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Suprématie contestée

Par Didier Navarre
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    Suprématie contestée
Publié le Mis à jour
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Dans les années 70, 80 et 90, le Languedoc trustrait les titres nationaux de l’Honneur à la Quatrième Série. Cette année, seul le club de Bessan est qualifié pour les huitièmes de finale. Les Languedociens ont-ils perdu de leur superbe ?

Il y a quelques décennies en arrière, le comité du Languedoc exerçait une domination sans partage sur le championnat national des Séries territoriales. Là où passaient les formations audoises et héraultaises, l’herbe ne repoussait plus. Les nostalgiques ont en mémoire la saison 1981-1982 où le titre Honneur s’était disputé entre deux formations audoises, celles de Saint-André-de-Roquelongue et de Coursan. En Première Série, Capestang avait été sacré champion de France. À l’échelon en dessous, Capendu avait été finaliste face à Léon. En Troisième Série, Ouveillan avait vaincu le Marquisat. Plus près dans le temps en 1992-1993, Villeneuve-la-Comptal avait été sacré en Promotion Honneur, Conques en Première Série, Colombiers en Deuxième Série, la Fraîcheur-Béziers en Troisième Série et en Quatrième Série, Clape Plage avait été sacré. C’était le bon temps du rugby audois et héraultais. Cette période dorée est désormais révolue puisque le dernier titre national d’un représentant languedocien remonte à la saison 2012-2013 avec le sacre de Saint-Jean-de-Védas en Quatrième Série. Cette année, le bilan est bien morose sur quinze équipes qualifiées pour la compétition nationale, seule la formation de Bessan (Deuxième Série) a atteint le stade des huitièmes de finale. Lors du premier tour éliminatoire, tous les représentants de l’Honneur, Promotion Honneur, Troisième et Quatrième Série ont été éliminés. Au stade des seizièmes, ce fut au tour Saint-André-Bizanet (Première Série), Cruzy-Saint-Chinian et Villeneuve-lès-Béziers de déposer les armes. Comment un comité si conquérant peut-il se retrouver en ce moment en souffrance sportive ?

« Il n’y a plus la culture petit club »

Spécialiste de la chronique rugby à Midi Libre, brillant connaisseur des Séries territoriales, Jean-Bernard Fize invite les encadrements à se remettre en cause. « Quand on voit des équipes de Midi-Pyrénées, Armagnac-Bigorre ou du Béarn évoluer, elles pratiquent un jeu complet fait de vitesse et de déplacements. En revanche, en Languedoc, les entraîneurs prônent un jeu minimaliste. À l’époque, un jeu dans le petit périmètre, une bonne conquête, un bon jeu au pied, ça suffisait pour gagner des matchs. En Languedoc, bien des équipes sont encore adeptes de ce jeu. Forcément, il est normal d’être en difficultés quand on est opposé à des Basques, Béarnais, Bigourdans ou Midi-Pyrénéens. » Un ancien joueur de Castelnaudary, ancien entraîneur de Bram évoque une question de culture. « Du temps de la présidence de Francis Sénégas, André Molveau, la culture petit club était très importante dans le comité. De nos jours, elle aurait tendance à disparaître. Dans les années 80 voire 90, un joueur qui avait évolué en Première Division ou groupe B revenait dans son club formateur. Il amenait des anciens coéquipiers, ce qui permettait à des clubs de village de faire de beaux parcours en championnat de France. En 1992, Leucate a été champion de Quatrième Série avec un apport de dix anciens joueurs de la Nationale B de Narbonne. Maintenant, un ancien joueur professionnel n’est pas forcément disposé à revenir dans son club formateur. Il faut se rendre compte que les mentalités ont aussi changé. » 

Séduisant dans le passé, le rugby languedocien était très attractif chez les jeunes. À ce jour, le nombre de licenciés chez les moins de 16 et moins de 18 ans n’est pas forcément en hausse. Un constat sur lequel doivent méditer les élus audois et héraultais.

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