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Les victoires sont-elles casanières ?

Par midi olympique
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Opposés à des Charentais en quête de performances à l’extérieur, les Dacquois vont devoir se racheter de la déroute albigeoise…  

Pour un non initié, la compréhension de la différence entre match à domicile et match à l’extérieur est un peu compliquée. On présente souvent l’équipe qui joue à domicile, comme favorite… Le non-initié demande alors: « pourquoi le comportement des mêmes joueurs, pratiquant le même sport avec les mêmes règles, peut-il être si différent, selon l’endroit où ils jouent? » Les raisons peuvent être multiples. Une vieille tradition de protection du territoire contre l’envahisseur ? Un surcroit de motivation provoqué par la présence de la famille, des amis ou simplement de ceux croisés tous les jours dans les rues ? La peur du ridicule ?… Un ensemble d’habitudes rassurantes liées à un lieu familier ?...

Les hôtes peuvent parfois mettre en œuvre une série de stratagèmes pour mettre le visiteur dans l’inconfort. Cela peut passer par des incidents imprévus : coupure d’eau chaude ou de chauffage dans le vestiaire visiteur, WC visiteurs fermés à clés obligeant les convives à emprunter ceux du public à l’exterieur. La panoplie peut se compléter du fameux coup du lacet à la lisière du couloir, qui offre aux adversaires pénétrants seuls sur le terrain, une bronca toute locale…  Une chose est sûre, on ne joue pas tout à fait de la même manière à domicile ou à l’extérieur. A tel point que cette fameuse victoire à l’extérieur est présentée comme l’indicateur d’un état d’esprit conquérant, une sorte de graal du rugbyman… Pour la plus part des sports collectifs et pour le rugby en particulier, la balance d’une saison se situe souvent à la bascule des victoires à l’extérieur.

On entendra alors parler de « classement britannique ». Ce célèbre boulier permet de relativiser en cours de saison les performances d’une équipe. En effet, ce décompte se fait sur une base d’un zéro, correspondant à une sorte de logique qui veut qu’on gagne à « la maison » et qu’on perd « à l’extérieur »… De ce zéro (absolu), on ajoute ou retranche des points correspondants aux victoires, défaites ou match nul. Cette méthode, largement rependue, confirme de fait ce précepte. Il est normal de gagner à domicile et tout aussi normal de perdre à l’extérieur ! Sauf que les choses ne sont pas si simples… Et le non initié de reprendre : « J’entends dire qu’il y a le feu quand une équipe perd à domicile, alors qu’il y a autant de match à domicile qu’à l’extérieur… ? Un esprit cartésien dirait qu’une défaite reste une défaite, non ?» Oui mais ce n’est pas si simple. En tout cas, dans le rugby, ce n’est pas si simple… Les dacquois ont touché du doigt, à Albi, le concept du match à domicile. Les Tarnais, au pied du mur, ont confirmé qu’une équipe pouvait être métamorphosée d’une semaine à l’autre et surtout à domicile… Ces mêmes dacquois rencontre ce soir des Charentais qui cherche un match référence à l’extérieur…

Donc si on récapitule. Dax vient de se faire secouer et doit absolument se racheter, chez lui. Dans une course mortifère à la survie, ils doivent régir en gagnant le premier venu. Angoulême, persuadé du contraire, va tenter de déjouer la logique « britannique ». Les Charentais, doublement conscients des qualités de cette équipe dacquoise, mais aussi de l’étouffante pression qu’il peut y avoir sur leurs épaules, va croire en l’exception statistique… Dans cette arithmétique de comptoir, il faudra mettre sur le zinc les incontournables ingrédients d’une performance rugbystique. C’est celui qui sera le plus convaincu, le plus combatif, le plus efficace et le plus discipliné qui gagnera. Pour les Charentais, la bonne performance contre Bourgoin pourrait augurer d’une victoire qui scellerait un peu plus leur maintien et confirmerait le potentiel de ce surprenant promu. Pour les Dacquois en position délicate, la révolte quasi obligatoire offrirait une petite bouffée d’oxygène, dans cet air plutôt vicié depuis deux semaines….  

par Laurent Travini

 

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