La nouvelle ère

Par Rugbyrama
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Après une Coupe du monde décevante qui a marqué la fin d'une génération, c'est un XV de France new look qui s'en va défier l'Ecosse.

Un peu d'angoisse, beaucoup de questions et une grande excitation. Voilà le mélange de sentiments que suscite ce premier match d'une nouvelle époque pour l'équipe de France de rugby. La Coupe du monde, qui avait focalisé les rêves et les ambitions du rugby tricolore pendant des années, s'est achevée il y a trois mois et demi. Mais elle nous semble déjà très, très loin, tant le paysage du XV bleu a subi de transformations depuis. Bernard Laporte, patron incontournable de la sélection pendant huit années faites de vrais bonheurs et de deux gigantesques désillusions planétaires, a cédé sa place à un triumvirat inexpérimenté mais complice, composé de Marc Lièvremont, Emile N'Tamack et Didier Retière.

Pour ces trois-là, Murrayfield marque donc le début d'une aventure incertaine mais grisante. Ce serait toutefois mentir par omission que de ne pas voir le flot de doutes qui submerge leur équipe à l'heure de se jeter à l'eau. Car le renouvellement n'a pas seulement concerné le staff technique depuis le Mondial. Il a aussi (surtout?) modifié en profondeur l'effectif. Entre les décisions irrévocables et les inévitables aléas conjoncturels, le changement est radical. Exit Ibanez, Pelous, Betsen ou Dominici, jeunes retraités. Exit aussi De Villiers, Milloud, Jauzion ou Beauxis, blessés ou convalescents. Exit Chabal, star médiatique prête à retomber dans l'anonymat.

Evidemment, cela fait beaucoup. Beaucoup trop? A voir. Par la force des choses et celle de sa volonté, Lièvremont se rend en Ecosse avec un XV inexpérimenté que certains jugeront expérimental. Sa première ligne affiche deux piliers débutants à ce niveau, son ouvreur et un de ses deux ailiers étant eux aussi vierges de toute sélection. Ce groupe va devoir apprendre à se découvrir, mais il n'a eu que quelques jours pour se préparer. On ne construit pas une équipe en moins d'une semaine. Celle-ci a besoin de se forger une identité. Cela passera par des moments difficiles. "Il faudra être indulgents avec nous dimanche", a plaidé Jean-Baptiste Elissalde mercredi. Promis.

La bande à Nallet, promu capitaine, ne part pour autant pas nécessairement à l'abattoir. Si elle n'est sûre de rien, elle est probablement capable de tout, du pire comme du meilleur. Elle a des atouts, à commencer par du talent à tous les étages. So trio offensif Heymans-Clerc-Malzieu nous met l'eau à la bouche. Si les Toulousains et les Clermontois envoient aussi lourd à Murrayfield qu'avec leurs clubs depuis le début de la saison, les Ecossais pourraient être obligés de s'accrocher. Son banc (Bonnaire, Rougerie, Skrela) peut aussi faire la différence en seconde période. Puis il y a cette promesse d'un désir de jeu, d'une envie de libertés. Les joueurs sont invités à prendre des risques, quitte à se mettre à la faute. C'est à la fois prometteur et dangereux. Comme ce déplacement en Ecosse…

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