O'Mahony, le couteau suisse

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Polyvalent, le troisième ligne irlandais du Munster, Peter O'Mahony, apparaît comme l'un des joueurs les plus prometteurs du XV du Trèfle. Portrait.

Peter O'Mahony, "couteau suisse" de la troisième ligne irlandaise, a débuté sur les chapeaux de roue le Tournoi des six nations et connu son cinquième poste sous le maillot vert, avant un match forcément compliqué contre l'Angleterre samedi. Le joueur polyvalent aux 21 sélections, qui a pris racine dans le XV du Trèfle depuis juin 2012, est même présenté comme le futur leader charismatique de l'équipe quand Brian O'Driscoll ou Paul O'Connell ne seront plus là. Dans la foulée de son excellent début de saison pour le Munster, avec deux essais en cinq matches de Coupe d'Europe, "POM" (1,91 m, 105 kg) a cassé la baraque en vert, fort d'un énorme volume dans le jeu courant et en conquête, notamment au sol.

"C'est un mec vers lequel les autres vont naturellement quand ils sont déboussolés sur le terrain, expliquait dernièrement Anthony Foley, l'entraîneur des avants de son club. Quand un joueur part, vous vous demandez comment le remplacer. Et puis surgit un jeune qui a les crocs, qui veut se faire un nom. Et qui se bat encore plus fort pour éviter qu'on lui prenne sa place. Peter est l'un de ceux-là". Baladé à tous les postes, l'enragé perpétuel de 24 ans s'est fait sa place en ouvrant la porte à coups d'épaule. Contre les Gallois, après avoir sauté d'entrée à la gorge d'Alun-Wyn Jones, il a gratté trois ballons, récupéré quatre touches et réalisé huit plaquages. Mais a aussi concédé deux pénalités avant de finir deuxième ligne après la blessure de Dan Tuohy. Après avoir évolué n°6, n°7 et n°8, mais également ailier plus d'une mi-temps contre l'Italie il y a un an, il a donc découvert son cinquième poste. "Il ne faut jamais sous-estimer la passion des gars du Munster, a reconnu, beau joueur, l'entraîneur gallois Warren Gatland. Il n'y a qu'à voir comment il chante l'hymne", hurlé, ou plutôt craché à pleins poumons.

Fighting spirit à l'excès

"Je suis là, je continue d'apprendre, répond modestement le nouveau héros irlandais. Je suis encore loin d'être un produit fini mais je profite de ce qui m'arrive. A Twickenham (samedi), ça va être monstrueux physiquement. C'est un super match à jouer avec le maillot national sur le dos". Son capitaine Paul O'Connell voit aussi en lui son successeur: "Je le connais depuis qu'il a 18 ans, il a toujours eu en lui ces qualités de meneur. C'est un type très puissant, il lui a juste fallu un peu de temps pour s'exprimer. Il excelle en touche et ballon en mains. C'est aussi quelqu'un de très engagé. Il retire probablement une grande confiance du capitanat en club". Signe qui ne trompe pas, les éloges viennent même de la vieille génération. A commencer par l'ancien n°10 Tony Ward: "En ce moment, c'est mon chouchou. Avec sa façon d'intervenir dans les regroupements, de déchirer les lignes et ensuite de se projeter, il tire le meilleur de sa position".

Reste à tempérer un peu sa fougue, à réduire les déchets et éviter que les arbitres n'aient un oeil trop acéré sur son activité dans les rucks, où l'engagement total est souvent synonyme de sanctions. En d'autres termes, à maîtriser le "fighting spirit" si solidement accroché au maillot vert. "Il a toutes les qualités pour devenir un joueur de classe mondiale mais il se bat encore trop souvent comme un chiffonnier, regrette à cet égard l'ex-troisième ligne du Munster, Liam Toland. Je redoute que sa combattivité excessive soit sa limite. Il doit s'inspirer de Kieran Read", le N.8 néo-zélandais, réputé pour son impeccable discipline. Il y a pire, comme modèle. Le All Black a été désigné meilleur joueur du monde à l'automne.

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