La Rose sort les épines

En Angleterre, il ne faut pas chercher bien loin quand les critiques pleuvent. La plupart du temps, il suffit de se tourner vers les anciens internationaux. C'est comme ça. C'est une sorte de tradition, de sport national. Dans la foulée de la rencontre face à l'Italie, pourtant remportée avec cinq essais à la clé (36-11), il n'y a pas eu d'exception. Le plus virulent a été Lawrence Dallaglio. "En ce moment, personne ne tremble à l'idée d'affronter l'Angleterre. Si l'on veut devenir la meilleure équipe du monde, il va falloir que certains joueurs se mettent à travailler dur et apprennent le sens du sacrifice", a lancé l'ancien capitaine de la Rose.

Des déclarations qui n'ont pas été du goût de James Haskell. Du haut de ses 23 ans, le flanker ne s'est pas démonté pour répondre à l'ancienne légende du XV d'Angleterre. "Je n'ai pas l'impression que les gars ne se donnent pas à fond où qu'ils prennent tout ça à la légère. De toute façon, Martin Johnson ne le permettrait pas. Je viens d'un club (les Wasps, ndlr) où on ne prend pas la grosse tête. C'est quand on gagne en y mettant la manière qu'il y a danger. Je vous assure que si on ne gardait pas les pieds sur terre, le coach nous lesterait de quelques poids. Pour l'instant, nous les avons et nous sommes déterminés à corriger nos erreurs".

Haskell: "Ça me fait rire"

Mais ce sont surtout les commentaires de Brian Moore, au micro de la BBC, qui ont irrité Haskell. L'ancien talonneur l'a qualifié d'attardé mental ("half-wit") quand il a pris un carton jaune. "C'était une erreur stupide. Mais j'ai l'habitude de dire que celui qui n'a jamais pris de carton jette la première pierre. Ça me fait sourire d'entendre des commentaires de la part de joueurs qui n'étaient pas les derniers à se faire sanctionner... L'avis des anciens est légitime mais ça me fait rire car il n'y a pas si longtemps, je jouais avec certains et j'apprenais de leurs erreurs" . Référence à peine voilée à Dallaglio, qui a également critiqué son indiscipline.

Paul Sackey est également monté au créneau face aux critiques. L'ailier les a trouvées un peu "dures pour une équipe qui a marqué cinq essais dans une rencontre internationale", ce qu'il trouve plutôt "convaincant". "C'était notre premier match après une tournée d'automne décevante , ajoute-t-il. Nous savons que nous n'avons pas joué notre meilleur rugby mais c'est un pas dans la bonne direction. Nous avons les joueurs pour mettre en difficulté le pays de Galles". Après les joutes verbales, c'est sur le terrain que les Anglais devront apporter des réponses à leurs détracteurs samedi. Il paraît que c'est toujours plus facile à dire qu'à faire...