Quand l'hémisphère nord prend l'accent du sud

Par Rugbyrama
  • Jared Payne, Semesa Rokoduguni, Kelly Haimona et Vern Cotter
    Jared Payne, Semesa Rokoduguni, Kelly Haimona et Vern Cotter
  • Les trois entraîneurs néo-zélandais : Vern Cotter (1er à gauche), Joe Schmidt (4e) et Warren Gatland (5e)
    Les trois entraîneurs néo-zélandais : Vern Cotter (1er à gauche), Joe Schmidt (4e) et Warren Gatland (5e)
  • Semesa Rokoduguni
    Semesa Rokoduguni
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Qu'ils soient joueurs ou entraîneurs, de plus en plus de joueurs sudistes rejoignent les sélections européennes. Tour d'horizon de ces expatriés.

Entre têtes pensantes néo-zélandaises et gros bras sud-africains, les équipes de l'hémisphère nord n'hésitent plus à se vêtir à la mode du rugby sudiste, quitte à provoquer des débats animés. En France, la polémique avait réchauffé l'automne, poussant le président de la Fédération Pierre Camou à défendre pied à pied la politique d'ouverture symbolisée par la sélection d'une petite légion d'origine sud-africaine (Rory Kockott, Scott Spedding, Bernard Le Roux...). De quoi faire grincer les thuriféraires d'une formation française pourtant malmenée dans ses propres championnats, du Top 14 à la Fédérale, où les étrangers se taillent une part de choix. L'équipe de France représente simplement notre société et son multi-culturalisme, estime le manager Philippe Saint-André: Les Anglais ne se posent pas cette question. C'est intégré.

Blake, de la Nouvelle-Zélande à Edimbourg

Effectivement, chez les autres nations participant au Tournoi des six nations qui s'ouvre ce vendredi soir, le pragmatisme est de mise, surtout à l'approche du Mondial. Une pratique renforcée par les liens évidents entre Royaume-Uni et Commonwealth. L'objectif: se servir de l'expertise de l'hémisphère sud, dont les sélections règnent sur le rugby mondial. Ainsi, trois entraîneurs néo-zélandais s'agiteront en tribunes ce week-end: Warren Gatland côté gallois, Joe Schmidt pour les Irlandais et Vern Cotter aux commandes de l'Ecosse. Sous leurs ordres, quelques uns de leurs compatriotes.

Les trois entraîneurs néo-zélandais : Vern Cotter (1er à gauche), Joe Schmidt (4e) et Warren Gatland (5e)
Les trois entraîneurs néo-zélandais : Vern Cotter (1er à gauche), Joe Schmidt (4e) et Warren Gatland (5e)

Au sein du XV du Chardon, sur le terrain, le cas Hugh Blake a récemment alimenté la chronique. Né en Nouvelle-Zélande, où il a évolué dans les sélections jeunes, le troisième ligne de 22 ans a fait valoir son ascendance écossaise. Débarqué il y a un mois à Edimbourg, pour qui il n'a joué encore aucun match, il a été immédiatement retenu par Cotter, aux dépens de l'ancien capitaine Kelly Brown, rien de moins ! Il faut garder l'esprit ouvert, s'est défendu le sélectionneur. Hugh est très fier de ses origines écossaises. C'est un très bon joueur, très bien coté en Nouvelle-Zélande. Et il est très talentueux. Si cela a parfois déplu, certains anciens internationaux estimant que cela n'envoyait pas le bon message aux jeunes, la présence de Blake n'est pas vraiment une première. Dans le groupe initialement retenu par Cotter figurent Sean Maitland ou Blair Cowan (Nouvelle-Zélande), Ben Toolis (Australie) ou encore David Denton (Zimbabwe).

Lancaster: "Quand je regarde mon équipe, je vois une équipe anglaise"

Au pays de Galles, la polémique est venue de la convocation accélérée d'un autre Kiwi, Gareth Anscombe, 23 ans, éligible grâce à sa mère. Né à Auckland, l'ouvreur a porté le maillot des Baby Blacks avant de poser ses valises à Cardiff l'été dernier. Opportun, alors que le XV du Poireau, déjà renforcé de Taulupe Faletau (Tonga) et James King (Australie), se cherche un ouvreur. Je pense que Gareth a estimé que s'il voulait réaliser son rêve de jouer au niveau international, la meilleure option pour lui était de venir aux Cardiff Blues et de se mettre à disposition du pays de Galles, à court et, espérons-le, à long terme, a résumé Gatland.

En Irlande, novembre avait apporté son lot de débats autour du centre Jared Payne, autre ancien Baby Black. Après trois ans passés avec la province d'Ulster, le Néo-Zélandais est devenu sélectionnable en vert à l'automne et Schmidt a sauté sur l'occasion. Le XV du Trèfle a l'habitude pourtant d'élargir ses horizons. Le groupe étendu pour le Tournoi compte trois autres "Kiwis" (Rodney Ah You, Isaac Boss, Nathan White) et deux Sud-Africains (Robbie Diack, Richardt Strauss). En revanche, en Italie, la sélection en novembre de l'ouvreur néo-zélandais Kelly Haimona (28 ans) n'a guère posé de questions au vu du désert à ce poste. Et en Angleterre, pas de vague non plus lorsque le Fidjien Semesa Rokodoguni, certes soldat dans l'armée britannique, a été appelé à l'automne. La voie était tracée depuis longtemps, par le Sud-Africain Brad Barritt, le Néo-Zélandais Dylan Hartley ou encore les frères Tongiens Billy et Mako Vunipola. Moi, quand je regarde mon équipe, je vois une équipe anglaise, répond simplement le sélectionneur Stuart Lancaster.

Semesa Rokoduguni
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