Traille: "Une forme de trahison"

Par Rugbyrama
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Pour Damien Traille, les joueurs du XV de France ont trahi la confiance du staff en passant à ce point à côté de leur match en Angleterre. Le Biarrot, titularisé à l'arrière pour le déplacement en Italie samedi (14h15), estime donc que les Bleus sont redevables à leur sélectionneur.

Vous n'aviez été qu'une fois titulaire depuis le Tournoi 2008, lors de la Tournée en Australie où il manquait beaucoup d'internationaux. Commenciez-vous à vous poser des questions?

Damien TRAILLE: Je crois que c'est un oubli qui était quand même assez logique. Compte tenu de mes performances avec le BO, je ne me voyais pas prétendre à une place de titulaire en équipe de France cette saison. Mais j'ai beaucoup bossé, individuellement, et avec mon club, pour remonter la pente et me retrouver là. Maintenant, le meilleur moyen d'y rester, c'est d'être bon.

Vous êtes avant tout un trois-quarts centre, mais vous êtes rentré à l'ouverture durant ce Tournoi et vous voilà titulaire à l'arrière. Cette polyvalence vous sert-elle ou vous pèse-t-elle?

D.T. : Pour le premier match contre le pays de Galles, c'était un avantage car ça m'a permis d'entrer dans le groupe. J'ai joué plusieurs fois cette année à l'arrière avec mon club. Au niveau des repères, ce n'est pas toujours évident. Mais vu le système que l'on va mettre en place, cela ne diffère pas trop de ce qu'on fait en club et ça va bien se passer.

La communication avec vos ailiers sera déterminante?

D.T. : Oui, comme toujours. L'avantage, c'est que Maxime et Cédric ont l'habitude du poste. Ils en connaissent les exigences et les spécificités. Je serai beaucoup à leur écoute, c'est certain. L'important, c'est qu'on parvienne à bien occuper le fond du terrain et à bien relancer le jeu, à la main ou au pied.

Est-il possible de tourner la page d'une déroute comme celle de Twickenham?

D.T. : On n'a pas le choix. Ca a été difficile pendant ces deux jours. On a vu les vidéos, on s'est posé pas mal de questions pour savoir pourquoi il y a eu ce non-match. On pense trouver les solutions et on va les bosser pour faire autre chose samedi car ce n'est pas possible de rendre une copie comme ça. Il faut se dire les choses, il n'y a que la vérité qui fait avancer. Parfois, c'est difficile à entendre mais ça remet tout le monde dans le droit chemin. L'avantage, si je puis dire, c'est que j'ai connu des moments très difficiles avec Biarritz cette saison. Je sais comment gérer ces semaines difficiles, qui suivent un match très décevant.

Y a-t-il eu une faillite dans l'approche du match?

D.T. : Je ne pense pas qu'on ait été suffisants. J'ai certes rejoint ce groupe après une belle victoire face aux Gallois, mais ce groupe savait très bien d'où il venait après deux premiers matches difficiles. On s'attendait à un gros match, on savait que ça allait être très difficile. Peut-être pas à ce point, c'est vrai…

En reconduisant intégralement le groupe, Marc Lièvremont a envoyé un message fort. Vous sentez-vous redevables vis-à-vis du staff?

D.T. : Bien sûr que nous sommes redevables. Il y a eu une forme de trahison. Ce n'est pas possible de passer au travers à ce point. On ne veut pas faire deux contre-performances comme ça de suite.

Finalement, n'est-ce pas plus mal d'enchainer directement avec l'Italie, plutôt que d'avoir une coupure de deux semaines comme après le pays de Galles?

D.T. : Il faut se replonger tout de suite dans autre chose, c'est sûr. C'est un éternel recommencement. On veut tous tourner la page et surtout gagner parce que ce groupe en a vraiment besoin.

Les critiques vous ont-elles touché?

D.T. : Il ne faut pas trop y faire attention. Si on lit tout ce qui s'écrit, qu'on écoute tout ce qui se dit, ça va nous mettre encore plus au fond. De toute façon, on a l'habitude. Quand on gagne, on nous tape sur l'épaule, et quand on perd, tout le monde nous met des bâtons dans les roues. Cela fait partie du jeu. Nous sommes professionnels, nous devons être capables de faire face à ça.

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