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Top 14 - Thomas Ceyte : "Bayonne m'a toujours fait rêver, je n'ai pas un parcours rugbystique comme les autres"

  • Thomas Ceyte s'est longuement confié sur son évolution rugbystique et sur le début de saison bayonnais.
    Thomas Ceyte s'est longuement confié sur son évolution rugbystique et sur le début de saison bayonnais. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Avant de devenir bayonnais, Thomas Ceyte avait l’étiquette d’un "bon joueur de Pro D2". C’est sous le maillot de l’Aviron, qu’il porte depuis l’an dernier, que le deuxième ligne a explosé aux yeux du grand public. S’il est désormais acquis qu’il ne portera plus les couleurs du club basque la saison prochaine, le futur clermontois sait qu’il lui reste des beaux mois à vivre collectivement à Jean Dauger et ce, dès ce week-end avec la réception du voisin palois, qui ne réussit pas trop à son équipe.

Avec deux victoires et quatre défaites, que peut-on dire du début de saison de l’Aviron ?
Il est en demi-teinte. On fait des matchs qui ne sont vraiment pas cohérents à l’extérieur, que ce soit à Castres ou Clermont. En contrepartie, on va prendre un point à Toulon, où on aurait pu ramener un peu plus. On s’est aussi réveillés face à La Rochelle. Nous avons reçu Toulouse sans ses internationaux, mais il fallait l’emporter et on l’a fait. On met du temps à se lancer. Peut-être que le bonus défensif ramené de La Rochelle va marquer le début de notre saison à l'extérieur.

Comment expliquez-vous ces difficultés à l’extérieur ?
L’an dernier, c’était difficile, mais nous étions cohérents. Nous arrivions à faire jeu égal, avant d’avoir un trou d’air de 15 ou 20 minutes, qui nous coûtait le match. Là, je ne sais pas trop ce qu’il se passe. Au niveau de l’état d’esprit, du combat et de l’envie, nous avons eu ce qu’il nous fallait ce week-end. Il y avait un temps catastrophique, donc il fallait s’envoyer. C’est bien.

On imagine que vous allez chercher, maintenant, à enclencher une dynamique…
Il y a ce point, il faut le confirmer par une victoire. On sait qu’on ne peut pas vivre en permanence sur nos succès à la maison. Si un jour, on a une défaite à domicile, on va vite avoir l’eau qui va nous passer au-dessus du nez. Ce n’est pas ce qu’on souhaite. Ce serait bien de continuer à être invincible à la maison et d’aller chercher un résultat à l’extérieur assez rapidement.

Êtes-vous, à ce jour, une équipe à réaction ?
C’est un peu ça. Nous en avons pris 50 à Clermont et nous avons réagi, dans l’intensité, à La Rochelle. [....] Alors qu’on menait 12-15, nous avons fait des erreurs bêtes. Le match nul aurait été une bonne performance. Après, il n’y a pas grand monde qui prendra un point là-bas, mais deux, ça aurait été encore mieux.

Grâce à une ultime pénalité d'Hugo Reus, entré à la 77ème minute, La Rochelle s'en sort inextremis face à Bayonne (18-15). Dans des conditions dantesques, aucun essai n'a été marqué de part et d'autre.

Le résumé du match > https://t.co/45vkb2ZD86 pic.twitter.com/3SsEN4anYn

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) November 11, 2023

Qu’avez-vous pensé du match des nouveaux, à Deflandre ?
Je ne suis personne pour les juger, mais dans l’état d’esprit ou l’envie, ils sont rentrés dans ce qu’on a fait la saison passée. Ce sont de très bonnes recrues. Maintenant, il faut qu’on soit tous connectés, à l’extérieur, pour faire des bonnes performances.

Vous recevez Pau ce week-end. Que craignez-vous de cette formation ?
Pau est une équipe en confiance. Elle joue très bien au rugby, est très solide en défense, possède une belle conquête, et son dix, Joe Simmonds, lui fait le plus grand bien. C’est complet, ça tient bien le ballon. Il faut vraiment se méfier d’elle. Je sais que les Palois ne nous réussissent pas trop, donc ce serait bien que ça s’arrête dès ce week-end.

Est-ce votre bête noire ?
Je n’ai joué que deux fois contre eux. L’an dernier, je pense qu’on doit les battre chez eux, si on ne fait pas toutes ces erreurs. Au match retour, il n’y a pas photo.

Est-ce un sujet que vous évoquez dans la semaine ?
Non, je n’en ai pas entendu parler. Cet été, oui, on m’en avait parlé, mais pas là. En tout cas, ce serait bien que cette série s’arrête, pour le public, et pour la suprématie régionale.

À quel type de match vous attendez-vous ?
À un match engagé, avec beaucoup d’intensité. Les Palois déplacent le ballon, il va y avoir du jeu. Nous n’avons plus joué chez nous depuis un moment. Je m’attends à ce qu’ils fassent un match costaud, auquel nous devrons répondre présent. Je pense qu’ils ont aussi envie de faire tomber notre invincibilité à Dauger, donc de notre côté, il va vraiment falloir être cohérents, attentifs et costauds.

L’an dernier, ils avaient fait tomber votre invincibilité à “domicile”…
Oui, ils avaient gâché la fête. Ce match me reste en travers de la gorge. On avait joué devant 40 000 personnes, c’était super, mais sur le match, on n’a pas été à la hauteur. On l’avait mal préparé, que ce soit les joueurs, le staff, le club… Tout le monde était dans le même bateau ce jour-là. J’espère que ça servira pour la suite.

Thomas Ceyte et les Bayonnais s'étaient inclinés à Anoeta, face à Pau.
Thomas Ceyte et les Bayonnais s'étaient inclinés à Anoeta, face à Pau. Icon Sport - Icon Sport

De votre côté, comment jugez-vous votre début de saison ?
Il a été compliqué à gérer, avec cette coupure au milieu. Nous n’avons pas eu beaucoup de moments pour évacuer la saison dernière. J’ai emmagasiné beaucoup de fatigue, je sais que je peux faire beaucoup mieux. Je suis un peu frustré de ce que je peux faire. C'est bien qu’il y ait de la concurrence, ça va me tirer vers le haut.

Sur quels secteurs pouvez-vous mieux faire ?
Dans le déplacement, l’activité, la défense. Je veux être plus impactant en attaque. Pour l’instant, je ne touche pas trop de ballons, mais ça va venir. Je ne suis pas constant, je suis sur courant alternatif sur certains matchs. J’en suis conscient, il va falloir que je travaille là-dessus.

Que pouvez-vous nous dire sur votre polyvalence entre le poste de quatre et de cinq ?
J’ai commencé en quatre, et avec les années, je suis passé en cinq. J’aime bien jouer à droite, c’est plus agréable, notamment en mêlée. Lorsque je suis quatre, je saute plus en touche, c'est un domaine que j’aime bien. Je ne suis pas fermé, au contraire.

D’un bon joueur de Pro D2, vous êtes devenu un joueur de Top 14, qui sort d’une saison pleine. Que vous dites-vous lorsque vous regardez dans le rétroviseur ?
Je n’y crois pas trop… Je suis arrivé au bon endroit, au bon moment. Grégory Patat m’a fait confiance l’an passé. Je ne me suis pas pris la tête, ça a vraiment marché. Je joue chaque week-end face à des mecs que j’ai regardés à la télé pendant dix ans. J’ai vraiment envie de me frotter à eux. Mon parcours rugbystique n’est pas comme celui des autres. Je n’ai pas fait les équipes de France chez les jeunes, un centre de formation… À 32 ans, je ne suis pas fatigué dans ma tête. Au contraire, je veux encore y aller, continuer à performer et progresser. Y arriver sur le tard, c’est presque dommage, mais c’est une superbe expérience. Je me régale tous les week-ends et j’espère que ça va continuer.

Vous montez en puissance, après avoir démarré en Fédérale 1…
Le travail paye. Lorsque j’étais à Nevers, avant le Covid, j’avais eu des contacts en Top 14. Je ne pouvais pas partir, car j’étais sous contrat. J’ai finalement découvert le Top 14 avec l’Aviron. Je suis très content que ça ait eu lieu avec Bayonne. J’espère que ça se passera tout aussi bien dans le futur.

Thomas Ceyte est passé par Nevers avant de rejoindre Bayonne.
Thomas Ceyte est passé par Nevers avant de rejoindre Bayonne. Icon Sport - Icon Sport

Qu’avez-vous trouvé à Bayonne ?
Une ferveur autour d’un club, l’énergie qu’il y a dans ce stade. Je trouve ça génial, ça dégage quelque chose. Des fois, nous faisons des semaines, à l’entraînement, qui ne sont pas bonnes, mais nous savons que le samedi, à 17 heures, il va se passer un truc. J’adore les ambiances un peu chaudes. Elles me parlent. Quand j’ai vu les premiers matchs et qu’on arrivait à faire des exploits, je me suis dit que j’étais au bon endroit, au bon moment. Après, des mecs comme Camille Lopez, Sireli Maqala, Guillaume Rouet sont très bons, ils jouent de partout. Moi, j’ai évolué dans mon style de jeu. J’étais, à Nevers, un joueur de devoir. Je ne touchais presque pas le ballon. L’an dernier, j’ai touché énormément de ballons. Je pense que j’ai plus touché de ballons l’an dernier qu’en cinq ans à Nevers !

Et vous avez marqué quatre essais…
Oui, ça ne m’est jamais arrivé en dix ans (rires). J’ai vraiment apprécié cette évolution.

Avez-vous été surpris d’autant jouer ?
Complètement ! Je ne me prends pas la tête, mais je voulais performer. Bayonne m’a toujours fait rêver. Lorsque j’étais à Dax, je venais voir des matchs à Jean Dauger. Je ne me suis pas mis de limites, bien au contraire. Tout ce que je voulais, c’était prendre énormément de plaisir. Dans ma carrière, je me suis dit que je ne voulais jamais faire descendre un club. Des mecs ont fait monter l’Aviron il y a deux ans et la saison passée, il était hors de question qu’on descende. Après, quand j’ai vu l’état d’esprit et l’engagement, je me suis dit qu’on allait le faire. Finir aussi haut, c’était la cerise sur le gâteau. Dans quelques années, quand j'arrêterai, on se rappellera de cette saison, qui était extraordinaire. Mais maintenant, tout est reparti à zéro.

Vous avez évoqué l’ambiance de Jean Dauger un peu plus tôt. Vous semblez vous nourrir de cette relation avec le public…
Oui, j’aime ça ! Je l’ai fait une fois à Nevers. Tout le monde a commencé à le faire aussi. Ça nous donnait un supplément d’âme, un peu plus de force et ça enterrait l’équipe adverse. À Bayonne, 14 000 personnes hurlent, ça te donne de l’énergie, l’adversaire en a un peu moins et l’arbitre ne sait plus trop où siffler.

On dit qu’en signant à Bayonne, on devient joueur de rugby 24h/24. L’avez-vous ressenti en ville ?
Oui ! Des gens viennent tout le temps me parler. Au marché, des gens t’arrêtent, te parlent de rugby. C’est génial, ici, ça pue le rugby, mais je pense que c’est à double tranchant. J’imagine que le jour où on va perdre deux ou trois matchs de suite, les gens seront moins gentils.

Fin octobre, nos confrères de l’Équipe ont annoncé que vous alliez rejoindre Clermont la saison prochaine. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ?
Je suis content d’avoir signé dans un autre club, où je pourrais éventuellement jouer le top six l’année prochaine, mais je suis déçu de la façon dont mon aventure à Bayonne se termine.

Vous êtes hors-jeu !

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