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La bal des légendes

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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On dit souvent que le rugby est un sport à part.

Différent des autres, avec des valeurs qui seraient plus belles et fortes qu’ailleurs. Pourquoi pas. Cette manière de singulariser la chose ovale trouve en effet toute sa justification dans la construction même de ce jeu, ses règles, son histoire et les principes d’éducation qui l’ont accompagné.

Mais une telle façon de se pousser du col, finalement de se placer au-dessus de la mêlée et du commun des mortels, a de quoi surprendre quand on voit comment notre discipline a adopté tous les codes du sport professionnel – et pas toujours les meilleurs… Cela n’a rien d’étonnant : elle est juste en phase avec son époque, et nous n’avons dès lors que peu de leçons à donner aux autres ; pas plus en tout cas que nous n’en avons à recevoir.

Reconnaissons néanmoins une richesse particulière au rugby : sa capacité à nous emporter dans un tourbillon d’émotions. A nous faire voyager, au gré des vents et au contact des hommes, sur toute la gamme des sentiments. Et ce week-end n’a pas dérogé à la règle, entre la dernière journée du Top 14 et la finale de ProD2. Dans des excès d’émotions, de liesse et de générosité, on a beaucoup donné sur l’air des bals populaires pour accompagner la sortie des légendes de notre jeu qui ont quitté la scène, ou le feront prochainement : Rougerie à Clermont, Conrad Smith à Pau. Sans oublier Clerc et Michalak qui jouent les prolongations du côté de Toulon et Lyon en attendant de se retrouver dans quinze jours en barrage.

Ces quatre-là – des colosses ! - méritaient bien l’hommage, la claque et quelques pleurs. Avec eux, le beau n’a rien d’un accessoire et c’est au contraire le sceau de leur carrière. Avec eux, le don de soi, l’engagement au service du partenaire et du collectif, prend encore tout son sens. Parce que chacun d’entre, selon son poste et ses propres qualités (créateur, passeur ou finisseur), a assumé sa part de ce jeu et l’a clairement fait grandir. Rougerie pour sa fidélité absolue à la maison « ASM », Michalak pour cet instinct infini, Smith pour sa science inépuisable du jeu de ligne, Clerc pour son désir éternel de marquer.

Dans ce bal des légendes, ils sont les figures de proue magnifiques d’une bande de néo-retraités qui a tout connu de la transformation de notre discipline sous les coups - et les coûts, aussi - du professionnalisme. Tous devront assumer leur rôle jusqu’au bout en assurant la transmission de ce qui leur fut confié en héritage il y a quelques années déjà.

Parce que ces hommes-là ont tant à nous dire et, surtout, à raconter aux joueurs de demain, il serait comme suicidaire de ne pas les garder auprès de nous, en lien avec leurs successeurs. C’est ce qui a fait la force de l’Usap devenue championne de France avec Patrick Arlettaz et Perry Freshwater -fiers anciens de la maison Sang et Or - en porteurs de flamme.

Alors, ciao les monstres. Merci pour tout et à très vite autour des terrains !

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