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La part des hommes

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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C’est à chaque fois la même rengaine. Un air de musique comme une renaissance, porteur de promesses. Une prise d’élan censée nous projeter dans une dimension inconnue où tout est plus grand, plus fort, plus beau et plus intense. 

Voilà ce que l’on appelle la magie des phases finales, ce plaisir gourmand qui nous a encore attrapés au vol ce week-end, malgré la rusticité du niveau de jeu en barrages, sur fond de liesse populaire et d’aventure à partager.

Le point de convergence des performances réalisées par les Castrais et les Lyonnais, vainqueurs à l’extérieur et maîtres de la stratégie, se situe d’ailleurs ici. Ils n’avaient rien à perdre, contrairement à Toulouse et Toulon qui jouaient le match de leur saison. Celui qu’il ne fallait pas perdre et qui a fini par leur échapper. Comme Oyonnax, la semaine dernière face à Grenoble. Il faut ainsi croire que le statut de favori et la pression qui l’accompagne trop souvent sont des freins psychologiques plus difficiles à appréhender qu’il n’y paraît dans un monde professionnel où tout est devenu organisé et souvent même programmé. Tout sauf peut-être la dimension mentale qui appartient aux maquignons de ce jeu, à ceux qui savent raconter une histoire à leurs hommes et, surtout, la partager.

En ce sens, Pierre Mignoni et ses Ex-Toulonnais avaient tout pour vivre un grand soir, vendredi à Mayol, avant d’accueillir les demi-finales chez eux dans la capitale des Gaules. En ce sens, Christophe Urios ne s’est pas trompé en réveillant l’instinct grégaire de ses joueurs pour garder l’avantage psychologique sur des Toulousains fragilisés par deux défaites cette saison. Il y avait du Eric Béchu dans le texte et le ton d’Urios quand il déclara samedi : « Ensemble, on ne risque rien ». De tout temps, les phases finales ont été marquées par les « coups » d’entraîneurs sublimant leurs hommes, en les poussant dans leurs retranchements ou au contraire en s’effaçant sur leur passage. Et, comme par magie, avec eux la pression inhibitrice se transforme alors en suggestion. C’est de ce bois que l’on a toujours fait les champions.

Le CO et le Lou n’ont encore rien gagné. En demi-finale, ils resteront dans la peau des outsiders contre le Racing de Travers-Labit et le Montpellier de Cotter. Logique : ces deux armadas ont largement dominé la saison régulière et elles comptent aujourd’hui un train d’avance sur leurs concurrents en termes de fraîcheur physique. Sur le papier, enfin, le MHR à la faveur des pronostics depuis le début de saison. Certains les voient solides comme des champions.

Nous n’irons pas jusque-là. Parce que la part des hommes et leur force de caractère seront encore et toujours des éléments prépondérants dans le sprint. Parce que ces rencontres si serrées, hélas trop souvent étouffées à petit feu par l’enjeu, basculent sur d’infimes détails. Tout y est affaire de sens, de projet et de convictions communes. Puissent-elles cette fois être mises au service du jeu…

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