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"L’importance de la fraîcheur"

Par Arnaud Beurdeley
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    "L’importance de la fraîcheur"
Publié le Mis à jour
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Champion de France en 2015 avec le Stade français, le technicien argentin porte un regard éclairé sur ce que vont vivre les candidats à la qualification.

Midi Olympique : Comment se gagne une place en phase finale dans la dernière ligne droite du championnat ?

Gonzalo Quesada : Je crois à l’aboutissement d’un travail très profond entrepris en début de saison. Un travail sur l’identité de l’équipe, sur la philosophie de jeu, les objectifs. Qui veut-on être ? Où veut-on aller ? Cela permet de tracer une ligne directrice sur l’ensemble de la saison conjuguée à la construction d’une préparation physique en lien avec le type de jeu souhaité et aux différents objectifs à atteindre. Quand tout ça est fait en amont, c’est plus facile quand arrive la dernière ligne droite.

Pourquoi ?

Si l’équipe est encore en course pour atteindre ses objectifs, c’est qu’elle est en passe de valider le travail effectué en amont et qu’elle se situe dans une spirale de confiance. On ne se qualifie pas pour une demi-finale parce qu’on a pensé à se qualifier pour cette demi-finale toute l’année. On se qualifie parce qu’on a mis en place une identité de jeu, parce qu’on a décidé de jouer avec tel système de défense, parce qu’on a voulu avoir telle mêlée… Je ne sais pas si vous me suivez, mais c’est essentiel. Il me semble important de ne pas porter l’attention des joueurs sur l’objectif final mais sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif. Ça permet de renforcer tout ce qui a été fait dans la saison, de convaincre les joueurs de continuer dans cette même direction et de réclamer encore plus d’engagement.

Est-ce compatible avec la fraîcheur mentale et physique nécessaire pour se qualifier et réussir une phase finale ?

Quand l’objectif, c’est d’aller chercher une qualification pour la phase finale, comme je l’ai vécu avec le Stade français ou aujourd’hui avec Biarritz en Pro D2, la planification de la préparation physique est capitale. Au moins autant que la profonde confiance de l’équipe envers le projet de jeu. Pour ça, l’idéal, c’est avoir réussi à conjuguer bons résultats et implication d’un maximum de joueurs. Personne ne doit être décroché faute de temps de jeu tout comme il faut éviter de cramer des joueurs en les ayant fait trop jouer. L’équilibre est fragile. Et la fraîcheur mentale et physique est essentielle à cet instant de la saison.

Justement, faut-il alléger les semaines d’entraînements ?

Disons qu’il ne faut pas les surcharger. Les séances doivent être courtes et précises. Surtout ne pas perdre de jus. Idem pour les séances vidéo car les joueurs ne perdent pas de l’énergie que sur le terrain. Ils en perdent aussi quand on leur demande de l’attention. Les séances vidéos, à cet instant de la saison, c’est très court et avec une thématique précise. C’est un gros challenge pour un coach. Son anxiété, il ne doit pas la soigner en noyant les joueurs d’informations. Passer trois heures sur les sorties de camp de l’adversaire par exemple, ça ne sert pas à grand chose, sinon à rassurer l’entraîneur (rires).

Dans cette course à la qualification, deux clubs sont encore engagés également sur le front européen. Avantage ou inconvénient ?

Avec un effectif réduit, ça peut être un peu problématique. La question peut se poser pour Pau. Mais pour le Racing, c’est un avantage en raison de son effectif très riche. Jouer sur les deux tableaux, c’est le meilleur moyen d’intéresser tous les joueurs car chaque match est important. Le joueur ne se sent pas dévaloriser, n’est pas frustré. Au contraire. Chacun est mobilisé. Et s’il ne l’est pas sur le match du week-end, il le sera sur le suivant. Ça devient une contrainte si tu fais jouer des mecs qui ont besoin de repos. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui du Racing qui est dans une dynamique très forte. Le Racing a, me semble-il, une forte chance de se qualifier directement pour les demi-finales. En revanche, pour Pau, la fraîcheur peut peut-être manquer à un moment ou un autre car ils n’ont pas le même effectif que le Racing.

Que pensez-vous de cette course pour la qualification ?

Je pense qu’il peut y avoir des surprises. Chaque club connaît des périodes plus ou moins difficiles, des périodes avec plus ou moins de blessés. Les équipes qui auront le moins de blessés possible ont, à mon avis, plus de chance que les autres. Et ça rejoint l’importance de la fraîcheur physique et mentale.

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