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Pierre Bernard :« on vous oublie aussi vite qu'on vous a aimé »

Par Léo Faure
  • Pierre Bernard :« on vous oublie aussi vite qu'on vous a aimé »
    Pierre Bernard :« on vous oublie aussi vite qu'on vous a aimé »
Publié le Mis à jour
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Demi d’ouverture de Biarritz et transfuge de Toulon cet été, Pierre Bernard a été le grand artisan de la victoire du BOPB, vendredi soir. Il raconte ses dernières années de galère, ce rugby qui ne lui ressemblait et qu’il aime de nouveau, sur la côte basque.

Tous les points inscrits de votre équipe, trois drops : pouviez-vous rêver de meilleure première avec votre nouveau club ?

Forcément, pas facile de mieux démarrer. Mais ce n’est pas tant ma performance individuelle qui m’intéressait. Je déteste cette approche. Le bon démarrage, c’est la victoire de l’équipe. C’est ce qui m’importait et c’est ce que nous avons réussi à faire. La cerise sur le gâteau, ce sont les tirs au but. Je voulais me rassurer et rassurer les copains à côté. J’arrive dans ce club avec un certain statut. Il fallait le confirmer rapidement.

Quand votre talonneur prend le carton rouge, avez-vous eu peur que l’histoire s’écrive dans le mauvais sens ?

J’avais plutôt peur en première période : nous dominions mais nous ne concrétisions pas. Ce match débutait avec le scénario classique du match que vous dominez sans marquer et sur lequel vous prenez deux contres en fin de match, pour finalement perdre. Je n’aimais pas ça. Au moment du carton rouge, j’étais moins inquiet. Nous étions mieux au score, je n’ai pas vu mes coéquipiers paniquer. Surtout, le match était assez fermé, ce qui limite les impacts de jouer à quatorze. Je sentais aussi de la solidarité autour de moi. C’est cet aspect humain que j’étais venu chercher à Biarritz. Pour l’instant, je le trouve. 

Avant la parenthèse toulonnaise, il y a eu la fin chaotique de l’aventure bordelaise où vous aviez vous-même demandé votre libération. Pourquoi ?

Avant un match face au Stade français, j’ai appris que je n’étais à nouveau pas dans le groupe. Raphaël Ibanez m’a reçu dans son bureau pour me le dire. Je savais que je n’étais pas son profil d’ouvreur. Lui, il venait de prolonger pour trois ans. Je ne voulais pas rester avec quelqu’un qui n’aimait pas ce que je faisais. J’ai donc demandé à partir. Pourtant, j’ai passé de belles années à Bordeaux. Dans mon parcours rugbystique, ça restera comme un souvenir fabuleux avec des ambiances incroyables à Chaban-Delmas et un groupe de joueurs qui s’éclatait à vivre ensemble. Mais tout a été remis en question avec le départ de Vincent Etcheto. Même si ma relation avec « Milou » Ntamack était chouette, nous sommes toujours en contact. Mais dans le club, je ne plaisais pas à tout le monde.

À l’UBB, vous êtes pourtant celui qui, d’un drop, avait permis au club de jouer sa première Coupe d’Europe…

Quand je vous disais que dans le rugby moderne, tout passe très vite et qu’on vous oublie aussi vite qu’on vous a aimé… C’est ainsi, il faut l’accepter. Ma seule philosophie, c’est de pouvoir me regarder dans une glace. Être fidèle à mes valeurs. Je ne voulais plus vivre ce manque de confiance au quotidien. Ce sont des moments très durs pour un joueur. J’ai donc demandé à partir.

Prend-on encore du plaisir dans ce rugby ?

J’ai signé à Biarritz pour retrouver du plaisir et hier soir (vendredi) j’en ai pris. J’en prends tous les jours quand je me rends à l’entraînement. Ma femme me fait d’ailleurs remarquer que je ne suis jamais rentré aussi tard de mes journées au club. Depuis plusieurs semaines, j’ai vraiment retrouvé ce plaisir.

Le BOPB peut-il viser la montée dès cette saison ?

Ce n‘est pas un objectif. Plutôt un rêve. D’autant plus avec cette nouvelle formule, sans accession directe. La montée ne peut plus être un objectif. La saison de Pro D2 se décompose en blocs de six matchs, qui sont chacun des mini-championnats. Au fur et à mesure, en fonction des résultats des premiers blocs, les objectifs s’affineront.

L'interview est à retrouver en intégralité dans l'édition du jour.

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