"Les Irlandais savent gagner en trichant"

Samedi vous retrouverez l'Irlande, une nation qui vous a souvent réussi. Y êtes-vous attentif ?

Vincent CLERC : C'est devenu un rendez-vous particulier. Il faut dire qu'on m'en parle beaucoup. Et puis mon histoire en équipe de France s'est écrite ainsi, avec des matchs où j'ai eu de la réussite. Mais je n'en fais pas une fixation. Chaque match est différent : je ne trace aucun parralèle. J'ai toujours envie de battre L'Irlande. Mais ce sentiment n'est pas exacerbé par le passé. Simplement parce qu'il s'agit d'une grande équipe.

Connaissez-vous vos statistiques contre l'Irlande ?

V.C. : On m'a tout rappelé : sept essais.

S'agit-il de votre adversaire favori ?

V.C. : Non. Je n'ai pas d'adversaire favori. Par contre je me méfie de l'Argentine pour n'avoir jamais gagné...

Ce rendez-vous est-il alors source de confiance supplémentaire pour vous ?

V.C. : Pas forcément. Vous savez, ce qui fait véritablement avancer, c'est la crainte et la pression. Aborder l'Irlande en exhibant mes statistiques, ce serait mal aborder ce match, ce serait le prendre à l'envers. C'est pour ça que préfère remettre tous les compteurs à zéro à chaque fois.

Quel essai face à l'Irlande vous reste en mémoire ?

V.C. : Le plus émouvant est peut être celui inscrit à Croke Park. Parce qu'il s'agissait d'un des premiers matchs de rugby dans ce stade, parce que c'était avant le Mondial.

Votre adversaire direct Earlsévolue habituellement au centre avec le Munster. Cela vous interpelle-t-il ?

V.C. : Pour moi cela ne changera pas grand chose. On voit avec le Munster qu'il est dynamique, perforant. Mais je ne fais jamais de fixation sur mon adversaire direct.

Vous retrouverez l'aile droite, votre aile de prédilection...

V.C. : Je suis capable de jouer des deux côtés. C'est un atout supplémentaire. Depuis huit ans, j'alterne régulièrement. Je n'hésite pas à naviguer entre les deux ailes. Alors évoluer à l'aile droite ne sera pas si essentiel

Earls s'est dit prêt à tricher pour l'emporter. Surpris ?

V.C. : Ils ont déjà l'habitude de gagner des matchs en trichant (Sourire). Cela me fait rigoler cette référence à la main de Thierry Henry. Nous n'avons pas besoin de ça pour nous motiver. Si les Irlandais ont besoin d'aller chercher là leur rage, c'est leur problème. Henry n'est pas un tricheur. Il a fait preuve de roublardise. Les Irlandais savent très bien ce que c'est...