Lagisquet: "Qu'on ne soit plus guidé par la peur de perdre"

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L'entraîneur des arrières du XV de France Patrice Lagisquet a souligné la nécessité "d'enchaîner" contre l'Italie dimanche, après la victoire face à l'Angleterre (26-24) en ouverture du Tournoi, afin de ne plus être "guidé par la peur de perdre".

Que change cette victoire ?

Patrice LAGISQUET: La victoire rend les entraîneurs plus intelligents et les joueurs meilleurs (sourire). Mais pour nous, il y a une continuité. Cette victoire vient valider un travail commencé, notamment au niveau offensif, un peu en Nouvelle-Zélande et surtout au stage de septembre. On sentait que les choses évoluaient de manière très positive mais on ne les avaient pas concrétisées. Là, il y a eu des situations d'essai qui viennent de choses bien construites, bien jouées collectivement, avec un bon tempo, et on a créé des déséquilibres.

Des arrières vous ont-ils tapé dans l'oeil sur ce match ?

P.L: J'ai adoré la prestation de Brice Dulin, qu'on a vu plusieurs fois en position de N.10, qui a fait des passes, pris des initiatives au pied... On l'encourageait à aller vers ça et c'est ce qu'il a fait. Il y a Jules Plisson qui a ce talent offensif qui est naturel. Wesley Fofana a fait une très belle performance de centre. C'est peut-être moins spectaculaire que certains matches qu'il a pu accomplir l'an passé, par contre, dans la performance collective, c'est son match le plus abouti en équipe de France. Il a montré une palette riche, avec de belles attitudes, et en plus défensivement il a compensé certaines de nos lacunes.

Quels points souhaitez-vous améliorer ?

P.L: La défense, qu'on n'avait pas beaucoup travaillée ces quinze derniers jours. On a des choses à améliorer dans la teneur collective, on n'a pas fait les choses en même temps. Mais c'est un peu normal, on a encore quelques joueurs qui ont très peu de repères avec nous. Et on a manqué aussi de qualité technique au plaquage. Après, on a conforté les joueurs dans leur volonté d'alimenter le jeu offensif, de prendre des initiatives fortes.

Notre priorité, c'est d'enchaîner

Contre l'Italie, allez-vous donner la prime aux vainqueurs pour débuter ou allez-vous injecter du sang frais ?

P.L: L'équilibre est toujours subtil, on se pose beaucoup de questions et des fois bien plus que vous-mêmes. On essaye de faire notre mayonnaise en prenant en compte tous ces paramètres. En même-temps on sait qu'il ne faut pas se projeter beaucoup plus loin que le prochain match à gagner. On est en train de chercher à faire grandir notre groupe, à lui donner l'assise, la confiance nécessaires pour rivaliser avec les nations majeures. L'idée, ce serait d'arriver en Australie en se sentant capable de gagner peut-être une série de tests. Notre priorité, c'est donc d'enchaîner. Ça fait un moment qu'on essaye de trouver de la stabilité, ce qui ne nous empêche pas d'intégrer parfois un joueur.

Que vous inspire l'Italie ?

P.L: Je les trouve bien. Bien physiquement, bien organisés collectivement, avec de bons repères défensifs. Ils sont toujours capables d'être entreprenants. Contre le pays de Galles ils ont affiché cette même volonté de tenir le ballon et de prendre l'initiative du jeu avec une défense plus solide, mieux maîtrisée. Et il y a ce mélange d'expérience et de jeunesse qui est intéressant.

L'Angleterre, ça peut devenir un match-référence ?

P.L: Pour moi, ce n'est pas le match-référence car défensivement on était en-dessous de ce qu'on était capable de faire. Pour les spectateurs, le spectacle, le suspense, c'est souvent ces matches-là qui sont le plus sympas. Mais pour les entraîneurs, c'est dur à vivre (sourire). Après, on avait dit qu'on n'allait pas tomber tous les jours contre des équipes du niveau de la Nouvelle-Zélande et de l'Afrique du Sud. On disait: continuons, allons chercher ce petit truc en plus. Maintenant, il faut se dire que ces choses-là peuvent devenir notre ADN, parce qu'on ose. Qu'on ne soit plus guidé par la peur de perdre, de mal faire. C'est à ce niveau-là qu'on pourra parler de déclic.

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