Retière : "Ce sera terrible"

A deux jours du match, où en êtes-vous de la préparation ?

Didier RETIERE.- Nous en sommes aux derniers réglages et nous peaufinons les relations entre les joueurs. Des choses qui ne se font pas forcément sur le terrain. Nous nous préparons mentalement pour disputer un gros match.

Comment avez-vous organisé cette semaine de préparation bien plus longue qui face au pays de Galles ?

D. R.- Nous ne voulions pas tomber dans le piège de l'excès de temps et faire une semaine contraignante au niveau des entraînements. Il ne fallait pas fatiguer les joueurs en les laissant trop longtemps sur le terrain donc nous avons privilégié la précision. La mise en route a été plus longue mais maintenant nous sentons le groupe sous pression et la motivation est montée d'un cran depuis jeudi. C'est venu progressivement. On ne peut pas comparer la préparation du match contre le pays de Galles et celui-ci. Nous ne pouvons pas mettre les joueurs sous pression pendant sept jours.

Etes-vous maintenant impatient ?

D. R.- L'impatience n'est pas forcément une bonne chose car nous sommes toujours en construction mais nous avons envie de voir si l'équipe avance. Nous avons la volonté de faire une bonne prestation et d'améliorer les choses qui peuvent l'être car tout n'a pas été parfait contre le pays de Galles. Notre ambition est de faire des bons matchs régulièrement.

En quoi ce match face à l'Angleterre est-il important pour les Bleus ?

D. R.- Il y a toujours un enjeu. Nous avons toujours dit que nous voulions gagner le Tournoi et nous savions que certains matchs seraient plus durs que d'autres. Celui de dimanche en fait partie. Cette rencontre est importante pour le projet de l'équipe. Elle est capitale dans la mesure où il est toujours plus facile de construire sur une victoire.

Que pensez-vous de la titularisation de Shaw en deuxième ligne ?

D. R.- Je crois que cela annonce la couleur. Les Anglais ont besoin de revenir sur les bases où ils se sentent forts. Ils ont un très bon pack et ce sont les avants qui tiennent l'équipe cette saison. Nous l'avons vu au mois de novembre. Le combat risque d'être terrible et nous nous préparons à ça.

Est-ce que l'absence de Kennedy change quelque chose en touche ?

D. R.- Ils ont échangé un très bon sauteur contre deux bons sauteurs. Ils se sont donnés une solution en plus. Ça sera très difficile.

Même si les Anglais viennent de perdre deux rencontres, ils ne sont jamais très loin de la victoire...

D. R.- Les Anglais n'explosent jamais... sauf peut-être face à l'Afrique du Sud lors des tests de novembre mais, comme nous, ils étaient dans une phase de reconstruction et ils progressent. Ils viennent de réaliser deux très belles prestations en défense et en conquête face au pays de Galles et l'Irlande. Il est clair qu'ils vont se battre jusqu'au bout et qu'ils vont nous mettre une pression terrible. C'est une équipe qui est capable de tenir le ballon et qui n'offre que très peu de turn-over. Il faut toujours se méfier des Anglais.

Pensez-vous que Sébastien Chabal puisse tenir la cadence de la rencontre pendant 80 minutes ?

D. R.- Dans notre jeu, il y a beaucoup de mouvements mais pas seulement. Le jeu de Sébastien Chabal en deuxième ligne a surpris un peu tout le monde car il est capable de faire des charges, des grandes courses. Son explosivité va être intéressante sur ce match. Avec le combat qui s'annonce, il a tout pour s'exprimer et montrer son potentiel. Fulgence Ouedraogo, qui couvre beaucoup de terrain, faisait parfaitement le lien entre les avants et les trois-quarts mais avec Sébastien notre troisième ligne est plus percutante. Maintenant, je ne me pose même pas la question de savoir s'il peut tenir 80 minutes. Nous savons qu'il en est capable.