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" J'ai compris que cela ne servait plus à rien de se battre "

Par Pierre-Laurent Gou
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    " J'ai compris que cela ne servait plus à rien de se battre "
Publié le Mis à jour
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Arrivé l’été dernier en provenance de Grenoble, l’ancien racingman n’est jamais entré dans les plans de Fabien Galthié. Il détaille sa drôle de saison et le pourquoi de son départ à Lyon.

Quand avez-vous compris que vous n’étiez pas le premier choix et que votre saison serait difficile à Toulon ?

Fabien Galthié a tout de suite considéré qu’Anthony (Belleau) et François (Trinh-Duc) étaient clairement devant moi. Dans sa vision des choses, j’ai toujours été le numéro trois des ouvreurs. Les quelques fois où j’ai obtenu du temps de jeu, je n’ai jamais eu l’occasion de véritablement m’exprimer. Fabien avait arrêté sa vision et sa rotation. C’est pour cela que j’ai préféré prendre la décision de partir assez tôt.

Pourquoi avoir signé à Toulon, vu le nombre d’ouvreurs déjà sous contrat ?

Quand, il y a un an, j’ai choisi de venir à Toulon, ce n’était pas Fabien Galthié le manager mais Mike Ford. J’étais venu sur un autre projet mais quand Fabien a signé, j’étais très content de pouvoir travailler sous ses ordres, sa méthode. J’étais curieux de le découvrir, d’apprendre. Malheureusement, je ne suis pas entré dans ses plans. Je respecte son choix mais aujourd’hui, j’ai 32 ans, pas de temps à perdre et ma première motivation est de prendre du plaisir pour mes deux dernières années. Voilà pourquoi j’ai décidé de partir à Lyon.

Regrettez-vous, quand vous voyez le temps de jeu de Luke McAlister, d’avoir refusé de partir à Clermont en tant que joker médical à l’automne ?

J’avais eu une longue discussion avec le président Boudjellal qui souhaitait absolument que je reste. Que dans mon registre d’animateur, je pouvais apporter au groupe. Il m’avait convaincu de rester alors que les discussions avec Clermont étaient bien avancées. J’ai espéré que la perception de Fabien Galthié envers moi change… Et puis à Toulon, ce n’est pas Mourad Boudjellal qui fait la composition d’équipe et ma situation n’a pas évolué.

Avez-vous eu véritablement votre chance à Toulon ?

C’est le regret que j’ai, c’est que je n’ai jamais pu montrer mon niveau. Et pour le faire, il n’y a pas que le temps de jeu offert mais le contexte tout autour qui est très important. A Toulon, tout est différent et rien n’était réuni pour que je puisse m’épanouir.

Avez-vous douté de vos qualités ?

Non, je n’ai jamais renoncé, ni baissé les bras aux entraînements. Avec le rugby professionnel, les choses vont très vite. Au début de ma carrière, j’avais signé à Castres alors que je n’étais pas prêt. Trois mois plus tard, j’avais pu rebondir à Colomiers et la lancer véritablement.

Vous sentez-vous toujours aussi impliqué dans la vie du groupe ?

Forcément, je prends un peu plus de recul sur certaines choses. Il y a encore quelques temps, je voulais me battre, gagner ma place à tout prix mais j’ai compris que cela ne servait plus à rien. Il y a forcément un certain détachement car je suis lucide et je sais pertinemment que s’il n’y a pas de blessures, on ne fera pas appel à moi. Mais je continue de bosser car cela me servira pour la suite. Toulon joue sur les deux tableaux et si, ce que je ne souhaite pas, l’un de nos deux ouvreurs se blesse, je serai alors tout proche d’intégrer le groupe. Il faut que je sois prêt.

Comment vivez-vous la concurrence avec Anthony Belleau et François Trinh-Duc ?

Je n’ai jamais été dans la concurrence destructrice ! Anthony, malgré son jeune âge, a déjà pas mal de maturité mais quand il me pose une question, je lui réponds avec grand plaisir. Nous avons, je pense, une belle relation. à Brive, par exemple, j’étais 24e homme et je lui ai fait son échauffement sur le jeu au pied, je lui ai renvoyé les ballons. J’ai été marqué par ma relation avec Andrew Mehrtens au Racing. Les rôles étaient alors inversés. J’étais le plus jeune et lui moins utilisé sur la fin. Cela ne l’empêchait pas de descendre des tribunes à la mi-temps pour me faire part de ses observations. Aux entraînements, il était toujours prêt à faire des bonus avec moi. être un grand joueur, ce n’est pas seulement sur le terrain mais aussi par ton attitude en dehors. Je m’en suis rappelé et j’essaye de faire la même chose, de transmettre ma modeste expérience avec toujours une attitude positive.

Regrettez-vous votre choix il y a un an ?

Quand je signe, l’entraîneur voulait vraiment que je vienne. Mike Ford avait été insistant. J’avais signé pour un challenge terriblement excitant et puis j’avais envie de retrouver un club prestigieux. J’avais quitté le Racing trois ans auparavant et j’avais envie de revivre les émotions vécues. J’ai redécouvert un grand club. Et puis cette année m’aura apporté beaucoup de réponses sur moi.

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