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FFR : L’usine à gaz de Simon

Par Arnaud Beurdeley
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    FFR : L’usine à gaz de Simon
Publié le Mis à jour
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Après Bernard Laporte, le vice-président de la FFR, Serge Simon, a apporté son soutien à Brice Dulin et Yannick Nyanga dans l’affaire de l’higénamine. surtout, l’ancien président de Provale a jeté un trouble en dénonçant, encore une fois, les méthodes de la lutte antidopage.

L’affaire de l’higénamine ne plaît pas à Serge Simon. Mais alors pas du tout. Mardi dernier, au cours d’un déjeuner, il a d’abord apporté son soutien à Brice Dulin et Yannick Nyanga, les deux joueurs dont les contrôles urinaires ont révélé des traces de cette molécule interdite. Seulement, très vite, son propos s’est tourné vers la lutte antidopage telle qu’elle est aujourd’hui organisée. « Elle est devenue une usine à gaz qui a complètement oublié son premier dessein, à savoir d’essayer de choper les tricheurs, a-t-il dit. Prenez le cas Dulin-Nyanga sur l’higénamine. Je suis médecin, j’ai un socle de connaissances. Je suis rentré dans le dossier, en suis sorti trois heures après et je n’ai certainement pas tout compris. Qu’est-ce que cette molécule, sa classification, ses effets présupposés et ses effets contestés ? Quelle est l’attitude de l’Agence mondiale antidopage vis-à-vis de cette molécule, le fait qu’elle était autorisée ou pas ? Et des gamins tombent là-dedans, de bonne foi. Qu’est-ce qu’ils peuvent y faire ? Il faut juste les accompagner. Après, il faudra réformer la lutte antidopage mais cela n’entre pas encore dans nos prérogatives. »

Il y a quatre ans, Serge Simon, alors président de Provale, le syndicat des joueurs, avait déjà vivement blâmé la lutte antidopage. Dans une tribune publiée le 13 avril 2013 sur lemonde.fr, il avait longuement ironisé sur les chiffres de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), stigmatisant alors le rugby comme le sport le plus touché par le dopage. « De cette annonce, nous dûmes nous réjouir. Après toutes ces années de sombres affaires, où les seringues jonchaient les vestiaires du moindre petit club de sport français, où les doses d’EPO se distribuaient à l’apéro comme des cacahuètes, l’AFLD, créée pour sauver nos âmes et nos corps de l’enfer, a vaincu le mal », écrivait-il. Et d’ajouter : « Quelle réussite pour la Sainte Inquisition de l’AFLD. »

Serge Simon approuve la ligne de défense de Nyanga et Dulin

Le sort réservé au rugby par l’AFLD était perçu alors par Serge Simon comme une mesure de rétorsion. Quelques mois plus tôt, la Fédération nationale des associations et syndicats de sportifs, à laquelle Serge Simon appartenait au titre de président de Provale, avait attaqué le principe de la géolocalisation des sportifs devant la Cour européenne des droits de l’homme, pour dénoncer « une entrave aux droits et aux libertés individuelles » à l’instar d’un « bracelet électronique », dixit Simon.

Quatre ans plus tard, le désormais vice-président de la FFR s’appuie sur le flou entourant l’higénamine pour encore attaquer la lutte antidopage. Interdite de longue date au nom de son appartenance à la famille des bêta-2 agonist, elle n’a été nommément ajoutée à la liste de l’AMA qu’au 1er janvier dernier, dans un souci de clarifier la situation. Serge Simon rejoint ainsi la ligne de défense des joueurs et de leur club, le Racing, ce qui est son droit le plus entier. Seulement, ce qui pose souci, c’est qu’il ne s’est pas exprimé au nom de son statut de médecin, encore moins au titre de président du syndicat des joueurs, ce qu’il n’est plus depuis octobre 2014. Il est le premier vice-président de la FFR, dont une commission doit juger, en toute indépendance et en toute sérénité, un nouveau dossier hautement sensible. Et ça, au regard d’un certain passif, on ne jurerait pas que l’AFLD apprécie.

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