Rugby féminin : tourner pour former

Depuis la saison dernière, les Niçoises évoluent en Fédérale 2. En mal d’effectif, elles avaient demandé à l’été 2016 à être rétrogradé de Fédérale 1. Limitées en nombre - elles furent souvent seize sur la feuille de match - elles terminèrent logiquement dans le bas du classement. Cette saison, avec deux victoires et trois défaites, avant le délicat déplacement hier chez le leader marseillais, les joueuses, entraînées par Sophie Mallau et Jean-Pierre Rey, épaulé par Franck Escard pour la préparation physique, ont retrouvé des couleurs.

La progression est surtout sensible dans le nombre de licenciées qui est cette saison de quarante-quatre ! « Je ne mettrais pas ma main à couper que c’est l’effet coupe du monde », avance avec prudence la coach. Si quatre anciennes cadettes ont atteint l’âge de rejoindre les seniors, de nombreuses débutantes ont intégré le groupe, posant d’autres problèmes. « Nous avons beaucoup de bébés, de jeunes joueuses qui ont entre dix-huit et vingt-cinq ans, sourit Sophie Mallau. Nous ne nous sommes donc pas fixés d’objectifs sportifs. La priorité est d’amener le groupe à un niveau de jeu correct. »

Et de pérenniser l’équipe et de développer l’esprit rugby avec des joueuses novices dans l’art de l’ovale, afin d’éviter le problème bien connu de nombreuses équipes féminines, qui connaissent des variations importantes d’effectif d’une saison sur l’autre. Pour ce faire, le turnover a été institué, bien servi par une belle assiduité aux entraînements. Près de 40 % de l’équipe est modifiée à chaque match, afin de permettre à chacune de s’aguerrir. « Nous avons la volonté de faire jouer tout le monde. Certaines ont de l’appréhension, et ça pique un peu… »

S. F.