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La tournée des revanchards

Par Léo Faure
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Publié le Mis à jour
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Clermont - Seul leader, le club auvergnat s’impose à Pau et poursuit son sans-faute en tête du Top 14. Pour gagner, il n’a même pas besoin de briller. son esprit de représailles suffit.

Cela sonne comme l’annonce d’une tournée triomphale d’une vieille gloire sur le retour, un temps oubliée et qui se refait la cerise en dépoussiérant, sur scène, ses meilleurs tubes. "Bientôt en tournée dans votre ville, retrouvez les meilleures revanches de Clermont ! Le 2 septembre à la Paris-La Défense Arena, le 15 à Pau, le 22 à Bordeaux…".

"Revanche", pourtant, n’est un mot qu’il faut trop prononcer, à Clermont. "Ou alors, s’il y a une revanche, c’est par rapport à nous-mêmes. On ne reproche rien aux autres, par rapport à notre dernière saison" lâchait tout juste Franck Azéma, cet été. Pourtant, il ne faut pas trop pousser les Clermontois dans leurs retranchements pour faire émerger quelques comptes à solder de l’année dernière. Au Racing 92 ? Il était d’abord question de bien lancer la saison avec une première performance majuscule. La démonstration de ce rugby de vitesse enfin de retour. Couplée à un résultat retentissant, elle levait définitivement tous les doutes éventuels, sur le retour aux belles affaires des Clermontois. Et puis ? "L’an dernier, quand nous étions arrivés à l’Arena avec 25 blessés et une équipe d’espoirs, ils s’amusaient bien à taper les transformations en drop, pour nous mettre le plus de points possible, se souvenait un joueur, il y a deux semaines. Bizarrement, cette année, je ne les ai pas vus transformer en drop. Avec le score, nous, nous aurions pu le faire. On a évité cette injure."

Souvenirs en mêlées

Après la victoire à Pau, ce samedi, le capitaine Morgan Parra refrénait difficilement le souvenir de la saison passée et cette dernière mêlée, sur laquelle le jeune pilier Beqa Kakabadze offrait la pénalité de la gagne à la Section paloise d’un juste d’humeur, sur la sirène. "Ce geste… J’y ai repensé… (il rumine) J’y ai repensé toutes les vacances…". Avant de revenir à un discours plus fédérateur. "J’ai toujours dit : on gagne ensemble, on perd ensemble. Et aujourd’hui, on bascule tous ensemble vers une nouvelle saison."

Un peu plus loin, Didier Bès, dont la mêlée venait de surclasser celle de la Section, masquait tout aussi difficilement ses souvenirs. Pas de revanche, "même pas la monnaie de leur pièce." Mais tout de même. Rabah Slimani n’est as revenu par hasard sur la pelouse, en fin de match. "On sait l’impact que peut amener un joueur international, dans ces moments décisifs, sur tout son environnement. L’impact physique mais aussi psychologique, sur ses coéquipiers mais aussi ses adversaires. L’an dernier, les Palois avaient fait revenir en fin de match les piliers expérimentés, dont "Doming" (Thomas Domingo, N.D.L.R.). Nous, nous avions laissé les jeunes. Cette fois, on a fait revenir Rabah…". L’idée de revanche est embarrassante. "C’est juste un petit clin d’œil. Je ne veux pas qu’on vive dans le passé. Sur ce coup, on a simplement relevé ce petit fait de jeu. Pour s’en servir."

"Plan A" séducteur, "Plan B" destructeur

Si ces revanches qui se suivent n’assurent aucun titre, elles soulagent visiblement les Clermontois d’un trop-plein de frustration, accumulé toute la saison dernière. Jusqu’où cela peut-il les amener ? Loin, en fait. Parce que ce sentiment n’est évidemment pas seul. Lorsqu’ils trouvent de l’avancée, les Auvergnats proposent à nouveau ce rugby de possession du ballon et de vitesse qui, in fine, semble à même d’user jusqu’à l’implosion toutes les équipes du Top 14. Lorsqu’ils sont dans un jour sans, ou qu’ils sont contrés sur les points d’impact, ils ont aussi un plan B : travailler devant, s’appuyer sur une mêlée dominatrice depuis plusieurs saisons maintenant, et trouver des failles sur des groupés-pénétrants parfaitement structurés. C’est ce qui les a sauvés, samedi à Pau. "Neuf points marqués consécutifs à des mêlées, si je ne me trompe pas" soulignait Simon Mannix après la rencontre. Et deux groupés-pénétrants destructeurs. Le premier, avorté du seul fait des Auvergnats (mauvais choix) aurait dû les conduire à l’essai en courant. Le second connaîtra finalement cette issue heureuse, pour offrir la victoire à l’ASMCA. Diabolique.

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