Diarra: "À moi de prouver qu’ils n’ont pas eu tort de m’appeler"

Par Julian Vicente
  • Ibrahim DIARRA - 05.02.2014 - Conference de presse - Equipe de France de Rugby
    Ibrahim DIARRA - 05.02.2014 - Conference de presse - Equipe de France de Rugby
Publié le Mis à jour
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Appelé de dernière minute pour palier le forfait d’Antoine Burban, Ibrahim Diarra retrouve le XV de France avec une joie non dissimulée. Sans se mettre de pression, le troisième ligne castrais entend jouer sa carte à fond pour rester dans les vingt-trois qui affronteront l’Italie dimanche.

Quelles sont vos sensations après ce retour, six ans après ?

Ibrahim Diarra: Je sortais de la sieste quand Philippe Saint-André m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle et j’ai été surpris ! Je suis évidemment très heureux d’être là et de participer au tournoi des VI Nations. On verra si je suis pris dans les vingt-trois pour l’Italie. Ce ne sera alors que du bonheur. Je garde un très bon souvenir de ma première convocation en 2008, qui a été un tremplin pour moi. Là je recommence de zéro et on verra bien. Je suis un compétiteur et j’ai envie d’apporter toute mon expérience et ce que je sais faire sur le terrain.

Vous arrivez dans une ambiance détendue…

I.D: J’ai senti le groupe libéré. Cela se voit à l’entraînement où nous avons de bons repères. Pour ma part, j’ai intégré le groupe comme si cela faisait des années que j’y étais. Il y a une bonne ambiance et je connais pratiquement tout le monde. C’est donc plus facile pour moi et l’intégration a été rapide. Je reste le même, détendu, blagueur, même si je suis compétiteur et que je ne suis pas trop là pour rigoler.

Vous avez eu peur de n’être jamais rappelé ?

I.D: Non car cela fait quatre ans que nous sommes au plus haut niveau avec Castres et que nous enchaînons les très bonnes prestations. Nous avons été champions de France l’an dernier, nous avons tout mis en œuvre pour l’être. Aujourd’hui il y a plusieurs Castrais en équipe de France et je pense que nous avons tout à fait le niveau pour prétendre postuler dans cette équipe. Après, nous sommes des campagnards, nous vivons nos petites vies, cachés du monde médiatique, et cela nous va très bien.

 Savourer chaque moment que Dieu me donne 

Comment gère t-on ces moments d’incertitude où on ne sait pas si on va rester plus de trois jours ?

I.D: J’essaie déjà d’intégrer le système de jeu et tranquillement de donner mon maximum à l’entraînement et durant les oppositions. Si ça le fait tant mieux, sinon tant pis, je continuerai à faire de mon mieux pour revenir et apporter mon envie et ma fraîcheur à l’équipe de France. Comme dans tout métier, il faut jouer sa carte à fond. À moi de prouver que le staff n’a pas eu tort de faire appel à moi et que je peux postuler à une place dans le groupe.

Votre année 2013 a été éprouvante sur le plan personnel. Aujourd’hui vous êtes de retour dans le groupe France. Ce sont des moments que vous devez savourer…

I.D: J’ai été blessé aux ischio-jambiers, puis j’ai été suspendu deux mois…C’est vrai que ce fut une saison en dents de scie même si le titre de champion a compensé tout ça. J’ai connu des hauts et des bas, des problèmes personnels aussi, mais j’essaie de positiver tout le temps, de me dire que demain est un autre jour et de savourer chaque jour que Dieu me donne. Je le répète, pour moi ce n’est que du bonheur et il ne faut pas se prendre la tête avec le passé.

Samedi, on pouvait lire que le French Flair l’avait emporté sur le muscle contre l’Angleterre. Si on parle dimanche d’une belle victoire du "French Freak" (son surnom en équipe de France depuis un lapsus en 2008, ndlr), ce vous conviendrait-il ?

I.D: (Rires) J’étais jeune ! Vous m’avez tous surpris. Maintenant je vous connais, j’essaie de faire ce qu’il faut pour ne pas me faire avoir ! Trente ans, c’est l’âge de la raison, et je veux apporter mon expérience et mon vécu à ce groupe. Je suis content d’avoir été appelé mais ne n’est pas une fin en soi. On est un groupe de trente joueurs, cinq vont partir ce mercredi. On verra bien si j’en serai, mais je ne me prends pas la tête.

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