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« Une totale liberté de travail »

Par Pierre-Laurent Gou
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    « Une totale liberté de travail »
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Carl Hayman, desormais entraineur des avants palois, se livre sans concession sur son rôle au sein du staff béarnais.

Comment vous sentez-vous dans ce rôle d’entraîneur, effectif depuis huit mois désormais ?

Vous savez, le rugby reste le rugby. Surtout devant. Ce n’est pas parce que je m’appelle Carl Hayman que je vais révolutionner la manière de fonctionner. Je suis là pour bien faire travailler les gars et leur transmettre ce que j’ai pu emmagasiner d’expérience. Je forme un duo avec Andres Bordoy et je crois notre association complémentaire.

Quelle est la patte Hayman ?

J’ai été formé à l’école néo-zélandaise et je m’en inspire. Chez nous, dès le plus jeune âge, il y a énormément de travail individuel au poste. On dissèque la technique du geste, aussi bien pour faire une passe que pour pousser en mêlée. De même, chez les seniors, le travail à base de vidéos est très présent. En semaine, la préparation est individualisée. C’est donc mon style, depuis que je suis à la Section. Avec Andres, nous nous efforçons d’être des entraîneurs particuliers pour chaque joueur. Nous intervenons tous les deux sur tout. Il n’y a pas de numéro un ou numéro deux. Chacun amène son regard. Fonctionner à deux cerveaux est profitable : mêlée, touche, jeu courant, nous sommes tous les deux actifs dans tous les domaines.

Quelle est votre marge de manœuvre vis-à-vis de Simon Mannix ?

Simon nous laisse une totale liberté de travail. Nous établissons les plans et objectifs avec Andres et, chaque jour, il y a un débrief avec Simon. Il y a énormément de discussions. Même dans la composition d’équipe. Nous proposons à Simon un paquet d’avants et, s’il n’est pas d’accord, c’est lui qui a le dernier mot. Mais au quotidien, il nous laisse tranquille.

Même quand la Section n’avait pas une mêlée performante en début de saison ?

Au contraire, il a toujours été un précieux soutien. Il voyait que le travail était bon et intense. Que l’investissement des joueurs était irréprochable, aussi. Que nous allions dans le bon sens… Alors, même si les résultats n’étaient pas au rendez-vous et que la mêlée était pénalisée, il ne nous a pas mis plus de pression. Nous avons pu continuer à travailler dans la sérénité. Et c’est très important. C’est un des éléments de notre réussite actuelle.

En quoi la constitution de l’axe droit Hamadache-Tutaia a-t-il contribué à « caler » votre mêlée fermée ?

Masalosalo venait du Pro D2 et a dû d’abord se mettre au niveau du Top 14. Depuis six semaines, c’est devenu un de nos joueurs importants. Il est très performant, se déplace beaucoup et effectue de nombreux plaquages. Mais je retiens avant tout qu’une mêlée fermée conquérante vient du travail des huit joueurs qui la compose, pas seulement du cinq de devant. Fabrice Metz, par exemple, réalise une excellente saison.

Prenez-vous autant de plaisir à entraîner qu’à être sur le terrain ?

Oui, même si c’est différent. Les sensations ressenties durant un match quand tu es acteur n’ont rien à voir. J’en ai fait mon deuil. Mais quand tu vois que ton message passe, que tes joueurs s’investissent à 200 %, c’est tout aussi plaisant. De travailler pour un groupe et plus seulement pour soi-même, en quelque sorte, ça me plaît. Pendant ma carrière, j’ai toujours beaucoup écouté et ouvert les yeux, partout où je suis allé. J’ai su assez tôt que je voulais aussi transmettre mon vécu.

Quel aspect vous a le plus surpris ?

Le temps passé au stade ! Et encore, j’estime ne pas en avoir assez. Quand tu es joueur, tu viens au stade, tu t’entraînes et tu repars. Là, il faut préparer la séance terrain et vidéo, voir le ou les joueurs avec qui tu as programmé un entretien individuel en plus du travail sur la pelouse. Tu dois aussi échanger avec l’ensemble du staff. En fait, le stade est devenu ma deuxième maison. Ma consommation de vidéo rugbystique aussi a explosé. Il faut préparer les matchs futurs, chercher des idées de combinaisons en touche, voir ce que font les autres en Top 14, mais aussi ailleurs. Vu le temps que je passe devant mon ordinateur, je ne vais pas tarder à porter des lunettes.

Face à Bayonne, la Section sera pour une fois en position de favori. Encore plus depuis que vous avez intégré le top 6…

Ce statut ne veut pas dire grand-chose et ne nous fera pas marquer des points avant le match. Les joueurs de l’Aviron ont démontré qu’ils étaient capables de battre de grosses écuries à Jean-Dauger. C’est un derby, donc une très grosse affiche. Nous avons bien travaillé cette semaine. Les joueurs ont récupéré des efforts accomplis jusque-là.

Croyez-vous en une qualification ?

Oui mais ce n’est pas le plus important. La priorité est de se focaliser sur notre travail. Après, y croire ou pas, cela ne va pas changer grand-chose. Il faut rester dans notre style de travail et chercher à progresser chaque week-end. Et à la fin, tout le monde fera les comptes

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