Fédération, pourrait "affecter" son propre avenir à court terme.

Warren Gatland, le sélectionneur du pays de Galles - février 2015
Warren Gatland, le sélectionneur du pays de Galles - février 2015
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