Du dopage dans le rugby ? "J'hallucine": Les Bleus n'en reviennent pas

  • Le groupe du XV de France à l'entraînement au CNR de Marcoussis - 24 février 2015
    Le groupe du XV de France à l'entraînement au CNR de Marcoussis - 24 février 2015
  • Jules Plisson (XV de France) au CNR de Marcoussis - 24 février 2015
    Jules Plisson (XV de France) au CNR de Marcoussis - 24 février 2015
  • Sofiane Guitoune (XV de France) au point presse à Marcoussis - 24 février 2015
    Sofiane Guitoune (XV de France) au point presse à Marcoussis - 24 février 2015
Publié le Mis à jour
Partager :

Invité surprise du Tournoi des Six Nations, le livre "Rugby à charges, l'enquête choc", sur le dossier du dopage dans le monde de l’Ovalie, a suscité les réactions des joueurs du XV de France. Pour les Bleus, la question du dopage dans le rugby professionnel est difficilement envisageable…

Autant prévenir tout de suite: les passionnés du jeu et des Gallois devront encore patienter avant de tout savoir sur la troisième rencontre du XV de France face aux Diables Rouges, samedi au Stade de France (18 heures). Ce mardi au CNR de Linas-Marcoussis, l’actualité brulante a rattrapé les joueurs du XV de France, tout surpris d’être interrogés sur un sujet polémique à l’issue de leur entraînement: le dopage. Un sujet déjà évoqué par l’ancien pilier international Laurent Benezech dans son livre "Rugby, où sont tes valeurs ?" et épinglé cette fois-ci par le journaliste Pierre Ballester dans son ouvrage "Rugby à Charges, l'enquête choc", dénonçant le recours aux amphétamines dans les années 1980 et aux substances moins détectables de nos jours. Ça va faire cinq pages, non ?,  a préféré ironiser le troisième ligne Bernard Le Roux en apprenant la sortie de cet opus de 294 pages. On prend parfois de la créatine ou des protéines, mais c’est pour la récupération.

Plisson: "On est tellement surveillés..."

Si les questions sur le dopage et ses approches surprennent toujours les joueurs, leurs réactions restent elles inchangées: le recours au dopage dans le rugby professionnel est rarissime voire impossible. Je n’ai jamais rencontré un mec qui essayait de détourner les règles, a confié le demi d’ouverture Jules Plisson. Je ne vois pas quel joueur peut prendre des produits. On est tellement surveillé. Il y a tellement de contrôles tous les ans. Je ne vois pas comment on peut passer à travers. Tous les produits, tous les compléments alimentaires que l’on peut prendre sont contrôlés par les docteurs, par l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD). (il souffle) Je ne sais pas, il faudrait le lire. Cela pourrait être intéressant. Mais je ne me suis jamais dit en rencontrant un mec ou en jouant contre un adversaire 'lui, il est bizarre'. Il faut voir dans quel état on finit les matches et combien de temps on met pour récupérer. Je pense que si des mecs étaient dopés, le lendemain ils pourraient rejouer. Je vous promets que deux, trois jours après un match, je ne peux pas rejouer un match de rugby.

Jules Plisson (XV de France) au CNR de Marcoussis - 24 février 2015
Jules Plisson (XV de France) au CNR de Marcoussis - 24 février 2015

Guitoune: "Je ne sais pas où vous allez chercher tout ça, j'hallucine"

Si les questions embarrassantes sur le sujet sont systématiquement balayées par l’acharnement des contrôles, Sofiane Guitoune reconnaît que le sujet mérite d’être abordé. C’est bien de parler du dopage pour sensibiliser les jeunes autour de nous, a commenté le trois-quarts aile de l’Union Bordeaux Bègles. Mais honnêtement, j’ai fait quatre clubs (Agen, Albi, Perpignan, Bordeaux-Bègles, ndlr), et j’ai connu un seul joueur qui s’est fait prendre, c’est Yogane Correa à Albi et encore à son insu (le deuxième ligne du Sporting Club Albigeois avait été suspendu quatre ans en février 2009 pour usage de stanozolol (anabolisant) avant d’être blanchi des accusations pesant contre lui par la Commission médicale de la Fédération française, ndlr). Je ne sais pas où vous allez chercher tout ça, j’hallucine (rires). On ne m’a jamais proposé ça de ma vie. Tous les trois mois, on a des prises de sang obligatoires. Après les matches, il y a également des contrôles. Et des joueurs cibles par club (chaque club a un ou deux joueurs cibles à l’AFLD qui doivent donner leur planning au quotidien, un créneau horaire d’une heure pour être localisé, avec des contrôles antidopage inopinés à n’importe quel moment, ndlr). Je pense qu’on est vraiment bien contrôlés. Vous en avez entendu beaucoup se faire prendre ? Tu sais très bien que si tu te dopes, tu vas te faire prendre. Ça sert à quoi de briller trois mois pour se faire griller ? Même si le rugby a changé, je trouve ça bizarre d’en parler. Je suis à dix-mille lieues de voir qu’il y a du dopage dans le rugby. Ou alors ça n’a rien à voir avec le rugby pro. Je mange normalement, je vais au McDo, je bois des bières après les matchs, je prends du Nutella. Il n’y a pas besoin de se doper pour être professionnel. Mais nul doute que ce débat suscitera de vives réactions dès les prochains jours.

Sofiane Guitoune (XV de France) au point presse à Marcoussis - 24 février 2015
Sofiane Guitoune (XV de France) au point presse à Marcoussis - 24 février 2015
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?