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Coupe du monde 2023 : la France favorite

Par Emmanuel Massicard
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    Coupe du monde 2023 : la France favorite
Publié le Mis à jour
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Longtemps outsider, la candidature française fait aujourd'hui figure de favorite après la récente étude de Dow Jones, commandée par World Rugby. Elle place #FRANCE2023 devant l'Irlande et l'Afrique du Sud. Une tendance qui doit se confirmer dans les urnes. 

La Fédération a beau être secouée par l’histoire du contrat Altrad/Laporte, les démissionsau sein de la Commission d’appel et la portée de l’intervention du président de la FFR au profit du club de Montpellier, tout n’est pas aussi noir qu’il y paraît pour le rugby français. À moins d’un mois de la présentation de la candidature française pour l’organisation de la Coupe du monde 2023 (le grand oral est prévu pour le 25 septembre à Londres), World Rugby a en effet communiqué aux trois candidats en lice (France, Irlande et Afrique du Sud) les résultats d’une première étude confiée à une société extérieure chargée d’étudier les forces et faiblesses des trois dossiers déposés le 1er juin dernier. Un deuxième avis sera rendu d’ici au 31 octobre, date à laquelle le Conseil d’administration de la Rugby World Cup annoncera officiellement ses recommandations avant le vote décisif du 15 novembre.

Première selon Dow Jones

En attendant, dernière à s’être lancée dans la course au Mondial la France est aujourd’hui en tête. Selon nos informations, elle serait en effet classée en première position à trois reprises sur les cinq critères étudiés par Dow Jones, entreprise missionnée pour livrer une analyse macro économique, sociétale et politique des différentes candidatures. La FFR occupe la deuxième place sur les deux derniers volets. Elle devance l’Irlande alors que l’Afrique du Sud figure à la troisième place après cette étude. Rien de définitif alors qu’undeuxième rapport viendra prochainement éclairer la réflexion des dirigeants de World Rugby. Mais si la France terminait encore en tête, elle marquerait des points précieux avant même le rendez-vous du 31 octobre.

« 407 millions d’euros garantis »

Les raisons d’une telle avance ? Principalement financières même si en s’appuyant sur l’expérience et le réseau de Claude Atcher, Bernard Laporte s’est donné les moyens de s’imposer sur les volets politique, stratégique et diplomatique. « On lui doit beaucoup, comme à toute son équipe. Depuis huit mois, ils ont abattu un travail démentiel, explique Laporte. Il a gagné les batailles pour 2007 (en France) et 2019 (Japon). Il sait de quoi il parle, sa légitimité n’est plus à démontrer. Certains ne l’aiment pas et se plaisent à le salir comme l’a fait un président de club récemment, mais c’est gratuit et facile. Ces gens-là seraient incapables de faire aussi bien… Avec toutes ces polémiques, j’ai parfois l’impression qu’ils ne veulent pas de la Coupe du monde. Ils ont oublié que 2007 avait rapporté près de 35 millions d’euros dans les caisses de la fédé. Et si nous obtenons l’organisation du Mondial 2023, le rugby français devrait empocher entre 50 et 80 millions d’euros (les retombées pour la France sont estimées 2,4 milliards d’euros).»

Afin de l’emporter, la France a construit un projet ambitieux capable de répondre aux attentes de World Rugby, qui finance ses actions de développement avec les retombées des Mondiaux. La France lui assurerait 407 millions d’euros en 2023, loin devant ses concurrents. Elle s’appuie sur les 171 millions d’euros de la redevance exigée par WR, garantis par l’Etat au travers de la Caisse de dépôt et consignation, avec l’appui du président de la République, Emmanuel Macron. « Son soutien a été extrêmement précieux pour nous », note Laporte. Sans oublier les 236 millions d’euros garantis par la Société Générale, somme bloquée sur un compte pour couvrir les dépenses nécessaires à l’organisation du tournoi, si la FFR ne parvient pas à tenir ses engagements.

La chasse aux voix

Le 13 septembre prochain, la Fédération signera encore avec Rugby World Cup un contrat (avec clause suspensive liée à l’attribution du Mondial) pour l’achat des programmes hospitalité et marketing, ce que l’Afrique du Sud ne semble pas en mesure d’assurer. En Irlande, le ministre des sports, Shane Ross, aavoué qu’il avait reçu une lettre de l’Attorney General du pays (autorité juridique suprême) disant que le gouvernement pouvait prendre assurer les 320 millions prévus, sans un vote du parlement. Cette situation a jeté un froid sur la candidature irlandaise, provoquant une session parlementaire extraordinaire. En outre, l’Irlande devra financer la rénovation de ses stades, à hauteur de 150 millions d’euros.

La France, elle, apportera ainsi 80 millions d’euros supplémentaires (hospitalités) au travers du Groupement d’intérêt économique mis en place avec la FFR, Sodexo et le Consortium du Stade de France, plus 40 millions d’euros pour les droits marketing. Selon nos informations, la FFR a déjà la garantie d’un contrat avec IB (filiale de Microsoft) pour l’achat de 130 000 packages hospitalités et voyages, à hauteur de 30 millions d’euros. Elle remplirait la part de son contrat.

Ce pourrait être décisif pour que World Rugby choisisse de donner la priorité au dossier français. Mais pas assez pour que #France2023 soit assuré d’avoir la majorité des suffrages le 15 novembre. Pour cela, Bernard Laporte et Claude Atcher ont parcouru la planète, à la rencontre des nations et des fédérations régionales qui voteront. Ils devront encore se déplacer au Japon, en Italie et au pays de Galles. La chasse aux voix a conduit la France à construire une stratégie sur mesure, ici pour convaincre chaque instance régionale, ici pour faire comprendre aux grosses nations que les enjeux économiques sont incontournables. Un message répété au fil des voyages et des rencontres qui pourrait bien faire la différence dans les urnes…

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