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Comment battre les Blacks ?

Par Nicolas Zanardi
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Publié le Mis à jour
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Depuis quelques semaines, les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le rugby français et les Bleus, handicapés par de nombreux forfaits. Pourtant, des éléments d’ambition demeurent.

Haut les cœurs, bon Dieu ! Et halte à la sinistrose, pendant quelques jours au moins… Il faut convenir, on vous l’accordera, que ces derniers jours n’ont pas été de tout repos pour le rugby français. Entre l’uppercut envoyé par World Rugby, en plein menton de la FFR, qui a sonné pour le compte la candidature de France 2023; le nouveau pavé jeté dans la mare au Canard, la baisse spectaculaire du nombre de licenciés ; les dissensions plus prégnantes que jamais entre Ligue et Fédération ; la grave blessure de l’ouvreur-buteur Camille Lopez puis les forfaits en cascade qui ont dépoilé aussi bien le pack tricolore (Chouly, Ollivon, Camara, Ouedraogo, Lambey, Galletier, Le Roux et Guillamon…) que sa ligne de trois-quarts (Lamerat, Vakatawa) ; la perspective d’un match « de la muerte » face à l’Argentine en ouverture du prochain Mondial si riche en symboles, il n’y a pas forcément de quoi afficher une mine des plus réjouies… D’autant plus que, dans ce contexte, on ne sait toujours pas si l’objectif délirant de trois victoires en quatre matchs fixé par Bernard Laporte est toujours d’actualité, à force de rétropédalage et d’une communication à l’emporte-pièce.

Nouvelle-Zélande : un cinq de devant fragilisé

Et pourtant, s’il fallait trouver une bonne raison de croire à l’exploit face aux All Blacks, on la chercherait bien là, dans les lignes précédentes. Paradoxal ? Évidemment, puisque tous les voyants sont au noir. Mais une victoire en forme de énième cache-misère face aux maîtres du monde serait tellement… française qu’après tout, on n’en serait qu’à moitié étonné. À vrai dire, d’ailleurs, toutes les conditions d’une contre-performance néo-zélandaise sont réunies. Quand les All Blacks perdent-ils face au XV de France, après tout? Lorsqu’ils comptent certaines absences, que l’enjeu n’est pas forcément au rendez-vous (référence aux succès de l’Irlande à Chicago l’an dernier, ou de l’Australie la semaine dernière dans une dernière manche de la Bledisloe Cup comptant pour du beurre), et qu’ils commettent le péché d’orgueil de prendre leur adversaire de haut, par exemple en négligeant de prendre les points au pied, faute de buteur fiable. Or, en l’occurrence, on voit mal comment les Néo-Zélandais pourraient à l’heure actuelle tenir les Bleus pour une légitime menace. Alors, ajoutez à cela que pour les Blacks, le «vrai » test de cette tournée (du moins celui qui attire l’intérêt de la vox populi, sur fond de querelle ouverte entre Warren Gatland et Steve Hansen) se déroulera au pays de Galles le 25 novembre, que ces derniers n’ont pas réussi en 2017 la meilleure saison de leur histoire (« seulement » 8 victoires, un nul et deux défaites), que le génial Beauden Barrett a coûté cher aux siens de par son manque de réussite face aux Lions et que plusieurs éléments essentiels seront absents, on peut bien rêver…

XV de France : l’atout du combat rapproché

Ces absences ? Elles résident d’abord dans un fond de terrain déplumé (Jordie Barrett, Israel Dagg, Nehe Milner-Skudder). Mais surtout un cinq de devant considérablement amoindri par les absences des piliers Joe Moody et Owen Franks et du deuxième ligne Brodie Retallick. De fait? Si au poste de pilier gauche Wyatt Crockett a déjà fait ses preuves, en revanche, l’axe droit des Néo-Zélandais sera relativement inexpérimenté, puisque les piliers Nepo Laulala et Jeffery Toomaga-Allen ne comptent que 11 sélections réunis, et que la place aux côtés de Sam Whitelock devrait être dévolue à Scott Barrett (14 sélections, dont 10 en tant que remplaçant). De quoi anticiper une conquête néo-zélandaise d’autant moins réglée que ce match face aux Bleus sera le premier de la tournée, et ouvrir des perspectives au XV de France? Et comment! Parce que, s’ils comptent des absents, les Bleus ont aussi des atouts à faire valoir dans le combat rapproché, entre l’énergie du capitaine Guirado, la force en mêlée de Rabah Slimani qui tient peut-être la forme de sa vie, la puissance des Picamoles, Vahaamahina ou Bastareaud, l’abattage de Gabrillagues et Cancoriet, l’intelligence de Gourdon… Peut-être pas de quoi envisager un rugby des plus léchés, on vous l’accordera. Mais au moins de quoi engager un combat de tous les instants susceptible de placer les Néo-Zélandais sous pression, élément indispensable par lequel tous les grands succès du XV de France ont été obtenus. Haut les cœurs, on vous le disait. Car oui, l’exploit est possible, même s’il ne changerait rien à l’état de santé déplorable du rugby français. Mais quand bien même il s’agirait d’un cautère sur une jambe de bois, on le prendrait volontiers. Pour le moral…

 

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