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Camille Lopez « La plus-value, c’est la durée »

Par Léo Faure
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    Camille Lopez « La plus-value, c’est la durée »
Publié le Mis à jour
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Camille Lopez livre ses impressions sur la nouvelle préparation physique mise en place pour les internationaux de la liste élite.

En quoi cette préparation du XV de France diffère de ce que vous avez connu en club ?

Ça ressemble forcément à ce qu’on fait habituellement en club. C’est dur, comme toutes les préparations. La différence tient surtout sur le fait que c’est, cette fois, de la préparation pure et dure dans le sens où il n’y as de ballon. Ou très peu de ballons.

Frustrant ?

Initialement, oui. Mais il y a eu des aménagements. On reste sous la responsabilité des préparateurs du XV de France. Au club, c’est notre préparateur Sébastien Bourdin qui fait le lien. Les deux entités communiquent bien et fonctionnent ensemble. Du coup, on a trouvé des aménagements pour pouvoir continuer à toucher le ballon. On a intégré des exercices de skills (technique individuelle, N.D.L.R.) entre les séances. C’est en tout cas le fonctionnement que nous avons trouvé, ici à Clermont. C’était important.

Était-ce une demande des joueurs ?

Oui et c’était nécessaire. Surtout à mon poste ! Imaginez un peu : si j’avais respecté de A à Z le programme initial, je n’aurais pas touché un seul ballon jusqu’à la semaine de ma reprise, pour le match à Bordeaux-Bègles. Je n’aurais été absolument pas prêt pour jouer, il paraissait impensable d’arriver sur le terrain sans avoir touché le ballon depuis plus de deux mois ! Le centre de notre sport, ça reste le ballon. Entre les séances de physique, on le retrouve donc. C’était essentiel.

Racontez-nous une journée type.

Ça dépend des programmes. Moi, je figure dans le groupe « Puissance ». Cela représente une séance chaque matin, une autre l’après-midi. Sur ces créneaux, on alterne entre de la course et des exercices de puissance. En plus, on rajoute une séance de musculation ciblée par jour. Cela, cinq jours par semaine.

Les groupes vous ont-ils été annoncés lors de la réunion initiale à Marcoussis ?

Oui, lors de notre rassemblement, tout nous a été présenté en fonction de nos groupes. Je pense qu’ils avaient déjà étudié les cas individuels, en fonction de leurs connaissances et des retours des clubs, pour nous placer dans des groupes. Ensuite, il y a eu des tests physiques initiaux, au terme desquels ils ont pu réévaluer leur jugement pour certains. Mais ce ne sont que des cas particuliers. Dans l’ensemble, ils avaient déjà bien ciblé le profil de chacun.

Travaillez-vous en groupe ou individuellement ?

C’est notre chance, à Clermont. Nous sommes nombreux dans ce cas. Il y a Damien Chouly, Rémi Lamerat, Damien Penaud, Scott Spedding et Rabah Slimani qui sont dans la même logique que moi. Nous ne sommes pas tous dans le même groupe mais on organise nos semaines pour avoir le maximum de séances en commun. Comme ça, on travaille en groupe. ça aide.

Avez-vous la sensation que cette période est une plus-value par rapport à ce que propose le club ?

Je ne peux m’exprimer que par rapport à mon club, où la préparation est vraiment à la pointe. Sincèrement, la prépa actuelle, celle du XV de France, ressemble beaucoup à ce qu’on peut avoir à Clermont, sous la responsabilité de Sébastien Bourdin. Il y a quelques ajustements, des exercices qui diffèrent un peu. Mais on se rapproche beaucoup de ce que j’ai la chance de connaître à l’ASM. Ce sont des périodes intéressantes, qui nous préparent bien. Mais c’est très proche de ce que mon club propose habituellement.

Pour vous, il n’y a donc aucun intérêt particulier ? 

Si. L’intérêt, c’est le temps qui nous est donné. En club, nous sommes obligés de nous adapter au calendrier. L’an dernier, tout compris, nous avions préparé la saison sur dix-neuf jours de travail. Dedans, il faut inclure la préparation physique mais aussi le collectif, le jeu avec ballon. Nous sommes pressés par le temps et nous allons à l’essentiel. C’est très dense. Cette fois, on nous a donné six semaines, exclusivement destinées à cette préparation physique. La plus-value se situe là.

Sans interférence de la vie du club ?

On passe tout de même du temps au club. Notre programme est organisé de façon à ce qu’on puisse aussi participer aux séances vidéo, par exemple. Autant que possible, on essaie de continuer à vivre avec les copains. Mais ce n’est pas toujours évident.

On vous sent frustré…

C’est une situation un peu délicate pour les joueurs. Nous sommes fiers d’être en équipe de France et on bosse pour, pas de problème. Malgré tout, on représente aussi un club, on appartient à un groupe de joueurs. Sauf qu’on travaille en marge. Personnellement, j’ai un peu de mal à le vivre et à l’encaisser. Peut-être que d’autres le vivent mieux. Moi, je ne suis pas à l’aise. On se fait chambrer par le reste du groupe, ça crée un statut un peu à part. Je me dis que c’est plutôt bon signe. Mais je n’aime pas trop cette situation.

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