Laporte: "Saint-André se fout de notre gueule"

La victoire contre l’Ecosse (19-17) ne semble avoir convaincu personne. Sur notre site, vous êtes 91% (sur 13800 votants) à penser qu’elle n’est pas méritée. Sur la manière, le jeu proposé par les Bleus est singulièrement faiblard depuis le début du Tournoi des 6 nations. Mais les résultats sont là et le XV de France peut toujours espérer remporter l’édition 2014. Pour autant, s’il est bien une personne qui ne fait pas l’unanimité, c’est bien Philippe Saint-André. Lundi soir, sur RMC, le manager des Bleus a notamment été la cible de Sébastien Chabal, Bernard Laporte et Vincent Moscato. Attitude, discours, déni de réalité… tout y est passé. Avec même beaucoup de virulence.

Moscato: On est bidon complet

"Comment peut-on dire après ce match: ‘On a maitrisé la rencontre’. Il se fout de notre gueule. On n’a rien maitrisé du tout ! Soyons sérieux, on joue contre l’Ecosse", s’est insurgé Laporte, ancien sélectionneur entre 1999 et 2007 et quatre fois vainqueur du Tournoi (deux grands chelems). "Ce n’est pas un homme politique, il n’est pas obligé de mentir. C’est du rugby, il aurait pu être sympa et nous dire la vérité: ‘on a eu un coup de bol, on a été mauvais comme des cochons mais on s’en est sorti’. Mais il ne va pas se faire virer car personne ne l’est à ce poste en équipe de France. Donc il s’en fout", a enragé Moscato, quatre sélections chez les Bleus. On l’a compris, la communication de Saint-André est pointée du doigt. Mais pas que…

Il y aussi son acharnement à "ne pas vouloir voir la vérité en face", notamment face à la qualité des copies rendues par les Bleus. "Saint-André nous parle de très haut niveau. Mais quel haut niveau ? Depuis quand l’Ecosse est devenue une équipe de haut niveau ? Il n’y a pas un joueur en face qui est titulaire en première division. Il faut arrêter de se chauffer avec le niveau international. Il y a deux ans qu’on se fait tous des politesses. Maintenant, il faut le dire: on est bidon complet", estime Moscato.  

Chabal: Cela fait de la peine

Bernard Laporte s’avoue pour sa part déçu de l’attitude de PSA. Un temps, il pensait que cela allait changer. En vain. "Je préférais sa rébellion quand il disait qu’il allait convoquer les joueurs, gueuler et leur rentrer dedans. […] Mais au bout d’un moment, j’ai l’impression que les joueurs sont à son rythme. C’est-à-dire que comme dans ce qu’il nous dit, il n’y a rien de vrai. Il nous dit qu’on a gagné trois fois sur quatre mais on s’en fout de ça. Parle-nous de la réalité de ce que tu as vu. Dis-nous les choses comme elles sont".

Sébastien Chabal, l’ancien troisième ligne international (62 sélections), lui, s’est attaqué au fonctionnement du staff tricolore, toujours sur RMC. "Je ne comprends pas leurs choix ni comment ils travaillent. Il y a des choses illogiques. L’équipe de France, je l’ai toujours connue avec un entraîneur de la défense. Aujourd’hui, tu n’en as pas. Qui le fait ? Il y a Saint-André, Lagisquet et Bru. Des trois, je ne vois pas un spécialiste de la défense". Avant de s’interroger sur les intentions de jeu. "On voit des joueurs qui ne prennent pas d’initiatives, recroquevillés sur eux-mêmes. Qui est-ce qui fait ce schéma de jeu ?". Sincèrement, le joueur ne Lyon ne cache pas sa tristesse quant au visage du XV de France: "Ça fait de la peine et je ne sais pas où on va. Je suis inquiet. On est dans la merde". L’optimisme ne semble pas actuellement de rigueur. Et le malaise semble même très profond.

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