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Champions Cup - Technique. Les contre-rucks gagnants du Stade toulousain face aux Harlequins

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Alors qu’il craignaient leur pénibilité dans le jeu au sol, les Toulousains ont su prendre les Harlequins sur leur point fort en exerçant plusieurs contre-rucks qui ont rapporté gros en première période, jusqu’à voir les Anglais franchir la ligne jaune en fin de match.

On l’a moult fois écrit et répété : si le jeu toulousain demeure une référence, celui-ci ne peut jamais être efficient que servi par des fondamentaux forts, dans la conquête directe ou dans le combat. Et à ce titre, à l’instar du match livré contre Exeter, c’est avant tout dans ces domaines que les Toulousains avaient focalisé leur curseur, persuadé que tout en découlerait naturellement. "Je lis ce qu’on écrit sur les Harlequins, et je crois qu’on sous-estime le travail de leurs avants qui, sur les matchs gagnés au Racing ou à Bordeaux, a été déterminant pour l’emporter à l’extérieur, avait prévenu le manager stadiste Ugo Mola à la veille de la rencontre. Quand on connaît la difficulté de notre championnat sur les phases de conquête, et la qualité du Racing et de Bordeaux devant, ils ont été rudement remis en question. Penser que ça va être un match ouvert, à cinq ou six essais de moyenne comme c’est le cas pour les deux équipes depuis quelque temps, serait se tromper de chemin ou de guerre. Attendons-nous déjà à un rude combat devant et sur le jeu au sol."

Un avertissement légitime vis-à-vis de ses troupes, au regard du constat chiffré qui voulait que les Harlequins étaient jusqu’à ce dimanche l’équipe qui avait gagné le plus de turnovers cette saison en Champions Cup (53), dont une douzaine par le seul flanker Will Evans. Et quand on connaît l’historique volonté des Toulousains à gagner leurs gros matchs en prenant leurs adversaires sur leur point fort pour abaisser son niveau, le défi pour la bande à Dupont était tout trouvé…

Des "couloirs" parfaitement ciblés

Ce défi ? Il ne s’agissait, évidemment, pas de le relever à l’aveuglette. Mais bien collectivement, en vertu d’un plan qui ne laissait pas la moindre place au doute. Une stratégie dont on comprit ainsi très vite l’essence, puisque le premier fait majeur du match intervint dès la 2e minute, avec un énorme contre-ruck du duo Lebel-Flament qui généra le premier temps fort toulousain, conclu par ce même Lebel après trois minutes de pilonnage sur la ligne d’en-but anglaise. En clair ? Si les Stadistes avaient délibérément choisi de ne pas se consommer au contest sur les quatre ou cinq premiers temps de jeu anglais, c’était pour mieux imposer un effort au large, dans les couloirs, par le biais de poussées collectives.

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Outre la première occurrence citée ci-dessus, c’est un autre contre-ruck qui permit à la 9e de récupérer un ballon que Smith avait récupéré sur une passe hasardeuse de Dupont, qui généra une énorme occasion toulousaine gâchée par un en-avant de Mauvaka. Puis, si le tandem Baille-Cros ne fut pas récompensé après un gros effort à la 22e, l’investissement collectif toulousain a toutefois bel et bien fini par payer. "On l’avait travaillé dans la semaine et même si ça nous a joué des tours parce qu’on s’est parfois trop consommé, on a aussi réussi à récupérer des ballons à des moments très importants", souriait François Cros. C’est ainsi, alors que les Harlequins venaient d’égaliser à 12-12, que les Toulousains exercèrent une énorme pression à la réception du coup d’envoi suivant, qui poussa Care à l’erreur et offrit à Thibaut Flament une opportunité d’interception bénie.

La réponse maladroite de Walcker

Mieux : alors que les Toulousains étaient au plus mal en début de deuxième période après l’essai de Murley et subissaient une nouvelle fois les assauts anglais, c’est un nouveau contre-ruck initié par les trois-quarts (Dupont et Ntamack en tête) qui permit de tuer le momentum des Harlequins, M. Brace rendant logiquement le ballon au Stade, ce qui leur permit de sortir de leur camp. Un ballon d’oxygène plus que bienvenu dans un moment difficile, à l’instar également des contests réussis par Alexandre Roumat (39e) et surtout Dorian Aldegheri (59e) ("Un moment plus qu’important qui nous a sortis d’une situation critique", dixit Ugo Mola) qui ont permis de laisser passer l’orage.

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"Les contre-rucks de Toulouse dans les couloirs étaient bien réalisés, on a réussi à trouver des solutions à la mi-temps mais ça n’a pas suffi, estimait l’entraîneur anglais Danny Wilson. Comme Toulouse, nous aimons conserver le ballon sur de longues séquences et ça nous a frustrés de ne pas pouvoir tenir un peu plus le ballon." Au point de voir ces derniers répondre maladroitement, à l’image de plusieurs plongeons (pas toujours sanctionnés par M. Brace), mais surtout de ce déblayage dangereux de Walcker en plein dans le maxillo-zygomatique de Dupont, qui fut probablement un des grands tournants de la fin du match. Jusqu’à cet ultime ballon contesté comme un symbole, dans le couloir des cinq mètres, par le capitaine toulousain…

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