Saint-André en veut plus

Philippe Saint-André possède le trait de caractère commun à tous les techniciens habitués du haut niveau: le perfectionnisme. Car après deux victoires, le sélectionneur des Bleus a des raisons de se réjouir: "Contre les Italiens, on marque quatre essais", rappelle t-il. "Contre les Ecossais qui menaient dix zéro après vingt minutes, on a su revenir, ne pas paniquer, marquer deux très beaux essais". La tête, les jambes, et la manière ? Pas seulement. Il est aussi satisfait du comportement de ses joueurs en dehors du terrain, et à l'entraînement.: Ce groupe vit très bien en dehors et sur le terrain. Au niveau des entraînements, il est très appliqué", se félicite t-il.

Alors, que demander de plus ? De tout, tout simplement: "La vérité de dimanche, c'est d'en mettre encore plus dans la dimension physique, encore plus dans la dimension mentale, encore plus d'intensité dans la préparation pour bien commencer". Donc plus de jambes, plus de tête, et plus de rythme, tout de suite. Conscient que son équipe aborde une série de trois matchs qui l'opposeront aux Grands d'Europe, il exhorte ses troupes a fournir les efforts supplémentaires pour éviter le piège irlandais au Stade de France.

Saint-André: "Si on peut mettre de la chantilly sur le dessert..."

Le sélectionneur est gourmand. Mieux que la victoire, il veut cette fois être convaincu par la manière: "On va tout faire pour montrer un beau visage, être présent sur les valeurs du rugby qui sont le don de soi, le combat, être discipliné, bien défendre. Si on peut mettre de la chantilly et de la fraise sur le dessert, on fera tout pour...". Gourmand, mais prudent: "on sait que ça va être compliqué. Il faut prendre le match par le bon bout et essayer d'être bon sur les fondamentaux". Il faut dire que l'appétit du technicien a de bonnes raisons d'être décuplé.

On promettait ses Bleus à une asphyxie certaine en Ecosse, étouffés par la valse à mille temps de jeu du XV du Chardon, il n'en fut rien: "On a mieux fini que les Ecossais. Cela veut donc dire que l'on a bien su gérer les temps forts et les temps faibles". Ses joueurs sont frais, et, chose rarissime, à son entière disposition pendant de longues semaines: "On commence à avoir des automatismes en commun. C'est vrai que cette semaine, au niveau de la touche, de la mêlée, de la réorganisation collective, on a eu plus d'entraînement donc plus d'automatismes. C'est un luxe de pouvoir avoir les joueurs en continu comme c'est le cas actuellement". Enthousiaste, comblé par le son groupe et ses conditions d'entraînement, Philippe Saint-André veut continuer à rêver à un Grand Chelem pour sa première année d'exercice. Et ses Bleus aussi.