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L’ASMCA à contre-emploi

Par Arnaud Beurdeley
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Publié le Mis à jour
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À l’exception des 20 premières minutes où l’ASM a affiché son vrai niveau de jeu, les Clermontois se sont employés à gagner en jouant contre nature.

C’est un fait. Quand l’ASM Clermont-Auvergne affiche son meilleur niveau de jeu, les Auvergnats sont « intouchables » Ce jeu fait de vitesse dans les transmissions et de libération de balle rapide, ils l’ont récité durant les vingt premières minutes de cette finale. Sans discontinuer. Sans faute de main, ni déchet technique. Entre Lopez et ses centres, le ballon fusait. Le système de jeu Azéma est ainsi fait que la ligne de trois-quarts joue très proche de la ligne d’avantage, avec des transmissions réalisées à plat de façon quasi-systématique. L’objectif ? Agresser le premier rideau adverse et, pour l’occasion, contrer la puissance défensive des Toulonnais. La première action illustre à merveille la maîtrise des joueurs de Franck Azéma. Plus de deux minutes et trente secondes de temps de jeu exécutées à la vitesse d’un futur champion. Une vitesse à faire rougir les Toulonnais, très vite en surchauffe. Quand bien même ils auraient voulu le faire, les joueurs de Richard Cockrill n’ont même pas eu la possibilité de ralentir les ballons durant cette entame de feu. Une large domination très vite récompensée par un essai de Raka et le jeu au pied de Morgan Parra (13-0, 21e).

Las, Clermont n’a véritablement évolué à son meilleur niveau que durant ces vingt première minute de la rencontre. La suite ? Elle a bien failli ressembler à de trop nombreuses finales du championnat disputées et perdues par l’ASM. À croire que la peur de gagner et la fébrilité inhérente avaient gagné le camp des Jaunards. Clermont a commencé à perdre des ballons. Rémi Lamerat s’est trop souvent illustré par cette farouche volonté de jouer après contact… sans trouver de partenaire. Et à force de rendre des ballons au RCT, qui n’en demandait pas tant, le scénario envisagé par de nombreux observateurs s’est mis en place. Les Varois, main sur le ballon, ont alors évolué à leur rythme. Certes, moins intense, mais diablement efficace. Damien Chouly et ses partenaires n’ont jamais pu remettre vraiment la main sur le ballon. Ils se sont contentés de défendre. Avec une réussite toute relative. À la 55e minute de la rencontre, les Clermontois avaient raté pas moins de vingt-trois plaquages. Évidemment, impossible de passer sous silence le fort tonnage toulonnais. À plusieurs reprises, la puissance de l’ailier fidjien Tuisova est venu par exemple faire des misères, soit au large, soit proche des zones de combat au sol. Mathieu Bastareaud et Ma’a Nonu ont aussi « cassé » de nombreux plaquages. Mais Clermont n’a pas craqué, à l’exception de son passage en infériorité numérique. Sans ce carton jaune logique de Fritz Lee (35e) pour une « cravate » sur O’Connor, sans doute l’ASM n’aurait-elle pas encaissé d’essai.

Parra en troisième ligne gratteur

Au final, et c’est peut-être le paradoxe de cette finale, les Clermontois ont sauvé leur victoire par la grâce de deux secteurs de jeu dans lequel on attendait plutôt une domination toulonnaise. D’abord, une mêlée ultra-efficace. Même en infériorité numérique, le pack jaune et bleu s’est permis d’enfoncer la mêlée varoise, récoltant ainsi une pénalité précieuse. Ensuite, encore plus surprenant, c’est dans le jeu au sol que le dernier finaliste de la Champions Cup a scellé sa victoire. Sur un ballon à l’initiative des joueurs du RCT, Morgan Parra s’improvisait troisième ligne-gratteur et récoltait une ultime pénalité (74e). Un coup de pied qu’il convertissait alors que, un peu plus tôt, le jeune ouvreur Anthony Belleau touchait deux fois le poteau. Deux fois trois points envolés dans le ciel dyonisien qui pesaient lourd à l’instant du décompte final…

par Arnaud Beurdeley

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