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Oh les filles !

Par Emmanuel Massicard
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Publié le Mis à jour
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Cela ressemble à une partie de poker… menteur. Les filles de France, qui se laissaient volontiers bercer par la supposée menace japonaise pour mieux chasser la pression, ont réussi une entrée en matière tonitruante face à la 14e nation mondiale. 72-14, voilà un score digne des All Blacks ! 

Réjouissons-nous, il n’y a pas eu de — mauvaise — surprise. Au presque parfait, les Bleues ont évité le piège d’un vulgaire premier match trop facile qui aurait été gâché par tant de péchés d’orgueil. Au contraire, elles ont proprement posé les bases d’un parcours qui doit leur offrir une montée en puissance idéale jusqu’à la phase finale tant espérée. Nous n’attendrons rien de moins.

Huit mois après la révolution de palais qui avait coupé les têtes au sommet de la pyramide du rugby féminin (Nathalie Janvier, Jean-Michel Gonzalez et Philippe Laurent avaient été remerciés malgré leurs bons résultats), il y a une forme d’évidence à voir les partenaires de Gaëlle Mignot dérouler un rugby capable de rivaliser avec les meilleures nations, comme elles l’avaient fait en 2015 lors du Mondial organisé par la France. À l’époque, elles avaient suscité des vocations, fait naître une vague d’enthousiasme et, plus encore, éveillé les consciences. Très franchement, on voit mal comment le bel élan tricolore pourrait s’arrêter prématurément alors qu’un vent favorable porte les coéquipières de Safi N’Diaye, elles qui font aujourd’hui fructifier l’héritage. S’il convient, évidemment, de ne pas se réjouir trop vite alors que se profilent les matchs à jouer contre l’Australie (dimanche) et l’Irlande (jeudi prochain), c’est une aubaine pour le rugby français dont la vitrine masculine est panne de résultats. Les filles pourraient sauver notre honneur et ce ne serait pas le moindre des pieds de nez adressé à un monde ovale encore trop souvent confiné dans ses postures machistes et traditionnelles. Contrairement aux garçons, elles semblent avoir réussi le mariage entre deux mondes et deux cultures : celles du XV et du VII.

Avec la quête d’espace, l’explosivité et la vitesse comme principales échelles de valeur d’un jeu transformé par les jeux Olympiques, les Tricolores collent désormais à la modernité de ce rugby qui semble enfin taillé pour elles. On ne jurerait pas qu’elles parviennent sous peu à le rendre plus intelligent et aussi plus télégénique que ces combats de muerte sans envergure que les garçons parviennent si souvent à nous offrir sous la pression des enjeux. Allez, ne boudons pas notre plaisir. Et savourons, jusqu’à dimanche au moins, les promesses de ce XV de France féminin qui, s’il a osé bluffer en nous faisant passer le Japon pour la septième merveille du rugby, n’en reste pas moins franchement emballant. S’il vous plaît les filles, rejouez-nous l’histoire du coup de foudre et emportez toute la France du rugby. Elle ne demande qu’à vibrer avec vous !

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