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Sur la terre comme au ciel

Par Nicolas Zanardi
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C'est dans leur domination au sol et les contres en touches que le Stade est allé chercher le nul à Lyon. De bonne augure, même si tout fut loin d'être parfait.

S’il est par nature impossible de se satisfaire d’un match nul, il est toujours une équipe que ce genre de résultat déçoit moins que l’autre. Un vainqueur moral, en somme, dont l’identité n’était pas difficile à deviner dans les travées du Matmut Stadium de Gerland. Ne serait-ce que parce que les mines renfrognées des Lyonnais, conscients d’avoir perdu des points précieux à domicile et surtout de "bien s’en sortir", selon le mot de Pierre Mignoni, tranchaient singulièrement avec les sourires toulousains. Éternel ambianceur, le deuxième ligne Jœ Tekori se permettait même un brin de chambrage bon enfant à l’encontre de son ancien coéquipier Jean-Marc Doussain ("tu as pris tout l’argent à Lyon, ils n’ont même plus de quoi mettre la clim’dans le vestiaire"), tout en jouant le DJ de service sur son enceinte portative, au grand plaisir d’un Cheslin Kolbe se trémoussant sur le vieux "Sweet Caroline" de Neil Diamond, avec toutefois un peu moins de grâce que celle qui l’avait vu éliminer d’un crochet une demi-douzaine de défenseurs lyonnais quelques minutes plus tôt. Une joie contenue, certes, mais réelle, à l’idée d’avoir décroché deux points précieux chez un candidat direct aux phases finales. Car si Toulouse n’a finalement pas mieux entamé son championnat que la saison dernière à Oyonnax, le pedigree de l’adversaire avait pour mérite de relativiser ce résultat à la hausse…

Déjà l’influence de kaino

En effet, si la manière ne fut globalement pas au rendez-vous, les Stadistes ont ramené plusieurs certitudes de leur déplacement en terre lyonnaise. D’abord, celle de pouvoir compter en touche sur un contreur hors pair en la personne de Florian Verhaeghe, qui honorait pour la première fois de sa carrière le rôle de capitaine de touche, dont la hauteur et le timing ont perturbé à elles seules l’un des meilleurs alignements du championnat. Et surtout, celle de pouvoir exister dans le combat au sol, secteur qui vit les Toulousains priver à plusieurs reprises le Lou de munitions. Où il est permis de voir les fruits du travail de fourmi entrepris depuis plusieurs mois par William Servat, mais aussi l’impact indirect d’un joueur comme Jerome Kaino. Car si le All Black ne s’est pas franchement présenté à son aise à un poste de numéro 8 qu’il n’a jamais occupé qu’à 7 reprises sur ses 81 sélections avec les Blacks, impossible de passer sous silence son impact dans les tâches obscures, dont l’exemple rejaillit naturellement sur ses partenaires. "C’est un joueur très charismatique, qui apporte beaucoup de choses qu’on ne voit pas, appréciait son entraîneur Régis Sonnes. J’ai préféré sa rentrée de la semaine dernière, mais il faut quand même reconnaître ce qu’il apporte dans l’organisation du jeu, dans la défense, dans l’impact qu’il peut mettre sur tous les contacts. Mais surtout dans l’influence qu’il a sur ses partenaires." "Il va me falloir un peu de temps pour me familiariser avec de nouveaux partenaires, un nouveau mode de vie, un nouveau championnat, livrait le all black après ses premières minutes en Top 14. Offensivement, j’avais un peu de mal à anticiper, mais ça va venir. Les gars travaillent dur, et je suis certain que d’ici quelques matchs nous serons plus rodés."

La condition sine qua non pour aller chercher des victoires, qui plus est à l’extérieur. Car si les Toulousains ont fait valoir des qualités, il est tout aussi certain que ces derniers ont payé un certain manque d’expérience collective, facilement symbolisée par un rajeunissement des cadres quelque peu préjudiciable en matière de gestion. "Nous nous sommes montrés trop indisciplinés en début de match et pas assez précis dans notre gestion de la fin, résumait Sonnes. Nous avions la possibilité de gagner, mais quelques décisions tactiques et stratégiques ne nous l’ont pas permis. En clair, nous n’avons pas bien su gérer nos émotions au début de match, et manqué de lucidité à la fin." Les Stadistes sauront-ils se montrer plus froids et pragmatiques la semaine prochaine ? Il s’agira, en tout cas, de la clé du déplacement chez le promu grenoblois…

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