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Le plus grand village des Flandres

Par midi olympique
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Publié le Mis à jour
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Engagé en championnat de première série, le club de Flesselles repose sur un effectif senior de mesure et une vie associative très engagée.

Dans le comité des Flandres, le seul club qui dispose de trois équipes seniors, engagées officiellement dans trois championnats régionaux, se trouve à Flesselles. Dans cette petite localité de 2 100 habitants, on dénombre 75 joueurs de rugby engagés dans l’effectif senior. Ce qui représente un peu plus de 2 % de la population, et créé une particularité. Arras en Fédérale 2, ou tous les autres clubs de Fédérale 3, ne comptent pas autant d’inscrits. À Amiens, la ville référence dans cette partie du comité régional, dont le club joue en Honneur, la fréquentation aussi est moindre que dans ce club de première série, qui a poussé comme un champignon. Flesselles ne comptait que quarante seniors il y a seulement cinq ans. Et personne là-bas ne saurait vraiment trop expliquer cette croissance soudaine de prés de 100 %. « Notre ambiance de groupe excellente », avance l’entraîneur Bertrand Moraux. « Et notre proximité avec Amiens, la ville universitaire, où habitent pas mal de nos licenciés étudiants », envisage le président Debout.

 

Qui trace les lignes ?

Quand il évoque « l’ambiance de groupe excellente », l’entraîneur Bertrand Moraux relate tous les moments de solidarité qui font la vie des licenciés en dehors de leur activité sportive. La petite localité fait tout ce qu’elle peut pour aider son club, mais ses moyens sont limités. Dans les 35 000 euros de budget, on compte une petite subvention municipale de 5 000 euros. Il est rare de partir en car les jours de matchs à l’extérieur. Les joueurs conduisent en voiture personnelle. Pour jouer chez eux, ils tracent les lignes sur leur terrain. En été, ils l’ensemencent. Les jours de nettoyage du club-house et du vestiaire, des préfabriqués posés là en bordure de l’aire de jeu, sont distribués à tour de rôle. « Il y a une intelligence de vie dans tout ça », philosophe le directeur d’école Bertrand Moreau, qui anime ses séances en conséquence de ce bénévolat « touche à tout ». Les trois équipes - la troisième est engagée en quatrième série - sont complètement mélangées lors du premier entraînement de la semaine. Elles sont constituées lors du second. Le nombre des présents permet toujours des oppositions de travail à 15 contre 15. Et chacun visite chacune des formations. Dans l’équipe première, 56 joueurs ont été utilisés la saison dernière. Le chiffre sera équivalent cette saison. Et elle tourne, malgré cette sélection à la « présence ». 

Elle a raté deux fois pour pas grand-chose la montée en promotion d’honneur les deux dernières saisons. Elle est de nouveau en bonne position pour tenter sa chance d’ici la fin du championnat régional. Il y a deux ans, un licencié s’était pris de créer une école de rugby. Trente enfants ont été rassemblés depuis. Le club a sauté sur les facilités offertes par la Fédération pour intégrer un « service civique » dans ses rangs. Le préposé s’est lancé dans l’organisation d’un tournoi de rugby à 5 pour les entreprises environnantes. Il y a là des parents à séduire. Ce club donne aussi son obole au comité régional et au bon fonctionnement des compétitions, en fournissant 3 arbitres. Pour ses trente licenciés de l’école de rugby, il a formé 8 éducateurs. Du coup, à Flesselles, ils sont « quatre par classe ». Un luxe, malgré la pauvreté. Un exemple, parmi les temps qui courent.

 

Par Guillaume Cyprien

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