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Savare : « Mon choix est bien avancé »

Par Arnaud Beurdeley
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    Savare : « Mon choix est bien avancé »
Publié le Mis à jour
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Le président du Stade Français revient sur ses six années passées au club, le titre en challenge cup et les différents projets de reprise actuellement en course.

Quel bilan dressez-vous de vos six années passées à la tête du Stade français ?

Très franchement, je n’ai pas encore eu le temps de me retourner sur ces six dernières années. Au niveau du palmarès, nous avons été trois fois en finale (deux finales de Challenge Cup en 2013 et 2017 et une finale de Top 14 en 2015) pour deux titres. Partant d’un effectif un peu décimé lorsque je suis arrivé en juin 2011, c’est plutôt pas mal. On a quand même sauvé le club de la faillite et on a fait en sorte que le Stade français survive en attendant l’arrivée du stade Jean-Bouin, même si on a fait quelques belles choses à Charléty. Cette année, nous ne sommes pas passés loin de la qualification. Il y a un peu de déception sur le plan de la performance sportive en Top 14, mais avec l’arrivée de Gonzalo (Quesada) il y a quatre ans, on a su créer une identité de jeu et une âme. Ensuite, j’ai un regret de ne pas avoir pu, de ne pas avoir su, attirer plus de monde autour du club. On laissera une moyenne de douze ou treize mille spectateurs, mais je pense qu’on aurait pu faire mieux. Et sans vouloir relancer de polémique, j’ai le regret de ne pas voir pu mener à bien ce projet de fusion qui me tenait à cœur et, je crois, avait du sens.

Justement, ce projet avait créé des tensions avec les joueurs, qu’en est-il ?

Je n’ai pas le sentiment qu’il y ait eu une séparation forte avec les joueurs. J’ai d’ailleurs vécu ce week-end à Edimbourg très normalement, il y a eu beaucoup de partage avec les joueurs. Je n’ai pas non plus eu le sentiment de vivre cet événement comme ma dernière sortie. J’étais vraiment concentré sur cette finale, on n’a pas non plus l’habitude d’en jouer très souvent. J’ai donc savouré, profité, sans me dire que c’était la fin de mon aventure.

Est-ce pour vous protéger que vous n’affichez que très rarement vos émotions ?

Pour prendre les bonnes décisions, c’est mieux de faire abstraction de ses émotions. Ce qui ne veut pas dire que je n’en ai pas. Je mentirai si j’affirmais que l’épisode de la fusion n’a pas été éprouvant. Mais j’essaie de ne pas me laisser influencer par mes émotions.

Finalement, que représente ce titre pour vous ?

C’est bien de partir sur un titre, non (rires) ? C’est aussi une satisfaction de voir qu’on a réussi à construire un groupe de qualité, qui a du caractère et qui joue bien au rugby. J’ai été beaucoup critiqué sur la qualité du recrutement, je pense que ce titre est la meilleure réponse.

Pourquoi ne pas avoir été avec vos joueurs sur la photo officielle après la finale ?

Ce n’est pas ma place. Ce titre, il appartient surtout aux joueurs. C’est eux que les supporters veulent voir. C’est leur victoire.

Mais n’est ce pas aussi la vôtre ?

Peut-être mais c’est celle du club, donc de l’ensemble des ses composantes : les commerciaux, les administratifs, les kinés, les préparateurs physiques, les médecins, etc. C’est la victoire de tout le monde. Mais les têtes d’affiches ce sont les joueurs. à eux d’être sur la photo.

Vous aviez pris la décision d’inviter tous les salariés du club à édimbourg. Pourquoi ?

Il était important que tout le club soit là pour profiter de cette finale. Les joueurs mettent leurs corps au service du club tous les week-ends, mais il y a les gens de l’ombre, sans qui rien ne serait possible. Il m’a semblé naturel que tout le monde profite de cette finale.

Ce titre aurai-il été possible sans le projet de la fusion ?

J’ai quand même le sentiment qu’il y a eu un électrochoc. Cet épisode a été un révélateur. J’ai le sentiment que les joueurs ont voulu assumer leur révolte. Ça a soudé le groupe, mais ça ne suffit pas. Il y avait déjà des bases solides à ce niveau-là. (Il marque une pause, puis reprend). Mais j’ai quand même en tête des joueurs qui ont affiché des performances que nous n’avions pas vu depuis plus de dix-huit mois.

Durant tout le week-end, la vente du club a été sous-jacente. On vous a vu discuter avec plusieurs joueurs. Ressentez-vous chez eux de l’inquiétude ?

Certains joueurs sont venus me poser des questions en raison des informations et des rumeurs qui circulent. Dans le rugby, j’ai le sentiment que tout se sait, ou presque. Il y a donc un peu d’inquiétude mais aussi beaucoup de curiosité pour connaître les échéances à venir. Les joueurs attendent surtout de savoir quel sera le projet du repreneur. Ce n’est donc pas à moi de donner une réponse. Ce sera au repreneur, dans le timing qu’il jugera bon, de donner plus de précisions. De toute façon, les premiers temps, par la force des choses, s’inscriront dans la continuité.

Comment s’est déroulé votre passage jeudi dernier devant la DNACG ?

Ça s’est bien passé. Il y avait deux objets : d’abord le financement de la saison en cours sur lequel nous avons confirmé nos engagements et la forme que ces derniers prendraient ; ensuite l’avancement du projet de reprise, le processus de cession et le calendrier envisagé sur les opérations, de façon à ce que personne ne soit surpris.

Connaissez-vous la date du prochain passage devant la DNACG ?

Non, il va falloir qu’on cale ça et qu’on organise une réunion avec le nouveau repreneur.

Confirmez-vous avoir reçu trois offres de reprises ?

Je ne confirme rien. En revanche, il y a des projets fermes qui sont là. Je pense qu’il devrait y avoir une décision dans le courant de la semaine.

Une réunion avec les délégués du personnel est programmée jeudi soir. Est-ce à ce moment que vous donnerez le nom du repreneur ?

Oui, j’espère.

Dans votre tête, le choix est-il déjà fait ?

Il est bien avancé, mais dans ce genre de négociations, tout peut changer. Et très vite.

Avez-vous été influencé par les opérations de séduction orchestrées par les différentes prises de paroles des uns ou des autres dans les médias ?

Non, j’ai été influencé par le contenu des offres. Ça me paraît plus sérieux (rires).

Christophe Dominici avait annoncé la présence de Vincent Bolloré dans le tour de table initié par un groupe d’anciens joueurs, avant qu’un démenti ne soit fait...

Écoutez, je n’ai pas envie de commenter ce qui a été dit ou écrit dans les médias. Ce qui m’intéresse, c’est la solidité des dossiers, c’est le type de financement envisagé. Et pour moi, encore une fois, ce qui compte, c’est d’assurer la pérennité du club. C’est sur ces mêmes bases que je ferai mon choix.

Mais Vincent Bolloré est-il entré en contact avec vous suite à ce couac de communication ?

Vous n’aurez pas de commentaire de moi sur ce point.

Quand allez-vous réunir l’ensemble des joueurs ?

Je vais réunir effectivement les joueurs pour leur annoncer ma décision. La difficulté, c’est que nous jouons vendredi un match de barrage contre Cardiff. Je ne sais donc pas encore à quel moment ça pourra se faire. Mais, tout devrait se décanter cette semaine.

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