Jauzion: "Un discours novateur"

Par Rugbyrama
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De retour en équipe de France, Yannick Jauzion apprécie la philosophie de jeu du nouveau staff. Même si le trois-quarts centre du Stade Toulousain en appelle au pragmatisme.

Yannick Jauzion, on vous imagine heureux de retrouver le XV de France?

Yannick JAUZION : Oui, ça fait très plaisir de retrouver Marcoussis et le haut niveau, de découvrir le nouveau staff, de nouveaux joueurs. J'ai l'impression d'être dans une nouvelle équipe de France, avec tous ces jeunes qui arrivent.

Où situez-vous votre niveau de forme un mois après avoir repris la compétition?

Y.J. : Physiquement, je suis très bien. J'ai eu la chance d'avoir une blessure qui n'était pas trop handicapante. J'ai pu continuer à faire de la course, du physique. J'ai donc un fond solide et je suis prêt pour la fin de saison. Je suis capable d'assumer un rythme et un volume de jeu importants.

Finalement, c'était presque un mal pour un bien...

Y.J. : C'est sûr que c'est bénéfique de pouvoir souffler. Quand il n'y a pas de rééducation à faire, quelque part, c'est l'idéal. Surtout pour un joueur comme moi qui n'avait pas pu couper après la Coupe du monde.

Vous avez suivi les trois premiers matchs du Tournoi?

Y.J. : Bien sûr que j'ai suivi les matchs, à part la fin de la rencontre contre les Irlandais, car on jouait juste après. C'était important pour moi de voir ces matchs pour m'imprégner de cette équipe de France, de voir comment chacun évoluait.

Quel regard portez-vous sur le nouveau staff?

Y.J. : C'est une nouvelle façon de voir le rugby, différente du staff précédent. C'est un jeu qui demande davantage de repères, de complémentarité, autant de choses qu'on ne peut pas mettre en place tout de suite, en quelques semaines. Mais je pense qu'au fil des matchs et des entrainements, nous allons y arriver.

Vous adhérez à cette philosophie de jeu?

Y.J. : Oui, ils ont un discours un peu novateur. Ils n'ont pas une stratégie basée sur des schémas pré-établis comme c'était le cas auparavant. Ils laissent davantage de liberté aux joueurs. Mais l'engagement doit être le même pour pouvoir donner du rythme. Une fois qu'on met ce rythme et qu'on a des ballons propres, on peut faire ce qu'on veut.

Le discours du staff, "tout pour le jeu", n'est-il tout de même pas un peu excessif?

Y.J. : Peut-être ont-ils voulu marquer une rupture avec ce qui se faisait avant en équipe de France. D'où ce discours un peu excessif. Moi, je ne suis là que depuis trois jours, donc je ne peux pas trop me prononcer. A nous de trouver le juste milieu. C'est nous qui sommes sur le terrain, c'est à nous de trouver les solutions.

Au-delà du style de jeu, ce sont donc les joueurs qui ont les clés?

Y.J. : Il faut s'adapter à ce qu'on nous demande. Lors du dernier Mondial, Bernard Laporte insistait beaucoup sur l'occupation du terrain, mais il nous disait aussi de relancer des 22m quand c'était possible. C'est nous qui n'avons pas été capables de le faire. Aujourd'hui, c'est un peu l'inverse. On nous demande de jouer davantage, mais on ne doit pas se priver de taper si on sent que c'est nécessaire. A nous de faire les bons choix au bon moment. On ne doit pas jouer de manière systématique.

Vous avez eu le sentiment que c'était le cas face à l'Angleterre?

Y.J. : C'est toujours plus facile quand on est sur son siège de voir ce qui ne va pas. Mais c'est vrai, il aurait certainement fallu varier davantage le jeu. A nous de faire en sorte de mettre cela en pratique face aux Italiens.

Vous faites partie des anciens désormais...

Y.J. : (Sourire). Nous sommes quelques-uns à avoir davantage d'expérience dans ce groupe. Nous devons apporter aux autres tout ce que nous avons pu engranger au fil des années en équipe de France. C'est déjà le cas à l'entrainement, mais ce sera surtout le cas au fil du match dimanche. C'est souvent là que c'est le plus dur. Dans l'orientation du jeu, dans la façon de poser le jeu à certains moments clés du match.

Aurez-vous un rôle particulier à jouer à ce niveau-là auprès de Yann David, votre partenaire au centre?

Y.J. : On va parler dans la semaine. Arriver en équipe de France, ça peut être un peu impressionnant au départ. Mais je crois que c'est quelqu'un qui ne se pose pas de questions, qui joue sans complexe. Il est parfaitement conscient de ses qualités. Il a confiance en lui, et on va profiter de ses qualités. Mais je serai là pour l'épauler si besoin.

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