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Coupe du monde 2023 - Arthur Vincent, le phénix des Bleus qui pourrait disputer le Mondial en France

Par Simon VALZER
  • Arthur Vincent lors d’un match du Tournoi des 6 Nations 2021 face à l’Italie.
    Arthur Vincent lors d’un match du Tournoi des 6 Nations 2021 face à l’Italie. Icon Sport
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Ce lundi 26 juin marque une date importante pour le centre de Montpellier : c’est la date à laquelle son chirurgien lui a autorisé à rejouer au rugby, neuf mois après sa deuxième grave blessure au genou gauche.

L’analogie entre Arthur Vincent et l’oiseau mythique de l’antiquité gréco-romaine commence à tenir de l’évidence. Comme lui, le centre de Montpellier et du XV de France semble capable de renaître de ses cendres. Pourquoi ? Parce qu’il l’a déjà fait une fois, et qu’il est en train de le refaire : il y a dix jours, Vincent était appelé par le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié pour participer au premier stage de préparation du prochain Mondial à Monaco, le 2 juillet prochain, soit un peu plus de neuf mois après une deuxième grave blessure au genou gauche. La première fois, c’était la saison dernière. Arthur Vincent était alors revenu in extremis d’une rupture des ligaments croisés de ce même genou gauche subie le 2 octobre 2021 contre la Rochelle. Remis sur pied à temps, Vincent avait disputé la dernière journée du championnat puis la demi-finale et la finale de Top 14 dans laquelle il avait inscrit un essai sublime. L’histoire était si belle : lui, le môme de Mauguio, pur produit du centre de formation du MHR, venait d’aider son club de toujours à décrocher son premier Brennus.

Arthur Vincent en finale du Top 14 en juin 2022 face à Montpellier.
Arthur Vincent en finale du Top 14 en juin 2022 face à Montpellier. Icon Sport

Un titre pour lequel il avait pourtant payé un lourd tribut. L’intéressé raconte : "Je me blesse en finale, aux alentours de la 60e minute. Sur le moment, j’ai eu un peu peur car j’ai entendu un craquement. Mais avec l’adrénaline de la finale, je la termine. Après la remise du Bouclier, on me teste dans le vestiaire et cela avait l’air bon. Quelques jours après, j’ai un rendez-vous avec le chirurgien car mon genou a gonflé et ça m’agace. Les images n’étaient pas fameuses mais il était difficile d’en tirer des conclusions. On s’est laissé une semaine de plus pour avoir de meilleures images mais là encore, c’était difficile de se prononcer d’autant que je ne sentais pas d’instabilité…"

"Mon ligament était déchiré à 70 %"

Bon an mal an, le centre des Bleus retrouve quand même la compétition dès la deuxième journée de Top 14 le 10 septembre dernier contre Bordeaux et joue 61 minutes au GGL Stadium : "Là, tout se passe très bien. Mais la semaine suivante, à Brive, mon genou craque sur un appui". C’est la rechute. Sauf qu’il ne sait pas encore que cette blessure est aussi grave que la première : "Quelques jours plus tard, sur cette fameuse journée du mardi, je connais un énorme ascenseur émotionnel : le matin, on m’annonce que je devrais m’en sortir pour quelques semaines, et le soir mon chirurgien me rappelle en m’annonçant qu’on doit opérer et que j’en aurai pour neuf mois. Quand ils ont ouvert le genou, le ligament était déchiré à 70 %."

Philippe Saint-André, Mohed Altrad et Arthur Vincent avec le Bouclier de Brennus.
Philippe Saint-André, Mohed Altrad et Arthur Vincent avec le Bouclier de Brennus. Icon Sport

Vincent s’est blessé le 17 septembre 2022. Soit à un an du coup d’envoi de la prochaine Coupe du monde. Tout se bouscule dans la tête du Ciste : "Tu songes au délai, tu regardes le calendrier et tu te dis que ça va être très compliqué. Le chirurgien était catégorique : comme il s’agissait d’une rechute je ne devais pas poser le pied par terre pendant cinq semaines et faire deux mois complets de béquilles. Le début a été vraiment compliqué à vivre. C’est un moment assez bizarre : tu te poses beaucoup de questions, tu comptes les semaines, tu imagines des trucs… Mais en même temps je ne voulais pas me mettre la tête au fond du seau. Dans ces moments-là, il faut se dire qu’il y a plus grave dans la vie. J’ai rapidement reçu beaucoup de soutien par ma famille et mes proches, notamment mon meilleur pote. Le club m’a très bien entouré aussi. L’autre truc qui m’a aidé, c’est que l’opération est vite arrivée. Donc il a fallu passer à autre chose, et repartir, pour valider les objectifs un par un : reposer le genou au sol, marcher, courir, etc. Il y en a tellement avant de rejouer ! Le chirurgien ne voulait pas que je rejoue avant neuf mois, soit le 26 juin 2023. Et nous y sommes."

"Chaque petit pas était une victoire"

Une fois encore, Arthur Vincent revient donc à temps. Mais n’allez pas croire que ce fut simple. Et ce même si sa première expérience lui a servi : "Cela aide oui, mais le plus important c’est la façon dont on perçoit les choses. Soit tu es négatif et tu te dis que ça va être très long, soit tu es positif en te disant que tu connais les protocoles par cœur, que tu l’as déjà fait, et que tu sais où tu vas. La première fois, on avait pris le temps de faire les choses bien. Mais cette fois-ci, il fallait être encore plus pertinent, plus rigoureux… Le genou ne devait surtout pas gonfler. Chaque petit pas était une victoire. Mon corps a plutôt bien réagi dans l’ensemble, mais il y a forcément des moments de doute ou d’agacement : tu as mal, le genou gonfle, tu progresses moins vite… Tu passes par tous les états."

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Même s’il n’a pas rejoué en Top 14 cette saison (et donc disputé neuf matchs en deux ans), Arthur Vincent a eu le bonheur de trouver son nom sur la liste des 42 dévoilée mercredi dernier. Non sans émotion d’ailleurs : "C’est… C’est compliqué de mettre des mots là-dessus. Ce n’est que du bonus, et que du bonheur. Je suis très heureux de faire partie de cette liste. C’est une sorte de récompense, mais par-dessus tout, je ne voulais pas avoir de regret. Faire tout ce qui était en mon pouvoir avec le staff de Montpellier, les docs, les prépas, les kinés et le chirurgien et saisir la moindre opportunité pour intégrer le groupe. Je suis aussi très heureux pour tous les gens qui m’ont accompagné et qui m’ont soutenu. Tu n’es jamais seul dans ces moments, beaucoup de gens travaillent pour toi." Arthur Vincent le sait : le chemin qui mène au Mondial est encore long. Mais au vu de celui qu’il a parcouru pour arriver jusqu’ici, on se demande ce qui pourra empêcher le phénix montpelliérain de reprendre son envol…

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Les commentaires (3)
RCPSL34 Il y a 10 mois Le 26/06/2023 à 16:07

Arthur Vincent a toute ces chances en remplacement de Moefana que je trouve décevant. Un moral d'acier et une energie incroyable. On a besoin de lui.

CasimirLeYeti Il y a 10 mois Le 26/06/2023 à 18:17

Oui, s'il est de retour à son ancien niveau, il sera à la Coupe du monde, sans problème !

fojema48 Il y a 10 mois Le 26/06/2023 à 10:01

Il faudra qu'il soit sur de lui à 200% pour ne rien risquer du plus grave, tout mon soutien à fond